Une des entrées les plus intéressantes et les plus fécondes dans l’univers théâtral de Ménandre est celle de l’onomastique, car l’étude des noms révèle à la fois l’attachement aux réalités locales, l’importance de la tradition, mais aussi la part de fantaisie et de création verbale de l’auteur.
De fait, donner à un personnage un nom significatif est un procédé du théâtre comique, utilisé depuis la Comédie Ancienne : que l’on se souvienne de Lysistrata (« Celle qui démobilise l’armée ») et de Trygée (« Vin nouveau ») dans La Paix d’Aristophane, anthroponymes que Victor-Henry Debidour a traduits par « Démobilisette » et « Lavendange », ou encore du vantard Pyrgopolinice (le « Vainqueur des tours et des villes ») et du parasite Artotrogus (le « Rongeur de pain ») dans le Soldat fanfaron de Plaute.
L’une des premières éditions du Dyscolos a consacré quelques pages à l’onomastique (celle de Jean Martin, L’Atrabilaire, Paris, 1961, p. 27-32, « la liste des personnages »), mais l’analyse, limitée à quelques anthroponymes, mérite d’être complétée et d’être étendue aux toponymes, aux théonymes et héronymes. Tel est l’objet de la présente étude.
Les toponymes : les dèmes de l’Attique
Trois noms de dèmes sont mentionnés dans le Dyscolos : Phylé (vers 2), Cholarges (vers 33) et Paiania (vers 408).
La scène se passe en effet à Phylé, (aujourd’hui appelé Bigla-Kastro, cf. Bailly, s. v. Φυλή), dème rural situé au nord d’Athènes, « sur les pentes du Parnès, aux confins de l’Attique et de la Béotie » (Jacques 2003, p. 4). Le décor représente l’entrée d’une grotte consacrée à Pan et aux Nymphes, qui occupe le centre du proskénion. Près de cette entrée se dresse une statue de Pan. A gauche se trouve la maison du bourru Cnémon, à droite celle de son beau-fils Gorgias.
Cette localisation dans la campagne la plus reculée de l’Attique revêt tellement d’importance que le dieu Pan, dès les premiers mots du prologue, recourt au polyptote Φυλὴν… Φυλασίων : « le lieu de la scène est Phylé en Attique et l’antre des Nymphes, d’où je sors, appartient aux gens de Phylé ». Le nom de Phylé souligne l’importance de la nature et de la filiation : il est formé sur la racine φυ- désignant « ce qui pousse », d’où la croissance, et appartient à la famille du nom commun φυλή, désignant la « tribu, groupe de familles de même race, section ou portion d’un peuple » (Bailly, s. v. φυλή). Ce choix du nom Φυλή convient donc parfaitement pour caractériser le lieu de l’action, comprenant les deux maisons de membres d’une même famille, celle de Cnémon et celle de Gorgias, son beau-fils.
En outre, à l’époque où le Dyscolos de Ménandre fut représenté à Athènes pour la première fois, sous l’archontat de Démogénès, au concours des Lénéennes (janvier 316 avant J.-C.), il existait à Phylé une importante forteresse, également appelée Phylé d’après le nom du dème où elle se trouvait. Cette forteresse, mentionnée pour la première fois par Xénophon (Helléniques, II.4) lorsque la route fut prise par Thrasybule adversaire des trente tyrans en 403/404 avant J.-C., servait à protéger Athènes de la région voisine, la Béotie. Elle était surveillée par des éphèbes (âgés de 18-20 ans), qui « passaient une année de leur service militaire comme garde-frontières » (Eliot 1976, s. v. « Phyle Attica »). Par conséquent, les Athéniens ayant stationné à Phylé comme éphèbes connaissaient bien Phylé ; il n’est pas étonnant que Ménandre ait représenté le jeune Sostrate en train de chasser à Phylé dans la première scène de l’acte I du Dyscolos (v. 70-72) : cf. ci-dessous « Sostrate ». Le lieu devait être particulièrement hostile, à tel point que Sostrate déclare : « Si ce sont les désagréments qui vous manquent, allez donc chasser à Phylé ! » (v. 522-523) : une allusion aux rudes expériences des éphèbes athéniens (cf. Vidal-Naquet 1968). C’est aussi une façon amusante de donner le nom de cette forteresse au lieu où vit le Bourru, un lieu retranché aux confins de l’Attique.
Au demeurant, il est piquant d’appeler ce lieu Φυλή, car Cnémon le bourru préfère vivre dans la solitude et maltraite sa famille, détestant même son voisinage jusqu’au dème de Cholarges.
En effet, le deuxième dème nommé, Cholarges (v. 33), est présenté comme voisin de celui de Phylé : la haine de Cnémon s’étend jusqu’à cette circonscription située dans une trittye de la zone urbaine (ἄστυ, l’Astu ou Ville), alors que Phylé se situe dans une trittye de la zone côtière (παραλία, la Paralia ou Côte). Pour évaluer la distance entre ces deux dèmes, on peut commodément utiliser la carte interactive des trittyes et des dèmes de l’Attique sur le site internet Musagora, hébergé par le CNDP, à cette adresse :
http://www.cndp.fr/archive-musagora/citoyennete/citoyennetefr/trittye.htm
Carte interactive des trittyes de la cité d’Athènes
Compte tenu de l’échelle de la carte des trittyes, on peut estimer que la distance entre Phylé et Cholarges est d’une vingtaine de kilomètres, ce qui montre l’étendue de la haine du Bourru.
Enfin, le troisième dème mentionné dans le Dyscolos est Paiania (vers 408) : l’esclave Gétas suppose que sa maîtresse a vu en songe « le Pan de Paiania » : il s’agit d’un dème situé sur la pente orientale du mont Hymette, massif montagneux au sud-est d’Athènes. Ce dème est assez éloigné de Phylé et fait partie de la zone rurale (μεσόγεια, la Mésogée) : d’après la légende de la carte interactive, Paiania se situe à une quarantaine de kilomètres de Phylé, Cholarges se trouvant à mi-chemin entre Phylé et Paiania, les trois dèmes étant presque alignés.
Ainsi, dans le Dyscolos, Ménandre a mentionné trois dèmes appartenant aux trois grandes zones d’Athènes, relevant de tribus et de trittyes différentes, et d’inégale importance, compte tenu du nombre de bouleutes que chacune envoyait au Conseil des Cinq-Cents. Voici un tableau récapitulant la situation politique des trois dèmes mentionnés dans la comédie de Ménandre :
Dèmes | Divisions de l’Attique | Trittyes | Tribus | Nombres de bouleutes |
Phylé | Paralia (côte) | trittye n° 6 | tribu Oenéide | deux bouleutes |
Cholarges | Astu (ville) | trittye n° 5 | tribu Akamantide | quatre bouleutes |
Paiania | Mésogée (zone rurale) | trittye n° 3 | tribu Pandionide | douze bouleutes |
Outre son éloignement géographique du centre (Agora) d’Athènes, Phylé est deux fois moins importante à la Boulè que Cholarges (dème de Périclès) et six fois moins importante que Paiania (dème de Démosthène).
Maintenant que les principaux toponymes sont connus, l’espace scénique du Dyscolos apparaît clairement (cf. Alain Blanchard, « Présentation du Bourru de Ménandre ») : côté jardin, où se trouve la ferme de Cnémon, la route passant par la parodos de gauche conduit à la montagne, à la forteresse de Phylé, au Parnès, puis vers la Béotie : c’est le côté qui nous écarte de la civilisation (comme Cnémon qualifié d’ἀπάνθρωπος « plein d’aversion pour la société des hommes »), que le dieu Pan nous montre à sa droite (v. 5, puisque l’acteur nous fait face) ; côté cour, où se trouve la ferme de Gorgias, le chemin passant par la parodos de droite conduit vers le monde civilisé, donc vers Paiania (la patrie de Démosthène) et Athènes via le dème de Cholarges (la patrie de Périclès).
En somme, tous les tononymes renvoient aux spectateurs l’image de l’Attique, incarnée par le plus rude des hommes, Cnémon, que l’esclave Gétas présente ainsi : « Trois fois infortuné, cet homme ! Quelle vie il mène ! C’est le paysan Attique sans mélange ! » (v. 603-604).
Les théonymes et héronymes :
Les dieux rustiques
Le dieu Pan a un rôle prépondérant dans la pièce : son apparition dans le prologue permet de situer immédiatement la scène à la campagne. C’est lui qui rend le jeune Sostrate amoureux de la fille du bourru Cnémon, pour la récompenser de sa dévotion (v. 36-39) pour les Nymphes, ses commères (Jacques 1959, p. 201). Avec humour, l’esclave Daos mentionne dans son monologue de l’acte II (scène 6) les « dévots de Pan » (Πανιστάς, v. 230), c’est-à-dire des fêtards qui viennent célébrer la divinité rustique, à moins qu’il ne faille lire Παιανιστάς (des « chanteurs de Péan », cf. Jean Martin, Ménandre, L’Atrabilaire, p. 65).
Les Nymphes, présentées collectivement (v. 37, 51), sont honorées dans le Nymphéon (v. 2), antre rustique au centre de la scène. Elles sont couronnées par la fille de Cnémon (v. 51), qui les appellent « très chères Nymphes » (v. 197).
Les dieux et les héros dans les jurons et les prières
Héraclès est nommé dans les jurons des hommes, comme le fait Chéréas au vers 74 : « par Héraclès » (Ἡράκλεις, au vocatif). Quant au jeune amoureux Sostrate, il jure « non, par Zeus ! » (v. 85), comme l’esclave Pyrrhias (v. 94) et Cnémon (v. 162) attestent « oui, par Zeus ! » Le dieu Poséidon apparaît aussi dans les imprécations, témoin Pyrrhias au vers 112 avec une imprécation elliptique : « Que Poséidon te… ». D’une manière plus solennelle encore, Sostrate jure « par Apollon et par les dieux » (v. 151). Le cuisinier Sicon se réfère même à Apollon Agyieus et à sa pierre cultuelle en déclamant « j’en atteste Apollon ici présent ! » (v. 659, cf. Jean-Marie Jacques, Ménandre 2003, p. 50). La sœur d’Apollon, Artémis, est également invoquée, dans les serments énergiques, comme Simiké au vers 874 : « par Artémis ». On trouve encore un serment « par Asclépios » (v. 160), quand il s’agit d’une question de vie ou de mort. De même, Cnémon jure « par Héphaïstos » (v. 718) pour montrer sa souffrance. Dans les passages pathétiques, quand l’émotion s’intensifie, on relève une accumulation d’invocations divines : « Zeus père ! Phoibos Paean ! Chers Dioscures ! » (v. 191-192) sont des dieux tutélaires, que Sostrate invoque pour être sauvé, comme au vers 690 : « Zeus Sauveur ! » Quant à la fille de Cnémon, elle jure « par les deux déesses ! » (v. 196), c’est-à-dire Déméter et Perséphone. Sur un ton comique, l’esclave Gétas jure « par Déméter ! » (v. 570), déesse de l’agriculture, quand il déplore « pas même un grain de sel ! » Avec autant d’humour, le cuisinier Sicon jure « par Ouranos ! » (v. 629), quand il veut pousser la vieille Simiké à agir : rien de tel que cette antique divinité régnant avant les Olympiens pour convaincre cette vieille femme. De même, Gétas jure « par la Terre ! » (v. 908), quand il affirme qu’il ne fait pas de bruit, à l’instar de l’élément naturel dénué de parole.
Les allusions aux dieux et aux héros avec emprunt aux tragédies
Dans sa tirade à la scène 3 de l’acte I, le misanthrope Cnémon célèbre le bonheur du héros Persée, doublement heureux, parce que, sur le cheval ailé Pégase, il pouvait fuir les humains, et parce que, avec la tête de Méduse, il pouvait pétrifier tous les gêneurs (v. 153-159). Le bourru, qui connaît l’Agora d’Athènes, mentionne le Léocorion, « le temple des filles du [héros] Léôs » (v. 173), lieu de rendez-vous amoureux (Jean-Marie Jacques, Ménandre 2003, p. 16). Dans son monologue de l’acte IV (scène 3), Sostrate assimile le beau-fils de Cnémon, Gorgias, à Atlas (v. 683), parce qu’il a montré sa force en sauvant le bourru tombé dans le puits.
Les divinités allégoriques
L’esclave Daos interpelle durement Pénia, allégorie de la Pauvreté : « Maudite Pauvreté ! Pourquoi t’avons-nous trouvée à ce point ? Pourquoi, depuis si longtemps, t’es-tu établie chez nous ainsi à demeure, et partages-tu notre vie ? » (v. 208-211). Cette personnification est bien attestée dans la littérature grecque avant Ménandre : on trouve Pénia dans le Banquet de Platon (203 b) et dans le Ploutos d’Aristophane (v. 609).
Enfin, dans les dernières paroles adressées par Gétas au public, l’esclave prie la Victoire (Νίκη) de favoriser le succès de Ménandre (v. 965-969). Elle est présentée comme une Vierge (παρθένος), « amie du rire ».
Les anthroponymes :
La famille de Cnémon
Cnémon, le bourru de cette comédie, joué par un deutéragoniste, porte un nom original : c’est la seule attestation de cet anthroponyme dans la Comédie Nouvelle (Martin, éd. de L’Atrabilaire, 1961, p. 30). Il ne semble pas attesté avant Ménandre, mais il sera repris par plusieurs auteurs après la Comédie nouvelle : par Lucien dans ses Dialogues des morts (Dial. 8) pour désigner un captateur de testament infortuné, par Héliodore dans les Éthiopiques pour désigner le chaperon de Chariclée, et Claude Élien dit le Sophiste, qui fait dialoguer les paysans Cnémon et Callippide dans ses Lettres rustiques (voir l’annexe). Le vieux Cnémon de Ménandre est un paysan vivant dans le dème rural de Phylé : dès l’acte I, on le voit peiner, en train de labourer sa terre. Pour expliquer l’étymologie de son nom, on peut proposer trois conjectures :
1) La première hypothèse a été formulée par F. Noël (1824, p. 204, s. v. Cnémon), inspecteur général des études, dans son Dictionnaire historique des personnages célèbres de l’Antiquité, […] avec l’étymologie et la valeur de leurs noms et surnoms : Κνήμων aurait été formé sur la racine de κνημός désignant une « hauteur », plus exactement le « flanc boisé d’une montagne », toujours au pluriel chez Homère ; au singulier κνημός signifie « montagne », « colline » (Hymnes homériques, « à Apollon » 283 ; Argonautiques orphiques 602 et 637), comme κνημίς (« colline » et « cnémide, jambart »), combinant ainsi un sens géographique et un sens instrumental, à la manière du latin iugum (Gaffiot, s. v. iugum, « joug », « hauteur, cime »). Si cette étymologie est exacte, le nom de Cnémon signifierait « le Montagnard, Dumont ». Cette hypothèse semble corroborée par la localisation de la scène à Phylé, dème situé sur les pentes du Parnès, massif montagneux à quarante kilomètres au nord de l’Attique, culminant à 1413 mètres. Cf. l’image satellite de la région du Parnès :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Parn%C3%A8s#/media/File:Parnitha_satellite_map-fr.jpg
Nous proposons deux autres hypothèses, également fondées sur l’intrigue de la comédie de Ménandre.
2) Cnémon serait celui qui gratte la terre ; son nom est en effet composé de la racine κνή- signifiant « gratter » (qui pourrait venir de la racine indo-européenne *kneh2 selon Beekes 2010, s. v. –κναίω, p. 720) et du suffixe –μων formateur de noms propres, comme Χαιρήμων (« le Joyeux », formé sur χαίρω) ou Φιλήμων (« L’Aimable », formé sur φιλέω) ; on retrouve cette racine sous la même forme dans les noms κνῆσις et κνῆμα (Beekes 2010, p. 721). Dans le Dyscolos, le dieu Pan présente Cnémon comme vivant tout seul, « charriant du bois, bêchant, trimant sans arrêt » (v. 30-32).
3) Toutefois, il n’est pas exclu que le nom de Κνήμων soit lié au terme grec κνήμη désignant la « jambe », le « bas de la jambe », qui rappelle le nom de la « cnémide » (jambart composé de deux plaques de fer) protégeant les jambes du guerrier : Cnémon est en effet souvent présenté comme combattant contre sa femme et son voisinage (v. 17 et 605) et il s’est précisément blessé à la jambe en descendant dans le puits (« estropié et boiteux », v. 662).
Ainsi, selon les trois hypothèses formulées et également vraisemblables, Cnémon serait soit le Montagnard, le Gratteur / Racleur ou le Jambart.
La femme de Cnémon s’appelle Myrrhiné, comme nous l’apprend le vers 709. Elle est nommée tardivement, à l’acte IV, scène 5. Mais le dieu Pan mentionne son existence dès le prologue : « avec un pareil caractère, il a épousé une veuve dont le premier mari venait de mourir en lui laissant un fils alors en bas âge ». Ainsi, l’épouse de Cnémon est étroitement associée à son fils, nommé plus loin, Gorgias. L’anthroponyme Μυρρίνη est attesté dans la comédie Lysistrata d’Aristophane, comme dans la prosopographie attique et chez l’historien Thucydide (VI, 55). Ce nom vient de μυρρίνη signifiant « couronne de myrte », arbuste consacré à Aphrodite. Il est piquant que l’épouse de Cnémon ait un nom lié à l’amour, alors que le bourru se dispute jour et nuit avec elle.
La fille de Cnémon est un personnage anonyme : dans la liste des personnages, elle est simplement désignée par les termes παρθένος θυγάτηρ Κνήμων(ος) (Kraus 1960, p. 26) : « la jeune fille, fille de Cnémon ».
Son frère, en revanche, Gorgias, porte un nom célèbre. C’est un personnage récurrent du théâtre ménandréen : on le retrouve dans le Héros et le Laboureur. Il est présenté dans la liste des personnages comme « le frère utérin » de la fille de Cnémon : ὁ ἐκ μητρὸς ἀδελφός, « le frère issu de sa mère », donc d’un père différent. Gorgias habite la maison de droite, de l’autre côté de l’antre des Nymphes, c’est-à-dire à l’opposé de la maison de son beau-père. Dans cette famille recomposée, Gorgias porte le même nom que le fameux sophiste de Léontinoi, féru de rhétorique. C’est lui qui héberge Myrrhiné, car sa mère est retournée vivre chez lui, comme le révèle Pan dès le prologue (v. 22-23) ; il la protège ainsi des mauvais traitements de son beau-père, car Cnémon « se battait » avec elle jour et nuit (v. 17-18). Gorgias se caractérise également par sa jeunesse de « minet » (μειρακύλλιον, v. 27) et ses qualités intellectuelles supérieures (« il a de l’esprit au-dessus de son âge », v. 28), ce qui le rapproche, sur ce point, du sophiste Gorgias.
Peu fortuné, le beau-fils de Cnémon possède « un unique esclave, fidèle serviteur légué par son père » à sa mort (v. 26-27) : il s’agit de Daos, qui porte le nom traditionnel des esclaves de comédie (cf. Legrand 1910), tout particulièrement chez Ménandre : Daos est un esclave dans le Bouclier, L’Arbritrage, Le Laboureur, Le Héros, La Tondue, le Kolax, la Périnthienne, la Comédie Florentine. En effet, les esclaves sont désignés ordinairement par leur nationalité : issu de la forme *ΔᾶϜος (Bailly, s. v. Δᾶος), « Daos » correspond au latin Davus, nom d’esclave notamment dans les Satires d’Horace (I.10.40, II.7.40) et dans les comédies de Térence, comme dans l’Andrienne inspirée de la Périnthia de Ménandre (Dumont 2001, p. 15), Davus étant une variante de Dacus, désignant le Dace, esclave originaire d’Europe centrale, plus précisément de la Roumanie, de la Moldavie et des régions voisines.
À ce même peuple thraco-dace appartient aussi l’esclave Gétas, au service de Callippide (v. 182, cf. l’anthroponyme Callippide) : en effet, le groupe thrace du nord du Danube était connu sous deux noms : les Daces (Δακοί, Daci) et les Gètes (Γέται, Getae, cf. Palida 1994, p. 137). On retrouve ce nom de Gétas dans le Héros, le Haï et la Périnthienne.
À côté de ces esclaves hommes, on trouve également Simiké, la vieille servante de Cnémon. Il existe une Σιμίχη dans le quatrième Dialogue des courtisanes et la Traversée ou le tyran (22) de Lucien ainsi que dans les Histoires variées d’Élien le Sophiste (12, 43). Toutefois, Ménandre orthographie Σιμίκη avec un kappa et un seul mu. On ignore s’il existe un lien entre ce nom et l’instrument de musique appelé σιμίκιον formé de 35 cordes (Pollux, Onomastikon, IV.59 et Liddell-Scott 1901, s. v. σιμίκιον) dont l’étymologie est inconnue (Beekes, s. v. σιμικόν).
L’entourage de Sostrate
Sostrate est un jeune homme qui s’éprend de la fille de Cnémon, lorsqu’il chasse dans le dème de Phylé. Son nom Σώστρατος rappelle son occupation guerrière, la chasse, puisqu’il est formé de l’adjectif σῶς (« sain et sauf ») et du nom στρατός (« armée ») : cet anthroponyme sied vraiment à un jeune héros plein de fougue et amoureux de la jeune fille de Cnémon. Même si le nom de Sostrate est récurrent dans la prosopographie attique et dans la littérature grecque (de Pindare à Lucien), il convient particulièrement à un jeune guerrier patrouillant à Phylé, comme les éphèbes athéniens qui effectuaient leur service militaire en surveillant ce lieu fortifié à l’époque de Ménandre : le dramaturge a sans doute choisi ce nom en rapport avec ce lieu, aux confins de l’Attique et de la Béotie (cf. le toponyme « Phylé »).
Callippide, père de Sostrate, possède un riche domaine dans le dème de Phylé : son nom Καλλιππίδης (« L’homme aux beaux chevaux ») souligne la richesse et son statut de gentleman farmer. Originairement, ce nom est un patronyme dérivé de Κάλλιππος (« descendant ou fils de Kallippos »). Comme l’atteste Strepsiade dans les Nuées d’Aristophane (v. 65), les anthroponymes contenant la racine ἵππος étaient fort appréciés par les familles d’Athènes, certainement en raison des connotations de richesse liée aux chevaux (et d’une manière générale à la possession d’un cheptel, ce qui est vérifié pour la classe sociale des zeugites depuis Solon) : quand le fils de Strepsiade est né et qu’il fallait choisir son nom, la mère « voulait qu’il y eût du cheval dans son nom : Xanthippos, Khairippos, Callippidès », mais c’est celui de Phidippidès qui a été retenu. Ainsi Ménandre a pu choisir le nom du père de son héros en pensant aux Nuées de son illustre devancier.
La sœur de Sostrate s’appelle Plangon : son nom est connu grâce à l’apostrophe de sa mère, qui interpelle vigoureusement sa fille : « Dépêche-toi, Plangon ! Nous devrions déjà avoir sacrifié » (v. 430-431). Cet anthroponyme est récurrent dans les comédies de Ménandre pour désigner des jeunes filles de condition libre (Jacques 2003, p. 34-35), comme dans le Héros et la Samienne. Il est attesté dans la prosopographie attique et chez Démosthène. Le nom commun πλαγγών, formé sur la même racine que le verbe πλάττω (« façonner »), désigne la « poupée de cire » dans l’Hymne à Cérès de Callimaque (v. 92) ; il convient donc bien à une jeune fille docile et malléable, qui se laisse façonner par sa mère, très directive.
Chéréas, le parasite de Sostrate, présent uniquement dans l’acte I, tire son nom Χαιρέας de χαίρω (« se réjouir ») : c’est le « Joyeux ». Ménandre a sans doute emprunté son nom au théâtre d’Aristophane : on trouve un Chéréas dans les Guêpes (v. 687), mais ce nom est également répandu dans la prosopographie attique et chez les historiens, témoin Thucydide (VIII.74). Chariton d’Aphrodise a fait de Chéréas le héros de son roman Chéréas et Callirhoé. On le retrouve dans trois autres comédies de Ménandre (cf. L’Atrabilaire 1961, p. 29).
Pyrrhias est l’esclave de Sostrate : ce nom Πυρρίας a originairement été donné aux esclaves qui avaient des cheveux roux, comme les esclaves venant de Thrace (Bailly, s. v. Πυρρίας). On constate donc une grande homogénéité pour les noms des esclaves dans le Dyscolos : Daos, Gétas et Pyrrhias sont vraisemblablement tous les trois des esclaves originaires des régions danubiennes. On notera l’absence de noms asiatiques, comme celui de Syros (« le Syrien ») et Lydos (« le Lydien »), deux esclaves apparaissant dans La double tromperie de Ménandre.
L’anthroponyme du cuisinier Sicon
Ce cuisinier, qui est un salarié, porte le même nom que l’esclave Σίκων de l’Assemblée des femmes (v. 867), mais dans cette comédie d’Aristophane les esclaves Sicon et Parménon sont réduits à un rôle subalterne : enlever tous les bagages. Chez Ménandre, en revanche, le cuisinier prend des initiatives et, dans la dernière scène du Dyscolos (acte V, scène 6), se venge du bourru Cnémon. On trouve également un Σίκων dans le fragment 126 d’Euboulos et dans le fragment 25 d’Alexis. Sicon est ainsi devenu un personnage typique (L’Atrabilaire 1961, p. 30-31).
Les anthroponymes des personnages muets
Comme l’a remarqué Jean-Marie Jacques (Ménandre, Le Dyscolos, 2003, p. 3), les noms des rôles muets ne sont pas intégrés dans la liste des personnages. Mais ces comparses portent néanmoins des noms, révélés par les répliques des personnages qui servent de didascalies internes. Ainsi on apprend que la joueuse de flûte s’appelle Parthénis (v. 432). Cet anthroponyme formé sur le nom générique παρθένος avec l’aide du suffixe de nom féminin –ίς (génitif –ίδος) désigne la jeune fille en insistant doublement sur sa féminité (grâce au suffixe). On retrouve Parthénis dans l’Anthologie grecque (IV.1) et dans le quinzième Dialogue des courtisanes. Ainsi, comme Simiké, Parthénis plonge le public dans l’univers des femmes fantasmées ou désirées.
L’aulète porte le nom de Donax (v. 959) : le nom commun δόναξ signifiant le « roseau » et tout objet formé de roseau, comme la « flûte champêtre », il devient par antonomase le nom propre du flûtiste, par une belle fantaisie de Ménandre, d’autant que ce nom est formé sur la racine du verbe δονέω, qui désigne l’agitation, tant dans les gestes que dans les passions (« troubler »), ce qui convient parfaitement dans cette scène pleine de facétie, où Cnémon est tourné en ridicule. On retrouve Donax comme esclave de Stratophanès dans les Sicyoniens de Ménandre.
Dans le Dyscolos, le dramaturge exploite les diverses potentialités de l’onomastique : il choisit les noms de ses personnages à la fois pour leur dénotation et pour leur connotation. Plusieurs sont des réminiscences littéraires, des emprunts à Aristophane et à d’autres poètes de la Comédie Ancienne. D’autres noms lui sont suggérés par la prosopographie attique. Ménandre invente même sans doute des noms, comme celui de son héros, Cnémon. La connaissance des réalités attiques permet de mieux apprécier le choix des dèmes attiques (Phylé, Cholarges, Paiania) et le nom du personnage de Sostratos, qui évoque, selon nous, l’éphèbe athénien, archétype du chasseur noir. Ménandre sait aussi tirer parti des jurons pour renforcer le comique.
On peut prolonger l’étude de l’onomastique en se référant à l’ouvrage collectif édité par Frédérique Biville et Daniel Vallat, Onomastique et intertextualité dans la littérature latine (Lyon, 2009).
Annexe : Élien, Épîtres rustiques, imitateur du Dyscolos de Ménandre
Claude Élien de Préneste dit Élien le Sophiste (v. 175 – v. 235) a emprunté les personnages de Cnémon et de Callippide au Dyscolos de Ménandre, en imitant les lettres rustiques d’Alciphron (Vieillefond 1979, p. 124-125). Dans les lettres 13-16 de ses propres Épîtres rustiques, Élien fait dialoguer le paysan bourru et le paysan aisé. Voici le texte de ces lettres, disponible sur le site de Philippe Remacle à cette adresse :
http://remacle.org/bloodwolf/historiens/elien/lettresrustiques.htm
XIII. Kallippidês à Knêmôn.
Dans la vie rustique, l’un des plus grands biens est la douceur de l’user. Le calme et le loisir inspirent à ceux de la terre une belle affabilité. Mais toi, je ne sais comment, tu es un homme des champs et tu ne te montes point un bon voisin pour ceux qui te confinent.
Tu nous jettes des mottes de terre et des poires sauvages et tu pousses de grands airs quand tu vois un homme comme si tu pourchassais un loup; tu es insociable et ton voisinage est, comme on dit, saumâtre.
Pour moi, si ce n’était pas le champ de mon père que je cultive, je le vendrais de bon cœur afin de fuir un voisin terrible. Mais, ô très cher Knêmôn, quitte ces fâcheuses manières et que la colère ne te mène point à l’oubli de tes torts, car tu risquerais de ne t’apercevoir que tu es fou..
Prends ces messages amis comme venant d’un ami pour le remède de ta conduite.
XIV. Knêmôn à Kallippidês.
Il ne fallait rien répondre; mais puisque tu es curieux et que tu me forces, malgré moi, à un entretien, je regarde toujours comme autant de gagné de te parler par truchement et point en face. Que cette réponse te soit, comme on dit, la réponse des Skythes.
Je suis fou et altéré de sang et je déteste l’espèce humaine; aussi à ceux qui s’approchent de mou champ, je lance des mottes de terre et des cailloux.
Je tiens Perseus pour doublement bienheureux il avait des ailes et ne trouvait personne sur son chemin et il était trop haut pour converser avec qui que ce fût ou aimer âme qui vive. J’envie aussi très fort la puissance qu’il avait de changer en pierres ceux qui lui venaient encontre. S’il m’advenait de l’obtenir par quelque heureuse fortune, rien ne serait plus commun que les statues de pierre et j’en ferais l’épreuve sur toi le premier.
Où as-tu appris à me donner le rythme et gagné le désir de me rendre doux, moi qui veux passionnément du mal à tout le monde. A cause de cela, j’ai laissé en friche la partie de mon champ qui est près de la route et elle reste dénuée de fruits.
Toi seul te prétends de mes intimes et te travailles à m’avoir pour ami quand je ne suis même pas mon propre ami.
Pourquoi donc en effet suis-je un homme?
XV. Kallippidês à Knêmôn.
Tu ne diffères point des fous furieux pour te montrer aussi sauvage et malfaisant dans ta conduite. Il faut cependant que même contre ton vouloir tu t’adoucisses par respect de la mitoyenneté et pour faire honneur aux dieux terminaux qui nous sont communs.
Je sacrifie à Pan et je prie pour les rites des Phylasies ceux qui me sont les plus liés. Je voudrais que toi aussi tu vinsses parmi eux; après avoir bu avec nous et pris part aux libations tu en deviendras un peu plus doux. Car Dionysos a coutume de faner et d’endormir la colère et d’éveiller la bienveillance il te débarrassera de cette bile qui n’est point trempée, en éteignant dans le vin la torche de ton ire.
Quand tu auras entendu une joueuse de flûte, peut-être, ô Knêmôn, te laisseras-tu aller au chant et glisser doucement vers la musique, et tu en auras dans l’âme quelque chose de la mer calme. Et il n’y aurait point de mal à ce que, pris de vin, tu te misses à lever le jambot.
Même si, dans ton ivresse, tu venais à tomber sur une jeune fille en train d’appeler sa servante ou qui cherchât sa nourrice perdue, tu pourrais accomplir une action chaude et juvénile. Il ne serait point hors de propos de faire quelque chose de cette guise, pendant le sacrifice à Pan car il est aussi des plus amoureux et fort capable de sauter sur les vierges.
Cesse de froncer le sourcil et détends avec bonne humeur cette figure refrognée et couverte de nuages. C’est là le conseil d’un ami qui te veut du bien.
XVI. Knêmôn à Kallippidês.
C’est pour t’injurier que je te réponds et pour donner libre cours à ma colère contre toi mais j’aurais grand besoin que tu fusses présent, afin d’en finir de ma propre main.
Quel désir as-tu de me nuire et pourquoi t’évertuer à me perdre en m’invitant à un repas, à un banquet de sacrifice? D’abord le poil me hérisse terriblement de voir beaucoup de gens et de m’y trouver mêlé, et je fuis un sacrifice commun comme les lâches ont peur de l’ennemi.
J’ai aussi le vin pour suspect parce qu’il est étrangement puissant en perfidies et capable de s’en prendre à la raison.
Quant aux Dieux, je les salue tous, Pan et les autres, et je ne les invoque qu’en passant mon chemin. Mais je ne sacrifie rien, car je ne veux point faire l’indiscret à leur égard.
Et toi, imbécile, tu me prétends attirer avec les joueuses de flûte et les chants. Ce serait; une raison de t’entreprendre une fois de plus alors, il t’est beau de danser et d’avoir une chaude rencontre avec une jeune fille?
Tu m’as l’air capable de te jeter dans le feu et de te précipiter sur des épées; mais tu ne seras mou ami ni quand tu sacrifies ni autrement.
Bibliographie et sitographie pour lire, traduire et commenter le Dyscolos de Ménandre
Auteurs anciens :
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Ménandre, Le bouclier, texte établi et traduit par Jean-Marie Jacques, Paris, C.U.F., 1998.
Ménandre, Le Dyscolos, texte établi et traduit par Jean-Marie Jacques, Paris, C.U.F., 2003 (première édition 1963).
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http://bcs.fltr.ucl.ac.be/MEN/DyscIntro.html
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Menanders Dyskolos, mit einem kritischen Kommentar, herausgegeben von Walther Kraus, Wien, 1960.
Ménandre, Le laboureur – La double tromperie – Le poignard – L’Eunuque – L’inspirée – Thrasyléon – Le Carthaginois – Le cithariste – Le flatteur – Les femmes qui boivent la ciguë – La Leucadienne – Le Haï – La Périnthienne, texte établi et traduit par Alain Blanchard, Paris, C.U.F., 2016.
Ménandre, La Samienne, texte établi et traduit par Jean-Marie Jacques, Paris, C.U.F., 1971.
Ménandre, Les Sicyoniens, texte établi et traduit par Alain Blanchard, Paris, C.U.F., 2009.
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