Découvrir l’archéologie…

Dans les côtes d’Armor ont été mis à jour de nombreux sites gallo-romains faisant partie de la cité des Coriosolites, dont la villa rurale du Quiou, au sud de Dinan, qui couvre au moins un hectare et demi. Flanquée d’un ensemble thermal,  c’est  une des plus grandes connues en Bretagne. Grâce au Conseil Général des Côtes d’Armor, un chantier de fouilles estival a été programmé sur plusieurs années pour mettre en valeur et présenter les vestiges de cette villa au public. J’ai participé à ce chantier une quinzaine de jours en août 2004. Ce fut une expérience très enrichissante qui m’a permis de mieux connaître le cheminement de la reconstitution historique et de jeter un pont entre ma formation universitaire, toujours théorique en matière d’histoire des civilisations antiques, et les témoignages concrets étudiés par l’archéologie. 

  Il s’agissait, sous la houlette des deux archéologues Jean-Charles Arramond et Christophe Requi, de finir de dégager les vestiges du bâtiment thermal pour comprendre la relation de cet ensemble avec le reste de la villa. Nous étions une quinzaine de fouilleurs à nettoyer le site, couche par couche, suivant la stratigraphie, en veillant à  récupérer  et classer le mobilier : tessons de céramiques, tesselles en pâte de verre, morceaux d’enduits peints, os d’animaux, jetons, inscription… Au fil du chantier, les archéologues nous ont expliqué leurs techniques d’enregistrement et d’analyse des vestiges, tandis qu’ils nous faisaient découvrir, durant les week-ends, d’autres sites archéologiques de la région déjà ouverts au public, comme le temple du Haut-Bécherel. 

Cette initiation m’a permis de construire un  projet pédagogique sur l’année pour faire saisir aux latinistes de 3ème l’étroite corrélation entre le travail des archéologues et l’étude des textes. Et les sites ne manquent pas dans notre région pour initier les élèves à l’enquête archéologique et leur faire mieux comprendre comment l’héritage romain nous est transmis … 


Vue d’une salle tiède des thermes
On remarque à droite l’emplacement semi elliptique d’une baignoire et, au sol, la trace persistante des pilettes de l’hypocauste (les trous indiquent la présence des poteaux de l’échafaudage qui a permis de construire les murs)

Bettina Bolle-Nicolas
professeur au collège Alphonse Cytère – Rambervillers
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