ANNEXE SCIENTIFIQUE – Le Bassin houiller de Lorraine
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LES ACTIVITÉS CHIMIQUE DU BASSIN HOUILLER

La totalité des activités chimiques du Bassin de Lorraine à l'exception de la distillation des goudrons qui s'opère à Marienau est concentrée sur le complexe chimique de Carling dont l'extension n'a cessé de croître depuis les années 50. L'industrie chimique s'y est étendue progressivement au coeur de la forêt de Saint-Avold, sur un domaine de 300 hectares à proximité de la frontière allemande. D'abord carbochimie pour valoriser le charbon lorrain, elle devient progressivement pétrochimie à partir des années 60. Seules quelques rares activités sont encore aujourd'hui liées au charbon. Depuis Le 1er Aout 1990, la plate forme chimique de Carling est devenue un établissement ELF-ATOCHEM.

A- LES ANNÉES 50 : les industries de la houille et la carbochimie...
Tout a commencé au début de ce siècle avec la production de coke domestique. La valorisation de ses sous-produits s'est concrétisée dès 1929 avec le démarrage d'atelier d'ammoniac, d'acide nitrique et de nitrate d'ammonium. Ce qui constituait un embryon d'industrie des engrais. C'est en 1946, lors de la nationalisation de l'industrie houillère que le domaine chimique des anciennes compagnies fut attribué aux Houillères Nationales.
C'est la mise au point de procédés de cokéfaction convenant aux flambants lorrains qui a permis de développer, dès 1950, la carbochimie à Carling et Marienau :
-   chimie des benzols;
-   chimie des goudrons traités sur le site de Marienau;
-  chimie du gaz (ammoniac, acide nitrique, engrais ammoniacaux, engrais complexes, acétylène à partir du méthane, styrène à partir de l'éthylène...).
En 1955 la récession charbonnière touche la carbochimie. La plate-forme chimique de Carling engage sa reconversion sur des produits d'origine pétrolière : naphta, gaz naturel, gasoil sans toutefois abandonner le gaz de four à coke.

B- LES ANNEES 60 : la pétrochimie

En 1962, la Pétrochimie voit le jour à Carling. Un accord de coopération est signé avec les mines de la Sarre pour la création en commun d'un ensemble comprenant :
-  une raffinerie de pétrole à Klarenthal en Sarre permettant d'alimenter en naphta la plate forme par pipeline.
-  une unité de synthèse d'ammoniac de 1000 tonnes/jour
-  une unité de fabrication d'urée et de colles à partir du gaz carbonique et d'ammoniac au départ de Carling par pipeline vers BESCH en Sarre.
En 1969, la plate-forme se met à l'heure du Vapocraquage dont la technique se prête aux productions des matières premières indispensables à la grande industrie chimique de synthèse organique.

C- LES ANNEES 70 : la chimie lourde et les Charbonnages de France Chimie (C.d.F. Chimie)

L'année 1970 la Sociélé Chimique des Charbonnages prend pour sigle C.d.F. Chimie.
Grâce à un 2ème vapocraqueur sur naphta, mis en service en 1974, C.d.F. va pouvoir disposer de l'éthylène nécessaire à la production de polyéthylène. On pourra également obtenir du benzène nécessaire à la fabrication du styrène et du divinylbenzène.
En 1976, est mise en route une distillerie, approvisionnée en pétrole brut par le pipe-line sud-européen depuis les ports français de la Mediterranée. Ceci complète les approvisionnements de Carling en produits pétroliers à partir de Klarenthal. Les produits pétroliers sont utilisés suivant leur nature, soit comme matières premières pétrochimiques (naphta et gasoil atmosphérique), soit comme combustibles pour, les chaufferies qui vont permettre à la plate forme de Carling de devenir autonome en besoin de vapeur.
La crise des engrais qui sévit alors contraint C.d.F. Chimie à se séparer de ses activités engrais. Les années 70 verront s'arrêter progressivement l'unité d'ammoniac, les ateliers d'engrais complexes. Ne subsistent que deux secteurs faisant encore appel à la carbochimie : le traitement des goudrons à l'Usine de Marienau et celui du benzol à Carling.

D- LES ANNEES 80 : la chimie fine et la chimie des specialités

C.d.F. Chimie allait procéder le 1er janvier 1980 à une restructuration d'ensemble. A l'image de la chimie européenne, l'industrie chimique française étant entrée dans une période de marasme. L'effort de C.d.F. Chimie devait tendre vers la recherche de produits à forte valeur ajoutée, de produits de technologie évoluée à forte rentabilité contrairement à la chimie lourde.
Malgré cela, fin 1986, l'endettement du groupe étant trop important, une nouvelle restructuration est entreprise.
En septembre 1988, C.d.F. Chimie prend le nom d'ORKEM et la plate-forme chimique de Carling regroupe en NORSOLOR l'essentiel des activités du groupe : pétrochimie et chimie des spécialités, chaîne acrylique, esters légers et lourds, polymères fonctionnels aux propriétés très particulières (superabsorbants), résines de pétrole.
1989 voit l'arrêt définitif des unités d'engrais à Carling.

E- 1990 : une nouvelle identité

Début 1990 nouvelle restructuration de la Chimie Francaise. ORKEM est partagé entre les pétroliers ELF AQUITAINE et TOTAL CFP. Sont transférés à ELF Aquitaine les activités d'ORKEM dans la pétrochimie, les spécialités chimiques et les engrais. Le ler Août 1990, la plate-forme devient un établissement ATOCHEM.
1991 voit le démarrage d'un nouvel atelier d'acide cyanhydrique, l'extension de l'unité acrylique et la mise en activité de la nouvelle unité de polystyrène. En 1992 c'est un nouvel atelier d'acrylates lourds.
1993 : l'installation du centre de recherche d'Elf Atochem (C.R.D.E.), associé au Pôle de Plasturgie récemment créé à Saint-Avold et au futur I.U.T. de chimie en cours de construction devrait permettre de maintenir une industrie chimique dont l'avenir est actuellement incertain.

Mai 1994


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Auteur : Roger CHALOT - Date de création : 19/01/2022 - Dernière modification : 26/01/2022
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