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La côte Saint-Germain : 3. Description

La Côte Saint-Germain s'étire du sud-ouest au nord-est sur 3 km. Elle culmine à 350m, soit 170m au dessus de la vallée de la Meuse vers l'ouest, 150m au dessus de la plaine de la Woëvre vers l'est.

C'est une butte témoin calcaire, isolée de la côte de Meuse à la suite de l'action de l'érosion qui s'est exercée au cours des temps géologiques.
 
Fig 1. L'extrémité nord de la Côte Saint Germain, vue de la route D 964.
Au premier plan, un étang de la vallée de la Meuse, sur un sous sol formé d'alluvions ;
au fond, l'extrémité nord de la Côte Saint Germain.
 

Fig 2. Extrait de la carte géologique (d'après BRGM 1:50000 ; feuille Stenay)
E : Eboulis ; Fz : Alluvions récentes ; LP : Limons ;
J3-4 : argiles de la Woëvre (Callovien-Oxfordien inférieur ; J5a : terrain à chailles (Oxfordien moyen) ; J5b : Calcaires marneux (Oxfordien moyen) ; J6a : Calcaires
coralliens et oolithiques "argovo-rauraciens"  (Oxfordien supérieur).

 

Itinéraire de Lion-devant-Dun au sommet de la côte Saint Germain

1. Le chemin monte d'abord doucement entre les cultures, les champs et les vergers. La pente devient plus forte à l'entrée dans la forêt. Un réservoir d'eau semi enterré est visible dans un champ à droite, sous la limite de la forêt (fig 3).

Fig 3. Changement de pente et de végétation, et réservoir d'eau sur la Côte Saint Germain.

Ce changement de pente et de végétation traduit un changement de la nature des roches du sous sol. D'après la carte géologique (fig 2), des éboulis et des limons, qui recouvrent en grande partie les argiles de la Woëvre, s'étendent au pied de la Côte ; plus haut le sous sol est calcaire.
Le réservoir d'eau révèle l'existence de sources captées. Celles-ci correspondent à l'écoulement de la nappe d'eau contenue dans les calcaires, au dessus des argiles.

2. Le ravinement du chemin et des talus met à nu les éboulis qui constituent le sous sol.

Fig 4a. Chemin raviné 

Fig 4b. Eboulis au pied d'un talus,


3. Dans la forêt, de part et d'autre du chemin, quelques affleurements de calcaires sont visibles. Leur manque de fraîcheur et le  développement de la végétation rendent difficiles les observations des roches en place. Calcaire corallien et calcaire oolithique sont toutefois reconnaissables.

Fig 5. Affleurement de calcaire corallien ; à droite un  polypier massif en coupe.

4. En arrivant sur le plateau, le calcaire corallien affleure sur le chemin (fig 6) et de part et d'autre du croisement . 

Fig 6. Affleurement de calcaire corallien sur le chemin : Polypiers branchus et polypiers en boule ; cloisons et planchers sont visibles sur l'échantillon de droite. 

5. Près de là, au niveau d'une pelouse calcaire, la vue s'étend vers l'est sur le revers de la côte de Meuse et au nord vers la plaine de la Woëvre.

Fig 7. Panorama vers l'est : à gauche en arrière-plan, la Woëvre ; en face, le revers de la côte de Meuse découpé par l'érosion ; Murvaux situé à droite est masqué par la végétation.

*Si on a le temps, aller jusqu'à l'extrémité nord de la Côte Saint Germain d'où le panorama est plus étendu, de la côte de Meuse à la plaine de la Woëvre et à la vallée de la Meuse.

6. Dans le talus du chemin qui descend sur l'autre versant en direction du sud-est, plusieurs affleurements assez frais permettent d'observer la stratification des roches et différents faciès calcaires (fig 8). On y reconnnait des oolithes, des débris coquilliers, des coquilles de bivalves entières, des entroques, des polypiers massifs (la recristallisation masque généralement les structures internes). L'échantillonnage est aisé dans les éboulis au pied des talus.

Le calcaire apparaît fortement diaclasé. et se débite en plaquettes.

Fig 8a. Affleurement de calcaire stratifié

Fig 8b. Diaclase, débit en plaquettes.

Fig 8c. Calcaire riche en entroques

Fig 8d. Calcaire à oolithes et débris coquilliers.

Fig 8e. Fossiles de Bivalves

Fig 8f. Fossile de polypier

 
Les paléoenvironnements correspondant aux formations rencontrées ici sont décrits dans la fiche Chaillon qui traite des terrains du jurassique supérieur de la côte de Meuse.
 
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D'un point de vue naturel.... quelques lignes empruntées au site de la communauté de communes du Val Dunois :
"... remarquée de longue date par les naturalistes et les archéologues, la Côte Saint-Germain abrite plusieurs milieux distincts. Le pâturage ovin, jadis pratiqué sur la Côte, a permis l'apparition et le maintien de pelouses calcaires. Plusieurs types de hêtraies se sont développés sur les coteaux, parfois en remplacement d'anciennes vignes. La progression des cultures en bas de pente et la plantation de nombreux conifères ont modifié depuis les lieux et réduit l'intérêt biologique de la Côte, qui reste néanmoins important eu égard à sa surface.
Toutes les espèces caractéristiques des pelouses calcaires de Lorraine sont présentes, avec une diversité remarquable en orchidées. Près de 17 espèces distinctes sont recensées, parmi lesquelles l'Orchis grenouille, protégée en Lorraine. La Marguerite de la Saint-Michel et la Pyrole à feuilles rondes, toutes deux protégées en France, se développent dans les parties les plus sèches, tandis que l'Actée en épi trouve refuge au sein de la hêtraie. La richesse en insectes est remarquable avec plus de 100 espèces de papillons répertoriées."
 
 
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Auteurs : Roger CHALOT - Jean-Yves CHIARA - Date de création : 12/05/2006

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Contact : Roger CHALOT (Géologie) - Christophe MARCINIAK (Réalisation)