Cette ancienne carrière située dans le quartier de Champ-Le-Bœuf à Laxou a été aménagée en parc de loisirs.

Bien que la carrière soit abandonnée depuis plus de trente ans, plusieurs fronts de taille verticaux persistent et permettent des observations satisfaisantes.
Une stratification horizontale apparait nettement. De nombreuses diaclases verticales débitent la roche.
L'ensemble des roches de la carrière est d'âge Bajocien supérieur.

   Vues d'ensemble des affleurements (front de taille ouest)
A gauche : le calcaire oolithique se distingue bien de la formation supérieure plus argileuse.
A droite : le calcaire oolithique blanc (bâlin)

Deux faciès principaux peuvent être observés, de bas en haut :

- une puissante assise de calcaire oolithique blanc, d'environ 15 m. C'est la roche exploitée pour l'industrie, appelée « bâlin » par les carriers. Elle appartient à la formation « Oolithe miliaire inférieure » de la carte géologique. Ce calcaire est constitué d'oolithes sphériques fines (< 1mm), de débris de coquilles plus ou moins abondants, et d'un ciment secondaire. La stratification horizontale majeure est délimitée par des passées riches en coquilles pouvant comporter aussi des débris de polypiers roulés. A l’intérieur des strates, des feuillets à granulo-classement positif vertical dessinent une fine stratification oblique.
Remarque. L’Oolithe se termine dans la région par une surface rubéfiée, encroûtée, traduisant un arrêt de sédimentation. Les affleurements actuels du parc ne permettent pas de l’observer.

- une alternance de bancs de calcaire coquillier jaunâtre et de couches plus tendres mal définies de calcaire argileux. Les pseudo-oolithes, ovoïdes, de 2 à 3 mm de diamètre, y sont abondantes. Ce faciès caractérise l’« Oolithe difforme à Clypeus ploti ». On pourra y trouver de nombreux fossiles : bivalves (genres Pholadomya, Plagiostoma, Trigonia, …), brachiopodes et oursins irréguliers principalement. A la base, une couche d'environ 1m de calcaire argileux tendre, contient de nombreux moules internes de bivalves du genre Homomya, ce qui lui vaut le nom de « Marnes à Homomyes ».

Le calcaire oolithique blanc est facilement observable sur tous les fronts de taille de la carrière.
L’autre faciès peut être observé localement, notamment à l’extrémité ouest du parc. Difficilement accessible à l’observation en place, il peut être échantillonné dans les éboulis.

Détails des affleurements, échantillons de roches, fossiles
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Les oolithes se forment par la précipitation de carbonate de calcium en milieu saturé, peu profond et agité. L'abondance d'oolithes sphériques fines traduit un tri sélectif très poussé. Les stratifications obliques observées traduisent l’action des courants de marées, à l’origine de dunes mouvantes sous-marines que formaient ces dépôts oolithiques (Pautrot et al. 2006). Les bases de bancs renfermant des débris de Polypiers indiquent la proximité d’un récif. Le dépôt s'est fait dans un milieu marin de plate-forme carbonatée dans un environnement de type périrécifal.
Les pseudo-oolithes sont en réalité des oncolithes, grains cortiqués résultant de l’action de foraminifères encroûtants (Nubéculaires). L’oolithe difforme traduit un approfondissement et une rémission de l’agitation du milieu (Lathuilière et al. 2003). Ce milieu non confiné était propice à l’installation d’organismes benthiques (brachiopodes) et d’animaux fouisseurs tels que les gros bivalves Homomya et Pholadomya ou les oursins irréguliers Clypeus ploti (Pautrot et al. 2006).

Les fronts de taille permettent d'observer la dégradation du calcaire :
la dissolution des carbonates par l'eau liquide plus ou moins acide, l'alternance du gel et dégel (lors des périodes glaciaires) conduisent à l'élargissement des diaclases de la roche et des joints de stratification, et à l'apparition d'argile résiduelle qui remplit les fissures ou s'accumule au bas des fronts de taille.

 

Dégradation du calcaire oolithique sous l'effet des facteurs externes

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