La Lorraine au Keuper moyen

L'extrait de carte ci-dessous est tiré de "6th International Triassic Field Workshop
(Pan-European Correlation of the Triassic)Triassic of Southwest Germany" (voir références en annexe).

Il y a 230 millions d'années, la Lorraine faisait partie de l'aire de sédimentation du bassin épicontinental germanique situé entre les latitudes 20 et 30° nord, sous un climat aride à semi-aride. C'est dans ce contexte qu'il faut envisager la genèse des terrains explorés. Le domaine appartient alors à une zone de faible altitude soumise à une lente subsidence. Un matériel détritique fin, issu essentiellement des aires continentales que constituent le massif rhénan/ardennais au nord et le continent vindélicien au sud-est, s'étale en contrebas des glacis d'épandage. Sur une surface de type plaine côtière, de vastes dépressions sont occupées temporairement par des lagunes où règne une évaporation intense (sebkhas). Dans ces conditions, la vie est souvent limitée à des zones restreintes. De manière répétée, des changements climatiques vraisemblablement commandés par les variations périodiques de l'orbite terrestre, modifient le régime des eaux et par voie de conséquence le type de dépôts : alternance de cycles de moussons et de sécheresses, ingressions marines par la "Porte de Bourgogne". Ces dernières seraient à relier à la modification du niveau marin qu'entraine le réchauffement des eaux (dilatation thermique). Ainsi prennent naissance des séries aux coloris variés : marnes et dolomies, argilites, sulfates, sel, paléosols... Quant à l'épaisseur des sédiments plus grande dans certains secteurs du bassin sédimentaire, elle est le résultat de l'activité d'anciennes failles hercyniennes. Ces zones à subsidence plus marquée constituent de véritables pièges à sel. La migration vers l'ouest de ces centres de dépôt, au cours du temps, est révélatrice d' une évolution, celle de l'individualisation du futur Bassin Parisien. Après une importante phase de sédimentation saline, des réactivations tectoniques (phase éo-cimmérienne au sein des Marnes irisées supérieures, en particulier) vont modifier le contexte sédimentaire et amorcer une nouvelle étape de l'histoire géologique régionale.