A propos de rides et de fausses rides.

Les ruisseaux qui traversent les terrains du Muschelkalk, contiennent parfois des fragments de dalles portant sur l'une de leurs faces une portion de ride. Il faut toutefois se garder de les attribuer trop rapidement aux rides classiques, comme va le montrer l'exemple suivant :

La structure visible (L=80 cm, l=20 cm, h=5 cm) comporte une partie gauche trouvée en l'état dans le lit d'un ruisseau et une partie droite (mètre ruban=5,5 cm) rapportée par l'auteur depuis son emplacement d'origine, à quelques mètres de là. La base du bloc est constituée d'un calcaire bioclastique fin, la partie en relief, légèrement arquée, est en calcaire plus grossier et contient de nombreux restes macroscopiques de fossiles, en particulier des coquilles de cératites. A la hauteur du relief, subsistent des restes de marnes bleutées qui ont facilité son dégagement. Ces divers éléments ne sont pas tous visibles au niveau d'une ride de vague classique...

En réalité, dans sa position d'origine, le bloc de droite se présente face apparente vers le bas. Il en résulte que le relief observé ici est un relief en creux ! La figure sédimentaire (orientée : nord 120°), est une gouttière d'érosion creusée à la faveur d'une tempête, dans les vases bleues du fond marin de l'époque. Le courant a balayé des coquilles vides de cératites trainant sur le fond pour les amonceler dans la gouttière en compagnie d'autres débris. Après l'épandage rapide de quelques centimètres de boues calcaires, la sédimentation marneuse a repris son cours...