La carrière presque circulaire est ouverte dans les Calcaires oolithiques du Bajocien supérieur (fig.2 et fig.3).

Fig. 2 : Faciès calcaires oolithiques du Bajocien supérieur

Fig. 3 : Place des Calcaires oolithiques du Bajocien Supérieur dans la colonne stratigraphique (données chiffrées = âges en millions d'années - © BRGM).

On y observe la partie sommitale des calcaires à petites oolithes (fig.4) de la formation de "l'Oolithe Miliaire Inférieure" et la partie basale des calcaires à oncoïdes (ou pseudo-oolithes) très bioturbés de la formation de "l'Oolithe à Clypeus ploti" (fig.5). Aucun spécimen de l'oursin C. ploti, qui a donné son nom à la formation, n'a été récolté sur ce site. Cette espèce semble en effet se raréfier dans le secteur de Neufchâteau (Minoux 1967).

Fig. 4 : Faciès de l'Oolithe Miliaire Inférieure

Fig. 5 : Faciès bioturbé de l'Oolithe à Clypeus ploti

La limite entre les deux formations est nette et soulignée par un joint marneux. Dans la région, le sommet de l'Oolithe Miliaire Inférieure est généralement affecté par une surface taraudée (fig.5 et fig.6) (Mangold et al. 1994, Maubeuge 1974, Minoux 1967) qui semble peu marquée ici.

Fig. 6 : Passage du faciès de l'Oolithe Miliaire Inférieure à celui de l'Oolithe à Clypeus ploti

Ces calcaires sont très fracturés et altérés. Des joints et des poches d'argiles issus de le décarbonatation des calcaires marneux sont bien visibles.

L'Oolithe Miliaire Inférieure (aussi appelée "Bâlin") résulte d'une sédimentation de plate-forme carbonatée dans un contexte de barrière oolithique, en milieu agité, sous influence tidale et sous une faible tranche d'eau (Lathuilière et al. 2003). De tels environnements de dépôts se sont mis en place à plusieurs reprises au cours du Bajocien en Lorraine : Oolithe blanche au Bajocien inférieur, Oolithe Miliaire Inférieure et Oolithe Miliaire Supérieure au Bajocien supérieur.

La surface taraudée qui affecte le sommet de l'Oolithe Miliaire Inférieure traduirait un arrêt de sédimentation de courte durée sans lacune biostratigraphique perceptible (Mangold et al. 1994).

L'Oolithe à Clypeus ploti illustre un des épisodes de sédimentation contrôlée par l'activité microbienne au cours du Jurassique moyen en Lorraine. Les oncoïdes (fig.7) caractérisant les éléments figurés de la roche ressemblent à de grosses oolithes plurimillimétriques ; ces grains possèdent un cortex construit par l'action combinée de microorganismes algaires et de nubéculaires (foraminifères encroûtants). L'environnement de dépôt correspond à la zone subtidale soumise à l'action des vagues de tempête : un milieu plus profond et moins agité que celui de l'Oolithe Miliaire Inférieure.

Fig. 7 : Faciès à oncoïdes dans l'Oolithe à Clypeus Ploti

Bibliographie

LATHUILIERE B., CARPENTIER C., ANDRE G., DAGALLIER G., DURAND M., HANZO M., HUAULT V., HARMAND D., HIBSCH C., LE ROUX J., MALARTRE F., MARTIN-GARIN B. et NORI L. (2003) - Production carbonatée dans le Jurassique de Lorraine. 20-21-22 septembre; livret de terrain excursion - G2R/CG54/Groupe Français d'Etude du Jurassique.

MANGOLD C., POIROT E., LATHUILIÈRE B. & LE ROUX J. (1994) - Biochronologie du Bajoicien supérieur et du Bathonien de Lorraine. Géobios Mém. sp. 17, p. 343-349.

MAUBEUGE P.-L. (1974) - Notice explicative de la feuille de Neufchâteau à 1/50000. Carte géologique de la France à 1/50000 - BRGM éd.

MINOUX G. (1967) - Notice explicative de la feuille de Châtenois à 1/50000. Carte géologique de la France à 1/50000 - BRGM éd.