Terrasse alluviale de la Sarre : 5. Annexe I
Autres affleurements de la terrasse T2, en aval du site visité.
Remarque préliminaire
Les pages précédentes ont présenté des aspects de la géomorphologie de la vallée de la Sarre à proximité de Harskirchen. Une fiche analogue traitant de géomorphologie et d'alluvions anciennes, existe pour la partie immédiatement inférieure du cours :
Val de Sarre et Blies, partie E) Méandres de plaine alluviale entre Keskastel et Herbitzheim.
Ci-dessous figurent deux autres affleurements de la terrasse T2 déjà observée à Harskirchen. Ils sont situés dans cette partie du cours comprise entre Sarralbe et Herbitzheim.
Affleurement de l'Auberg de la Niederau.
Le chemin qui relie en rive gauche de la Sarre, les localités de Sarralbe et de Herbitzheim, franchit le Canal de la Sarre (ancien Canal des Houillères de la Sarre). Se garer à proximité du pont qui franchit le canal. Un chemin creux, non revêtu, part en direction de la rivière en passant entre les haldes des anciennes soudières à droite et une butte sur la gauche. A la hauteur d'un embranchement (accès à un ancien terrain de camping/ bassins de décantation), le flanc de la butte présente un affleurement partiellement masqué par la végétation.
Le sommet de la butte est coiffé d'un niveau de sables roux riches en galets, ils constituent la base d'une terrasse alluviale de la Sarre et reposent sur les marnes irisées inférieures du Keuper selon un contact légèrement oblique. L'altitude de cet affleurement au-dessus du lit actuel permet de le relier à la basse terrasse T2 de l'Auberg de Harskirchen distante de 8 kilomètres.
Affleurement à l'entrée sud de Herbitzheim.
Des travaux de terrassement à l'entrée sud de Herbitzheim (Complexe sportif) ont offert momentanément un autre aperçu sur la morphologie du fond de vallée pendant les périodes froides du Quaternaire. Cet affleurement n'est plus visible actuellement.
(au survol de l'image : après dégagement)
Au coeur des marnes irisées du Keuper (un lit violacé se devine à la base de l'affleurement), apparait une poche de marnes sableuses et de graviers roux d'environ un mètre sur deux. L'ensemble est coiffé d'un niveau sablo-argileux à galets dans lequel s'est développé un sol lessivé. Cet affleurement se situe à nouveau à une altitude qui permet de le raccorder à la basse-terrasse T2 à présent bien connue. Un rafraichissement superficiel de certaines zones de la coupe peut être effectué d'un clic sur la photo.
Après dégagement superficiel des zones de contact, les structures, qui pouvaient à priori évoquer quelque chenal d'écoulement creusé au sein des marnes, se révèlent être des figures de cryoturbation.
Sous les alluvions sableuses de la terrasse T2 (notée T sur le cliché), la coupe de chantier tranche de façon oblique (presque tangentielle) une structure qui correspond à une fente de glace fossilisée (F), située au sein des marnes grises. Cette dernière, profonde de un mètre et large de quelques centimètres est comblée par du matériel sableux provenant des alluvions de la couverture. A son contact, les marnes ont été altérées (couleur rouille) sur quelques centimètres d'épaisseur. L'examen approfondi montre que deux fentes subparallèles (F,F') se recouvrent partiellement en cet endroit.
La prise en compte de l'ensemble des structures visibles sur le chantier temporaire offre un aperçu sur l'étendue des fentes de glace. La paroi précédemment observée (photo 1) fait un angle droit avec une deuxième paroi à droite (photos 2 et 3). Cette dernière montre un deuxième ensemble de fentes de glace perpendiculaire au premier. Il en résulte que le secteur considéré était occupé à une époque reculée par un réseau de fissures de gel formant un sol de type polygonal tel qu'il en existe dans les zones périglaciaires. Remarque : traces de travaux anciens (passage ancien fossé) dans le coin supérieur droit de la photo 3
Pour terminer, rappelons que des terrasses qualifiées de "moyennes" existent à l'est de Keskastel, et au sud de Herbitzheim, dans le Bois de Lorraine (Attention : circulation interdite aux véhicules). Les affleurements sont visibles dans les fossés bordant les chemins d'exploitation, sous forme de sables et de graviers roux, souvent altérés. Une végétation acidiphile typique de ces substrats existe dans les sous-bois et clairières (callune, fougère-aigle...). Dans ce secteur, l'encaissement de la vallée de la Sarre s'est traduit par une migration vers l'ouest de son cours, au sein des terrains plus tendres du Keuper inférieur. Il en résulte un profil de vallée au relief contrasté marqué par une rive droite en pente douce et paliers sous forme de terrasses alluviales relativement bien développées et par une rive gauche à pente plus prononcée.