Rhyolite hyperacide du Blanc Rupt : 3. Description
A. Les affleurements
Arrêt 1
Une possibilité de parking (P1) sur le bas-côté existe au km 10,2. En remontant la vallée sur 200 mètres environ, on rejoint deux affleurements proches, illustrés ci-dessous. Coordonnées Google maps : 48.543369 ; 7.132112.
Affleurement à gauche : le sommet de l'affleurement montre une surface érodée où la roche apparaît claire, partiellement altérée et parcourue par un réseau très dense de fissures. L'entaille de la route révèle une rhyolite rouge violacée disposée en niveaux ondulés. Une structure en gouttière est reconnaissable dans le bas, grâce à un lit plus clair. D'autres lits se devinent au sein de la masse. Sur l'affleurement suivant, des bancs d'un demi mètre séparés par des joints centimétriques contournés accusent un léger pendage. Ils sont inégalement fracturés. La formation est cartographiée sous le nom de rhyolite normale. Les lits traduisent des venues successives de matériel volcanique.
Arrêt 2
Ce site est juste signalé ici car il constitue l'affleurement de référence pour la rhyolite hyperacide du Blanc Rupt. Toutefois, les possibilités de parking (P2) sont très limitées et la carrière jadis exploitée est occupée à présent par une pessière.
La rhyolite du Blanc Rupt affleure entre les deux ponts qui permettent à la route de passer sur la rive gauche de la Sarre blanche. Un chemin (barrière) en face d'un bâtiment en ruines marque l'accès à l'ancienne exploitation. L'abandon du site a provoqué sa recolonisation par le couvert forestier. Le front nord d'une hauteur voisine de 15 mètres montre une roche massive. La base est totalement masquée par la végétation. Sur le côté gauche de l'ancienne exploitation, de même que sur l'autre rive de la Sarre, la rhyolite forme des reliefs escarpés découpés par la rivière. Un litage semble affecter la série.
Arrêt 3
Pour les affleurements suivants, possibilité de se garer sur le parking (P3) au lieu-dit Le Blancrupt / La Chaude Poêle (11,8 km). Les affleurements se situent en aval de cet endroit, le long de la route.
Depuis le parking, en redescendant le long de la D 993, il est possible d'observer les rhyolites dites normales que la route recoupe sur une hauteur pouvant atteindre 2 à 3 mètres. La roche de teinte violacée présente un litage légèrement oblique et une prismation grossière. La surface des blocs est fortement altérée.
A l'approche du pont amont, après un passage herbeux, apparaît une deuxième formation : la rhyolite du Blanc Rupt dont on a atteint ici la limite sud du gisement.
Près du pont amont qui ramène le tracé de la route en rive droite du Blanc Rupt, se situe un affleurement de rhyolite hyperacide. Le gisement se termine ici en biseau vers la droite (sud). A l'arrière-plan, il est coiffé par les rhyolites normales. Ces dernières se devinent également sur le chemin forestier en hauteur, où elles prennent une teinte brune due à l'altération. La rhyolite très dure de couleur rose à grise est cependant très fracturée.
Arrêt 4 : Découverte le long du chemin d'exploitation forestière ( à 11,6 km).
Le chemin forestier qu'on aura croisé lors du parcours précédent en bord de route, offre des affleurements propices à l'étude des conditions de gisement et à l'observation d'échantillons. Il décrit un arc de cercle sur 450 mètres et débute sur une centaine de mètres par des rhyolites normales bien exposées, il frôle ensuite le bord est du massif de rhyolite hyperacide du Blanc Rupt. A son extrémité nord, une excavation offre des possibités d'observer à nouveau des blocs de rhyolites normales peu altérées. Immédiatement après cet endroit, on voit apparaitre un sable rougeâtre contenant des microgalets blancs : il s'agit du Grès de Senones (base du Buntsandstein) qui affleure ici grâce au passage d'une faille. Il est possible, moyennant une petite escalade, de rejoindre ce chemin depuis le rebord de l'affleurement précédent.
Affleurement le long du chemin forestier : Les dépots volcaniques présentent une prismation relativement grossière due à des fissures de retrait lors du refroidissement des "coulées". On observe par ailleurs une alternance de lits décimétriques à métriques, des figures sédimentaires de type stratifications obliques et des discontinuités qui rappellent les systèmes en tresses des chenaux fluviatiles. Dans le cas présent, il s'agit du résultat de l'action de déferlantes basales. Ces écoulements pyroclastiques qui se déplaçent à la base du panache vertical d’explosion, à des vitesses de l’ordre de la centaine de km/h, érodent partiellement les dépots précédents puis abandonnent les éléments transportés en suspension dans les gaz chauds. (Accès à une figure interprétée en "survolant" la photo avec la souris)
Deux autres affleurements de rhyolites normales existent dans la montée vers le Donon : l'un sous forme de falaise au km 14, en amont de la source de la Sarre, l'autre au niveau du grand lacet aménagé en aire de pique-nique (14,8 km).
B. Les roches
Echantillons de rhyolite. En A, 2 échantillons de rhyolites normales, le premier a l'aspect des rhyolites du faciès sombre. La pâte brune domine, on y distingue des feldspaths et des "fantômes" de pyroxènes sous forme de granules ferrugineux. Le débit de la roche est quelconque. Le second exemplaire présente une coloration rouge violacée, la fluidalité est bien marquée (lits minéraux). Le débit de la roche est conditionné par la linéation. Ces deux échantillons constituent des ignimbrites (accumulations de débris soudés à chaud) dont le faciès est le reflet des conditions d'éruption (distance du point d'émission, modalités de transport...). En B, les échantillons appartiennent à la rhyolite du Blanc Rupt. Le premier présente le faciès habituel, le second provient de la surface d'un bloc partiellement altéré. Les cristaux visibles, plus abondants, sont des feldspaths (blancs) et des quartz qui apparaissent ici en gris ou en noir. Aucune disposition particulière des minéraux n'est observable (à priori).