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Le marais-friche de Baerenthal : 5. Annexe I

On trouvera ci-dessous quelques données complémentaires concernant des observations réalisables sur l'un ou l'autre des parcours ou dans la vallée :

 

1. Éléments de pédologie

Les parcours proposés permettent d'aborder des notions de pédologie. Des profils plus ou moins complets résultant de travaux occasionnels sont visibles (bords de chemins, plantations, curage de fossés).

Quelques profils susceptibles d'être rencontrés sont proposés ici :

- sol lessivé à podzolisé sur grès

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Exemple de sol lessivé à podzolisé sur grès (bord de chemin récent) - hauteur de la coupe : 80 cm. Les limites des horizons sont parfois légèrement inclinées (pente). On distingue du haut vers le bas : la litière, le niveau enrichi en humus, l'horizon lessivé grisâtre, l'horizon d'accumulation de couleur beige et la roche altérée de teinte orangée à rouge brique (grès sain). On pourra noter la disposition des racines, avec une tendance à traverser verticalement l'horizon lessivé et à s'étendre à l'horizontale dans d'autres niveaux.

- Les sols de fond de vallée

Deux entailles superficielles dans le  sol de fond de vallée. A gauche : aux abords de l'aulnaie marécageuse (profondeur-coupe 30cm). La couche humifère est constituée d'une litière et de rameaux (certains amenés par les crues). La décomposition, incomplète, est ralentie par la présence de la nappe phréatique quasi affleurante. La matière organique subit des fermentations (odeur de vase). Les couleurs gris bleuté du sédiment sableux traduisent cet état anoxique (fer réduit). A droite : au sommet d'un ancien pré à dos (profondeur-coupe 25 cm).La couverture herbeuse et les apports de feuillus produisent un humus brun qui se mêle au sable. Des taches brunes et des trainées grises traduisent les variations du toit de de la nappe d'eau souterraine.

Dans les deux cas, l'engorgement des sédiments du fond de vallée par la nappe d'eau souterraine se traduit par l'exitence de sols hydromorphes dont les caractéristiques sont décelables dès les premiers centimètres.

 

2. La forêt du fond de vallée

Elle n'est développée que dans les secteurs de la vallée très étroits et ailleurs sous forme de quelques bosquets.

À gauche : les abords de la rivière sont occupés par une aulnaie marécageuse qui comporte une strate herbacée là où les arbres sont suffisamment espacés. Le cours changeant crée des dépressions marécageuses qui empêchent toute progression dans ce milieu qui renferme quelques espèces remarquables (Calla des marais, cigüe vireuse et fougères). À droite : à l'approche des zones où l'eau stagne (queue d'étang), l'aulnaie cède la place à une formation originale, la magnocariçaie formée de touradons de laiches (Carex paniculata, Carex elongata), qu'accompagnent quelques rares bouleaux et saules.

 

3. La friche envahie

L'abandon des prairies de fauche a provoqué dans certains secteurs, l'envahissement par des espèces exotiques. Les végétaux concernés se développent sur des sols humides, légers, riches en matière organique à la faveur de perturbations apportées au milieu (crues, travaux...) Leur mode de propagation utilise souvent la voie végétative. Lors de la floraison, en fin d'été, le dépaysement est garanti. Toutefois, ces envahissantes constituent une menace pour la biodiversité.

- les secteurs américains

À gauche : en amont de Baerenthal (sortie de Mouterhouse), une friche est colonisée sur une vaste surface par la rudbeckie (R. laciniata) une "ornementale" originaire du nord-est américain. À droite : des clairières et bords de chemin sont occupés par le solidage (Solidago gigantea - tige glabre / S canadensis - tige velue) également en provenance du nord de l'Amérique.

- les secteurs asiatiques

A gauche : la renouée du Japon (Reynoutria japonica) une fois installée est extrêmement difficile à éradiquer.   A droite : la balsamine géante de l'Himalaya envahit les berges des cours d'eau.

Seul le couvert ligneux en privant ces espèces de lumière, arrive à limiter leur extension.

 

4. Les affleurements de grès vosgien (rocher du château)

Le château du Ramstein est installé sur une étroite barre gréseuse de 270 m de longueur. Le rocher isolé à son extrémité sud (1a) permet de voir divers faciès rocheux qui la composent : grès grossiers à conglomératiques, grès fins plus friables et souvent décolorés. Ces derniers sont également visibles en plusieurs points en cours de visite. En 1b, (base du rocher, hauteur : 0,5 m) succession de niveaux à galets, à stratification oblique typiques d'une sédimentation de type fluviatile (comblement de chenaux) et de lamines horizontales se rapportant à des dépôts inter-chenaux. En 1c (hauteur 1 m), superposition de deux structures : stratification entrecroisée et érosion de type alvéolaire. En 1d (hauteur 1 m), faisceaux entrecroisés riches en galets.

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Auteur : Etienne FEUCHTER - Date de création : 03/10/2014 - Dernière modification : 17/01/2015

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Contact : Roger CHALOT (Géologie) - Christophe MARCINIAK (Réalisation)