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Maison du sel et effondrements salins : 3. Description

L’exposition permanente illustrée de superbes photos, présente de façon claire et accessible l’origine du sel lorrain, les procédés actuels d’exploitation, et de nombreux objets montrant la grande diversité d’utilisations du chlorure de sodium (industrie du verre, de la chimie ou des détergents ; sel de salage des routes issu de la mine de Varangéville ; sel alimentaire élaboré par évaporation de saumures par les salines d'Einville, de Dombasle et de Varangéville).

exposition permanante

Visiteurs devant l'exposition permanente de la Maison du sel (photo © Maison du Sel)

Le sel gemme est la seule ressource minérale du sous-sol lorrain encore exploitée par la technique minière, après la fermeture des mines de charbon et de fer. La mine de sel de Varangéville, à quelques kilomètres, est la dernière mine encore en activité en France. Autour de cette activité s’est développé un bassin industriel dans la vallée de la Meurthe : deux soudières produisent du carbonate et bicarbonate de sodium à partir de solutions salines et de calcaire, l’une à Dombasle sur Meurthe, l’autre à Laneuveville-devant-Nancy.
Sur l’industrie chimique dérivée du sel gemme, lire "Le bassin industriel de Dombasle-Varangéville" dans l’annexe scientifique.

ballons chimie

Chimie du sel : dérivés du sel gemme (photo © Mathieu ROUSSEAU - Maison du sel)

Les couches salifères exploitées sont incluses pour l’essentiel dans les « marnes irisées » du Keuper (entre Nancy et Lunéville et entre Château-Salins et Dieuze) et de façon plus modeste dans les « couches grises » du Muschelkalk moyen (région de Sarralbe). Elle se répartissent en plusieurs faisceaux superposés (5 à Varangéville) identifiés selon leur composition et leur teneur en sel. Dans le bassin de Varangéville-Dombasle, le gisement salifère s’étage entre 110 et 250m de profondeur, soit une puissance totale de 140m. 

 

position du sel dans la serie stratigraphique

Position des couches de sels exploitées dans la série stratigraphique lorraine

Le sel s’est déposé il y a plus de 200 millions d’années, au fond d’une lagune marine peu profonde, diverticule de la mer germanique, qui s’étendait notamment sur le nord-est de la France. Du fait du climat tropical, l’eau salée a été soumise à une forte évaporation. À saturation, des cristaux de halite (NaCl) se sont formés et déposés sur le fond, plus ou moins mêlés à de l’argile.
Sur la géologie du bassin salifère, sa structure et sa genèse, consulter l’annexe scientifique "Le sel en Lorraine".

À la Maison du sel, la partie relative à l’exploitation, particulièrement bien illustrée et développée, décrit les méthodes d’exploitation :

- L’extraction minière (mine sèche) utilise la méthode des chambres et piliers abandonnés : des galeries sont creusées dans la couche de sel selon un maillage régulier, le sel est récupéré, les piliers entre les galeries sont conservés et assurent le soutien des terrains supérieurs.

- Méthodes par dissolution : des sondages sont réalisés jusqu’à la couche de sel, de l’eau douce est injectée, elle dissout le sel, la saumure est ensuite pompée. C’est elle qui est utilisée par les soudières et les salines. Deux façons de procéder :

  • Dissolution par le mode extensif : les sondages sont indépendants les uns des autres et suffisamment espacés pour garantir que les cavités de dissolution à la tête des sondages ne s’effondrent pas, préservant ainsi les terrains en surface. Deux chevalements témoins de cette exploitation subsistent entre Varangéville et Lenoncourt.
  • Dissolution par mode intensif : les sondages fonctionnent par piste et sont rapprochés, les cavités en profondeur communiquent, l’eau circule d’un forage à l’autre en dissolvant le sel. Au stade final, Les terrains au-dessus s’effondrent, méthode volontaire et maîtrisée). La société Solvay qui utilise cette méthode sur le plateau de Haraucourt a acquis les terrains sur tout le secteur exploité afin d’éviter tout risque pour les biens et les personnes.

observatoire

Un effondrement, vu depuis l'observatoire (photo © Régis CAVIGNAU - Maison du sel)

La visite à « l’Observatoire des oiseaux et des paysages » permet de se rendre compte sur le terrain des conséquences de ce mode d’exploitation. Les effondrements créent des plans d’eau bordés de hautes falaises abruptes. Les milieux ainsi transformés sont particulièrement favorables à la faune aquatique ou de milieu humide, et notamment à de nombreuses espèces d’oiseaux.

 

L’auteur remercie Raphaëlle Gaillard, Directrice de la Maison du Sel, et Astrid Molitor, Médiatrice culturelle, pour leur contribution à la rédaction de cette fiche.

© Les images qui illustrent cette fiche restent la propriété de leurs auteurs ou de la Maison du Sel. En cas d’utilisation de ces images, merci d’indiquer le crédit photo.

 

Références bibliographiques :

- Hilly J. et Haguenauer B. (1979) - Guide géologique régional : Lorraine - Champagne - Masson éd.
- André J. et Baly J.  (1994)  -  Le sel à l'intérieur des terres.  Livret d'excursion. Congrès APBG
- Documents de l’exposition de la Maison du sel


Auteur : Roger CHALOT - Date de création : 03/12/2015 - Dernière modification : 13/12/2017

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Contact : Roger CHALOT (Géologie) - Christophe MARCINIAK (Réalisation)