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Oolithe de Bure à Givrauval : 3. Description

L'ancienne carrière de Givrauval fait partie des sites géologiques mentionnés dans le Guide géologique de Lorraine-Champagne (1979). Les auteurs, J. Hilly et B. Haguenauer, y décrivent un front de taille montrant des formations du Bononien inférieur (i.e. Tithonien inférieur et moyen - fig.2), l'Oolithe de Bure, à la base, n'excédant pas deux mètres d'épaisseur et, au-dessus, les Calcaires cariés fossilifères. Le plancher de la carrière repose sur un calcaire micritique. La carrière fait aussi l'objet d'une description dans le cadre du livret d'excursion en Lorraine du Groupe français d'étude du Jurassique en 1982 (Hanzo M. et Le Roux J.).

Fig.2 - Position stratigraphique de l'Oolithe de Bure

Actuellement (2016), l'ancien front de taille, de 5-6 mètres de haut, ne présente plus que le sommet des Calcaires cariés (fig.3). Les trois-quarts de l'affleurement sont recouverts par les éboulis, accumulés au fil des années, et l'Oolithe de Bure y est totalement masquée.

Fig.3 - L'ancien front de taille de la carrière de Givrauval

Seul un gros bloc d'une quinzaine de m3, correspondant à cet ensemble, demeure encore sur le site, face au front de taille (fig.4). Sur les flancs, on peut y observer les litages que l'érosion a mis en relief (fig.4). Cette roche non gélive, très dure, était autrefois exploitée pour la construction. Il s'agit d'un calcaire oolitique correspondant généralement à une oobiomicrite pouvant parfois passer à une oobiosparite. La granumétrie de la roche observée, une calcarénite, est fine (ooïdes et bioclastes millimétriques à inframillimétriques) mais celle-ci est aussi décrite avec un faciès plus grossier à gravelles et débris de bivalves et d'entroques (ibid.).

Fig.4 - Bloc d'Oolithe de Bure préservé

Les Calcaires cariés correspondent à des calcaires gris à patine beige, micritiques, très fins, denses et extrêmement bioturbés, ce qui leur confére un aspect décoratif (fig.3). Les éboulis en contiennent de nombreux échantillons mais les fossiles naguère abondants (parmi eux, les lamellibranches Pinna, Trigonia, Cyprina, Nanogyra et des radioles d'échinides ; ibid.) se font dorénavant plutôt rares sur ce site.

Ces deux formations ont également été décrites pour une autre carrière abandonnée sur le territoire de la commune de Reffroy (55), localisée à une dizaine de kilomètres de là.

L'Oolithe de Bure traduit des dépôts marins de haute énergie (shoal oolithique de plate-forme carbonatée), soumis au rythme des courants de marée. Les Calcaires cariés qui peuvent devenir dolomitiques sont caractéristiques d'un milieu de type lagon progressivement soumis à une forte évaporation. Ces paléoenvironnements illustrent la grande régression marine de la fin du Jurassique dans le Bassin parisien (Leroux et al., 2006).

 

Bibliographie

HANZO M. & LE ROUX J. (1982) - Excursion en Lorraine. Groupe Français d’Etude du Jurassique, Laboratoire de Géologie du “Sédimentaire” de l’Université de Nancy p. 1-43; extrait disponible à partir du site web de l'Observatoire Régional des Affleurements Géologiques de l'Université de Lorraine.

HILLY J., HAGUENAUER B. (1979) – Guides géologiques régionaux. Lorraine–Champagne. Masson éd., 216 p.

LE ROUX J., PAUTROT C. et BUFFETAUT E. (2006) - La régression tithonienne, Cénomanien, gaize de l'Argonne in A. LEXA-CHOMARD et C. PAUTROT, Géologie et géographie de la Lorraine, Serpenoise éd., p.112-117.


Auteurs : Philippe MARTIN - Didier ZANY - Date de création : 21/07/2016 - Dernière modification : 24/10/2016

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