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Affleurements disparus du Muschelkalk/LGV-EST : 3. Description

Description des sites d'ouest en est

 

1) Au sud de Sarraltroff, le Muschelkalk supérieur : les Couches à cératites et le Calcaire à entroques

Au sud de Sarraltroff, la vallée de la Sarre, orientée sud-nord, franchit la Côte de Lorraine orientée ouest-est à cet endroit et pénètre dans les terrains du Muschelkalk supérieur. L'aménagement de la ligne a nécessité la création d'un déblai. Celui-ci entaille le flanc ouest de la vallée depuis Dolving. La récupération des matériaux a servi à adoucir la pente en direction de la rivière.

Coupe du rebord de plateau (flanc nord du déblai). Le talus a été taillé en paliers, les contre-marches  (A1, A2, A3) sont séparées par les marches occupées par des voies de passage d'engins (risbermes  P1, P2,P3). Le niveau supérieur A1 tranche par sa couleur jaunâtre due à l'altération. Les horizons du sol sont visibles au sommet de la coupe. Dans le bas, les couches de marnes dessinent une voussure anticlinale qui se suit en A2. En A2 et A3, les couches de calcaire dominent et sont responsables des accumulations de blocs.  

 

Coupe du versant à l'approche de la Sarre (rive gauche). Ce cliché prolonge la vue précédente à une altitude légèrement inférieure (< A3). Les terrains à l'affleurement appartiennent au Calcaire à entroques formé de couches calcaires pluridécimétriques à minces joints marneux.

Cette formation est responsable d'un ressaut dans la pente et de façon plus générale du relief de la première côte à l'est du Bassin parisien. Ce niveau a été largement exploité. Une carrière en actvité se trouve sur l'autre versant de la Sarre, au nord de Réding.

 

panorama-est

Depuis le point précédent, panorama vers l'est sur la vallée de la Sarre (une partie de la localité de Sarraltroff)) Au premier plan, l'emplacement du futur passage souterrain du chemin rural, à l'arrière, un vaste plateau en pente remblayé par les matériaux soutirés dans la colline. Dans le prolongement du remblai, on devine le chantier en cours dans le flanc droit de la vallée.

Vue sur le viaduc (en construction) destiné à franchir  à la fois la rivière Sarre visible à gauche (rideau d'arbres), le fond de vallée ou lit majeur inondé en période de crue, la voie de chemin de fer, la route départementale.

Le tracé entame sur la rive droite la colline du Bergholz, une avancée du plateau du Muschelkalk supérieur par une deuxième entaille profonde (30 mètres). C'est à ce niveau, qu'une découverte de restes osseux d'un nothausoridé a été réalisée. La presse s'en est fait l'écho*.

*10 octobre 2012. Archives Centre de ressources numériques sur la Lorraine. Archives du Groupe BLE Lorraine. 

2) Au nord de Réding, le Muschelkalk moyen : les Couches blanches

Au nord de Réding, la colline du Bergholz  est responsable du relief de côte. Les terrains à son pied appartiennent au Muschelkalk moyen comprenant des formations marneuses aux reliefs faiblement ondulés.

Flanc nord du couloir de la ligne aménagé au sein des Couches blanches. Les strates de calcaires dolomitiques dessinent une courbure en creux sur quelques mètres de largeur. A l'aplomb, les formations superficielles brunes (une partie du matériel a été entrainée par le ruissellement) montrent un développement en "poche". Cette structure pourrait être le résultat d'un affaissement lié à la dissolution d'une lentille d'évaporites (gypse) en profondeur. De telles lentilles existent dans la formation sous-jacente des Couches grises. A noter les nombreuses cannelures d'érosion.

Echantillons de roches sur le site. En haut, sur fond de limons, des fragments imprégnés d'oxydes de fer. En bas, deux faciès présents dans les Couches Blanches. Les calcaires dolomitiques prennent un aspect cellulaire à la suite de phénomènes de dissolution-recristallisation (à gauche) ou une allure plus compacte, mais crayeuse (à droite).

La porosité relative de ces terrains en fait un niveau aquifère de qualité médiocre (eaux séléniteuses) à cause de la présence de lentilles d'évaporites (sel gemme, anhydrite). Si le sel a été exploité à Sarralbe, des projets d'exploitation de gypse dans ce secteur n'ont pas été concrétisés. Ces mêmes lentilles sont responsables après dissolution de la formation de mardelles*.

*OLLIVE V, WIETHOLD J, KLAG T, KLAG Ph (2021).Origine, processus de formation et évolution des mardelles du Nord-Est du Bassin Parisien (France).BSGF - Earth Sciences Bulletin 2021

3) A Zilling, le Muschelkalk inférieur : la zone supérieure dolomitique     

La zone supérieure dolomitique regroupe plusieurs termes : les Couches à myophoria, le Schaumkalk et le Wellenkalk.

Alternance de calcaires dolomitiques et de marnes (hauteur du repère : environ 10 cm). La coloration grise vire au beige jaunâtre à l'altération. Les fossiles sont rares.

Vue rapprochée de l'affleurement. Des minces lits de dolomie en plaquettes sont surmontés de dolomie en bancs plus épais et semblent indiquer l'appartenance de cet affleurement aux Couches à Myophoria orbicularis. A la base, quelques blocs de dolomie à cavités minuscules  appartiendraient au faciès des Schaumkalke.

A proximité de Zilling, se trouve un autre affleurement en bordure de l'A4 : Affleurement de Calcaires ondulés (Wellenkalk) du Muschelkalk inférieur près de Vescheim-Zilling (Les sites INPG de Moselle) - page consultable dans la rubrique "Sites-web-geol" (voir au bas de la page d'accueil de la Lithothèque).

 

4) A Vilsberg, la base du Muschelkalk : le Grès coquillier

 

Le grès coquillier est caractérisé par le passage de bancs de grès massifs de teinte rose du Buntsandstein à des alternances de lits gréseux et argileux de couleur beige. Ces derniers sont visibles sur le sillon d'érosion. La photo montre également le traitement réservé à un affleurement à terme.

 

Vue rapprochée sur un niveau plus élevé de la série. Les bancs de grès plus ou moins dolomitique alternent avec des strates d'argilites tendres qui prennent de plus en plus d'importance. La coloration grise et claire disparaît à l'altération

Détail d'un bloc de grès. Des empreintes de coquilles (Myophoria ?) sont visibles et soulignent l'appartenance de ce grès au domaine marin (base du Muschelkalk).

Voir aussi les commentaires sur la sédimentation et la paléogéographie en Annexe 2

Bibliographie

Notices des cartes géologiques (Sarrebourg, Saverne)


Auteur : Etienne FEUCHTER - Date de création : 04/01/2023 - Dernière modification : 13/01/2025

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Contact : Roger CHALOT (Géologie) - Christophe MARCINIAK (Réalisation)