Sablières de Dieulouard : 3. Description
Les carrières alluvionnaires renaturées de Dieulouard : un corridor écologique de la trame bleue [3]
Au nombre de 12 sur le territoire communal, les anciennes gravières de Dieulouard sont l'héritage de l'extraction de granulats alluvionnaires dans le fond de vallée de la Moselle qui a perduré pendant plus de 50 ans, des années 1960 jusqu'en 2018 (voir plus loin). Elles ont transformé et remplacé les prairies de pâtures qui caractérisaient le paysage de la vallée au pied de la Côte de Moselle du début du XXème siècle (fig.5).

Fig.5 : Dieulouard (cheminées des usines Gouvy au loin à gauche) et la Côte Cuite en arrière plan, prises depuis les prairies de la plaine alluviale au point de bifurcation de la Moselle et de l'Obrion (là où passe l'autoroute A31 aujourd'hui - cf. fig.2), vers 1908 (cliché tiré de la thèse du géologue lorrain Henry Joly [4])
Fig.6 : Paysage actuel de la plaine alluviale et sa diversité d'écosystèmes (roselière, plan d'eau et ripisylve) autour des étang du Spitz (à gauche) et sous le Pont (à droite)
Renaturés après la fin de leur exploitation (fig.6), ces espaces anthropisés ont régénéré un patrimoine naturel écosystémique diversifié (ripisylves, saulaies, roselières, haies, prairies), propice au développement de leurs propres réservoirs de biodiversité (fig.7) faunistique (ex. : la pipistrelle de Nathusius, une chauve-souris des vieux arbres de zones humides, ou le muscardin recherchant les haies, ainsi que de nombreux papillons dont le rare Cuivré des marais, et libellules...) mais aussi floristique (ex. : espèces rares et protégées des prairies humides tels le séneçon des cours d'eau, le souchet brun, le petit pigamon, la vallisnérie ou la filipendule vulgaire). Le site accueille à nouveau des élevages bovins traditionnels dans ses prairies et sur lesquelles la fauche tardive est appliquée, fournissant le fourrage d'hiver pour les bêtes.

Fig.7 : Observations naturalistes de fin d'été 2025 ; A, entouré de coquilles de corbicules asiatiques (une espèce aquatique invasive), le Petit Mars changeant (selon leur orientation, les ailes du mâle peuvent se teinter de bleu), papillon qui apprécie la ripisylve [5,6] ; B, le Houblon, liane grimpante qui affectionne les berges de la Moselle ; C, crotte de renard signalant son passage ; D, la Tanaisie, une autre plante odorante appréciant les zones humides
De plus, en période de crue (risque auquel est soumise la ville de Dieulouard [7]), grâce à des déversoirs aménagés (fig.8), la rivière Moselle peut passer dans les étangs (ce qui devait être empêché pendant l'exploitation du site). Elle y dépose des alluvions, créant des hauts-fonds propices à la croissance de plantes aquatiques (milieu apprécié comme lieu de frai par les poissons)[8].

Fig.8 : Le déversoir entre Moselle (masquée à gauche) et étang des Feuillettes (à droite)
Ce patchwork de parcelles naturelles isolées reconstitue un réseau écologique interconnecté à travers lequel, les espèces peuvent librement circuler, s’alimenter, se reproduire, se reposer, et donc assurer leur cycle de vie. Ce réseau contribue ainsi pleinement au maintien d'un "corridor écologique" de continuité aquatique et humide de la Moselle (= trame bleue), favorable au maintien des effectifs des populations et de la biodiversité [3]. À ce titre, les milieux naturels des anciennes gravières de Dieulouard justifient le statut d'espace naturel sensible et de protection qui leur est dû (fig.9).

Fig.9 : Malgré la signalétique, quelques incivilités perdurent encore en 2025 (restes de pique-nique laissés sur place)...
Ces différentes thématiques ainsi que l'historique de la cité scarponaise (voir plus loin) sont reprises et expliquées à travers la série de panneaux pédagogiques qui s'échelonnent à l'entrée des sites puis le long du parcours autour de l'étang du Spitz et jusqu'à l'observatoire orntithologique aux abords du plan d'eau des Feuillettes (fig.10). Les opportunités d'observations naturalistes (fig.7) sont nombreuses le long du trajet, où la progression à travers différents écosystèmes alterne entre chemins minéralisés, sentes herbeuses et véloroute bétonnée.

Fig.10 : La série de 7 panneaux pédagogiques (thématique "Histoire") à l'entrée du site (parking est)
Des planches d'identification pour les oiseaux, une série de panneaux pédagogiques sur la biodiversité ainsi qu'une table d'orientation sont disposées près de l'observatoire (fig.11).

Fig.11 : L'observatoire ornithologique et la table d'orientation devant l'étang des Feuillettes
Les alluvions : une ressource stratégique mais à l'exploitation impactante (synthèse d'après les sources bibliographiques [8,9,10,11])
Les alluvions sont des dépôts sédimentaires fluviatiles meubles dont les composants, de classes granulométriques diverses (sables, graviers, galets...), sont issus de l’altération de roches de terrains situés en amont d'un bassin versant. Elles se déposent dans les lits des rivières, plaines alluviales ou deltas, constituant des formations superficielles et des gisements faciles à exploiter.
Les alluvions récentes recouvrent les fonds de vallée, là où circule le cours d'eau, alors que les nappes d'alluvions plus anciennes occupent les versants en terrasses étagées (fig.12).

Fig.12 : Morphologie et aménagements d'une plaine alluviale actuelle [8]
Dans la vallée de la Moselle lorraine du Bassin parisien (d'Épinal à Sierck-les-Bains), les gravières exploitant les alluvions sont implantées dans le fond de vallée qui comprend deux espaces distincts (fig.12) [8] :
- "le lit mineur qui est le lit permanent du cours d’eau (ou la bande active) qui regroupe le chenal d’écoulement et les barres alluviales (ou atterrissements alluviaux) constituées d’alluvions grossières (bancs de graviers) ;
- le lit majeur correspond avec l’espace inondé lors des crues, à l'espace où le cours d’eau ne dépose actuellement que des alluvions fines (limons de débordement). En revanche, lors des périodes froides anciennes, le lit majeur coïncidait avec la bande active. Par conséquent, il a été recouvert de plusieurs mètres d’alluvions grossières exploitées de nos jours."
À noter que le terme gravière s’applique indifféremment au chantier d’extraction et à l’étang issu de cette extraction. Il supplante les termes de "sablière" et "ballastière", dorénavant obsolètes [8].
La Moselle et son affluent la Meurthe, qui prennent leurs sources dans le massif vosgien, drainent les terrains du socle paléozoïque et leur couverture permotriasique (grès et conglomérats). Ainsi, au cours du temps, elles ont pu transporter puis déposer le long de leur tracé, des alluvions majoritairement siliceuses (granites, volcanites, lydiennes, quartz et quartzites) issues du démantèlement de ces terrains. L'exploitation de la carrière ayant cessé, ces alluvions n'affleurent plus dans l'espace naturel sauf sporadiquement le long des berges ou sur certains sentiers où ils ont servi à stabiliser le sol (fig.13A). Pour rendre compte de la diversité lithologique des alluvions de la Moselle, il faut se déplacer aux abords de la gravière d'Autreville-sur-Moselle, une localité voisine, là où l'exploitation perdure (fig.13B et 14).

Fig.13A : Alluvions siliceuses (graviers et galets de quartzites et granites) sur le sentier de découverte

Fig.13B : Diversité des galets des alluvions de la gravière d'Autreville-sur-Moselle (noter la forme émoussée des galets siliceux ayant subi un long transport depuis les Vosges et celle plus anguleuse des calcaires issus de terrains jurassiques alentour) - voir aussi fiche de Bainville-aux-Miroirs (54)
Les dépôts alluvionnaires fournissent la grave, mélange naturel de sable et de gravier (fig.14). Ils produisent ainsi directement (après lavage et tri - fig.15) des granulats appréciés pour leurs propriétés mécaniques, leur homogénéité de forme (arrondie) et de granulométrie, et qui en font des matériaux polyvalents pour les secteurs du bâtiment, des travaux publics et du génie civil. Ils constituent en effet la matière première à la base du béton ou des mortiers, des travaux ferroviaires (ballast), de voirie (couche de roulement), ou encore d'endiguement. Les régions du Grand Est et de la Nouvelle-Aquitaine sont les principaux producteurs de cette ressource stratégique [10].

Fig.14 : Grave extraite de la carrière d'Autreville-sur-Moselle

Fig.15 : Organisation classique d'une carrière alluvionnaire avec 1 = dragueline pour exploitation en eau ; 2 = extraction en terrain meuble à sec ; 3 = trémie d'alimentation ; 4 = transfert par bande porteuse ; 5 = criblage ; 6 = stockage intermédiaire ; 7 = lavage des granulats ; 8 = tapis élévateur "sauterelle" ; 9 = stockage en tas ; 10 = reprise sous stock ; 11 = transport par voie navigable ; 12 = transport par camion ; 13 = pesée sur bascule ; 14 = pilotage de l'installation et bureaux ; 15 = réaménagement du plan d'eau et aménagement des berges (source : fr.scribd.com)
En 2020, la production de granulats (fig.16), à partir de roches massives concassées et de roches meubles, représentait environ 300 millions de tonnes (soit une moyenne actuelle de plus de 5 t par habitant et par an ou de 14 kg par habitant et par jour) dont 92,5 millions de tonnes (31%) d'origine alluvionnaire[8]. Cette production couvre 97% des besoins du pays. Néanmoins le secteur connaît des fluctuations depuis le début du XXIème en raison des crises financières et des conjonctures économiques (le pic de production, 423 millions de tonnes, est atteint en 2007). Par ailleurs, la part de la ressource alluvionnaire ne cesse de diminuer depuis les années 1990. Ceci s'explique, en partie, par la raréfaction ou l'épuisement progressif des gisements et parallèlement, par l'utilisation croissante de granulats recyclés (112 millions de t en 2020). Une autre raison est la prise en compte des impacts environnementaux (paysagers, écologiques) et économiques que génère la production de granulats d'origine naturelle : la durée d’un chantier d’extraction se mesure en années, voire en dizaines d’années et entraîne des modifications profondes des sols et sous-sols ou d'ordre hydrologique par le décapage, l’extraction et les terrassements[10].

Fig.16 : Évolution de la production de granulats (en millions de tonnes) en France durant les dernières décennies [9]
Dans le cas particulier d'une exploitation alluvionnaire de fond de vallée, l'impact paysager est en premier lieu l'apparition d'étangs artificiels à bords abrupts, nourris par les eaux de la nappe phréatique. Ces étangs peuvent être entretenus et devenir des zones de loisirs (pêche, activités nautiques ou de baignade) ou alors laissés délibérément à l'abandon pour recréer un biotope naturel intégré dans le paysage local. Une autre série d'impacts lourds peut être générée par de ce type d'exploitation [8] :
- en conséquence de l'incision des cours d'eau, lorsque l'extraction a eu lieu dans le lit mineur (interdite depuis les années 1990), bouleversements hydrologiques de la dynamique du cours d'eau et de son tracé (fig.17) pouvant provoquer des effondrements de berges ou la mise en péril d'ouvrages d'art (ponts) ou encore le contournement de barrages ;
- destruction du biotope alluvial du fond de vallée, caractérisé par une succession de petits milieux de zone humide, accueillant une biodiversité rare et originale ;
- menace sur les ressources en eau potable, souvent puisées dans les filtres naturels que constituent les dépôts alluvionnaires, en exposant davantage les eaux de la nappe phréatique au risque de pollution ou en détournant leur écoulement en dehors des zones de captage.

Fig.17 : L'Obrion (ou canal de l'Obrion) depuis l'étang du Spitz, devenu bras mort de la Moselle et terrain de chasse des échassiers, suite aux perturbations hydrologiques, conséquence de l'emprise anthropique dans la plaine alluviale
Comme beaucoup de carrières de granulats de la région ou du territoire national dans son ensemble, l'extraction des alluvions de fond de vallée de la Moselle a commencé à devenir importante durant les décennies d'essor économique qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, en réponse à une demande croissante en granulats, inhérente à la construction de nouveaux logements urbains, de nouvelles universités ou d'établissements scolaires, le développement des voies de communication (autoroutes, lignes TGV)...
Durant cette période, les alluvions récentes de fond de vallée ont la préférence des carriers pour plusieurs raisons. Elles ne nécessitent pas de concassage et sont déjà lavées grâce au balaiement de la nappe phréatique. Les alluvions plus anciennes des terrasses perchées sont souvent des terrains déjà urbanisés ou cultivés. Le fond de vallée étant inondable, il devient un espace délaissé par une agriculture en déprise globale, suite à l'exode vers les villes, durant le XXème siècle. Couvert de friches, les carriers n’ont alors aucun mal pour solliciter ces terrains. Au contraire, cette sollicitation apparaît comme une aubaine pour les propriétaires, le plus souvent communaux, de ces terres devenues improductives. La location aux carriers (préférée à la vente) de ces terrains de fond de vallée, représente une manne financière exceptionnelle notamment pour les petites communes rurales. Durant le temps de l’extraction, cette location assure ainsi aux communes un revenu régulier conséquent, auquel s’ajoute une redevance au m3 d’alluvions extraites. Ce système est d’autant plus vertueux pour les communes que les permis d'exploitation, actés au cours des années 1960 à 1970, courent sur des périodes très longues (de 10 à 30 ans) et autorisent le versement d’avances sur extraction ; les carriers s’assurant ainsi des réserves d’alluvions soustraites à la concurrence.[8]
Fig.18 : Vue aérienne de 1964 montrant les premières installations de la gravière de Dieulouard (© IGN-Géoportail 2025) - cliquer sur l'image pour zoomer sur la gravière à ses débuts
À Dieulouard, comme en attestent les vues aériennes de l'époque (fig.18), l'extraction alluvionnaire a débuté au Pré Maillot (cf. carte fig.2), probablement vers 1964, dans la partie centrale de la plaine alluviale, à proximité de l'agglomération (afin de limiter les frais de transport d'un matériau lourd) et du lit mineur de la Moselle (là où les alluvions sont les mieux lavés naturellement). Les installations de la carrière et les zones de stockage de granulats sont implantées juste à côté du site d'extraction (cf. fig.23). Jusque dans les années 1980, l'exploitation des gravières s'est étendue vers le sud (lieu-dit Liégeot - fig.2) et dans tout le lit majeur. La partie occupée actuellement par les étangs du nord de la zone communale (Spitz, sous le Pont, Feuillettes, Obrion), autour du site archéologique de Scarpone, n'est exploitée qu'à partir des années 1990 et s'achèvera en 2018 (dernier exploitant : groupe Holcim)[12]. Le site de production et de stockage des granulats, aujourd'hui reconverti, a été repris par une entreprise de recyclage de matériaux inertes. Sur place, ne subsistent que les godets et les câbles métalliques d'une ancienne installation de dragage (fig.19), mémoire d'une activité passée révolue.

Fig.19 : Godets à câbles métalliques remisés (voir une séquence vidéo de la pièce en action)
Dans ce secteur du Val de Moselle, une seule gravière (chantier interdit au public) reste encore en activité, en rive droite et en amont de Dieulouard, à Autreville-sur-Moselle sur le site de Gras Lieux, exploité par la société EQIOM & GSM depuis 2020 (fig.20 - voir la localisation ICI). La carrière y extrait en moyenne 60 000 t de granulats par an (contact : GSM - 26 avenue des Érables - 54183 Heillecourt).

Fig.20 : La gravière d'Autreville-sur-Moselle, dernière en activité dans le Val de Moselle en 2025
Aujourd'hui occupé par quelques propriétés isolées, accolé à l'agglomération de Dieulouard, au nord-est de l'ancienne zone d'extraction, le lieu-dit Scarpone (aussi orthographié Scarponne) abrite un célèbre site archéologique gaulois, qui fut habité par les Leuques depuis le Ier siècle avant J.-C. au moins. Des vestiges issus des fouilles sont conservés au musée de Dieulouard. Le site originel était avantageusement localisé dans la plaine alluviale de la Moselle, là où la rivière se divisait en trois bras distincts, facilitant ainsi le franchissement du cours d'eau, devenu moins vigoureux (fig.21). Rapidement des ponts sont construits pour le passage de la Moselle et l'île sur laquelle se bâtit la cité devient alors un point incontournable des voies romaines permettant de relier Trèves à Langres ou encore Metz à Reims via Toul. Scarpone se transforme ainsi en un centre urbain prospère qui figure sur les cartes romaines (voir leur reproduction dans la Table de Peutinger datant du XIIème siècle). La chute de l'Empire romain, au Vème siècle après J.C. amorce le déclin de la cité insulaire à partir du Moyen-Âge. La ville, qui deviendra Dieulouard, se reconstruit progressivement en rive ouest de la Moselle, autour du château qui demeure aujourd'hui encore, au centre de la bourgade.[11]

Fig.21 : Représentation de Scarpone l'insulaire à l'époque gallo-romaine - des ponts sont construits sur les 3 bras de la Moselle (illustration extraite du panneau pédagogique "L'époque gallo-romaine" © Atelier 22)

Fig.22 : L"'île" de Scarpone en 2025 vue depuis l'est et le nouveau canal
Le site pourtant illustre de Scarpone a été intensément bouleversé et a perdu son insularité suite aux différents travaux qui se sont succédés depuis le milieu du XIXème siècle autour de la commune de Dieulouard. Ils ont également fortement impacté l'hydrographie et la dynamique fluviale du fond de vallée de la Moselle (fig.22 et 23) [11] :
- creusement d'un canal latéral (aujourd'hui à sec) à la Moselle en 1868, puis à la même époque, passage de la ligne de chemin de fer et construction des grandes acieries Gouvy ;
- percement en 1968, d'un nouveau canal latéral et dérivation du cours principal de la Moselle ;
- nouveau tracé de la route départementale D10 (ex-CD10) et reconstruction d'un pont déplacé plus au nord ;
- passage de la nouvelle autoroute Metz-Nancy (A31) à travers la plaine alluviale et ouverture de nouvelles gravières (étang de Spitz).
Fig.23 : Comparaison de vues arériennes 2025-1958 montrant les profonds bouleversements opérés dans la plaine alluviale et autour du site archéologique de Scarpone - cliquer sur l'image pour l'agrandir
Une vue panoramique sur Dieulouard et la vallée de la Moselle
En quittant les anciennes gravières, la montée sur les hauteurs (alt. 250 m) au-dessus du Pont de Mons en rive droite de la Moselle (cf. fig.2) permet une vision sur Dieulouard, la vallée de la Moselle et ses étangs [13].
À cet endroit, la Moselle (alt. 180 m) entaille et longe la Côte de Moselle (alt. 350 m). Cette dernière est affectée par la faille de Dieulouard, orientée NO-SE, suivant la rive gauche de la rivière et passant au pied de la chapelle Notre-Dame des Airs perchée sur la côte, localement nommée Côte Cuite (ou du Bois de Cuite). Le relief formé par la Côte Cuite est situé dans le compartiment affaissé par la faille et apparaît en relief inversé. Au sud de la Côte Cuite, Dieulouard se niche dans une cuvette qui dévoile en arrière-plan le Plateau de Haye représentant le revers de la Côte de Moselle (fig.24).
Fig.24A : Panorama vers l'ouest - depuis les hauteurs du Pont de Mons au premier plan à droite - avec vue, au centre, sur la vallée de la Moselle et les étangs et, en arrière plan, la Côte de Moselle et la butte-témoin de Mousson au loin à droite - cliquer sur l'image pour l'agrandir
Fig.24B : Zoom sur la zone des étangs, la Côte Cuite et Dieulouard (comparer avec la fig.5) - cliquer sur l'image pour l'agrandir
La Côte de Moselle est une assise de couches de roches calcaires dégagée et mise en relief par l'érosion. D'un point de vue stratigraphique, la Côte de Moselle est constituée de calcaires d'âge Jurassique moyen (étage Bajocien - voir la série stratigraphique régionale ICI). La surface structurale de ces unités lithologiques forme le revers de la côte qui descend en plateau vers l'ouest, suivant le pendage des couches, inclinées de 2° à 3° dans cette partie du Bassin parisien.
La dépression topographique dans laquelle repose la ville de Dieulouard coïncide avec une cuvette structurale. Cette structure synclinale correspond à l'extrémité orientale d'un vaste pli, le synclinal de Savonnières, naissant au sud de Bar-le-Duc (55) et affectant la couverture mésozoïque de la région (voir fiche sur le Synclinal de Savonnières). La Côte de Moselle au nord de Dieulouard (Côte Cuite) appartient au flanc nord de ce synclinal.
Références bibliographiques et sitographiques
[1] Site web de la Mairie de Dieulouard - page consacrée à l'Espace Naturel Sensible ; lien de consultation (consulté le 3 septembre 2025).
[2] Archives du journal l'Est Républicain - article du 12 mars 2022 "Débuts des travaux d'aménagements sur l'Espace Naturel Sensible du Val de Moselle" ; lien de consultation (consulté le 3 septembre 2025).
[3] Parc naturel régional de Lorraine (2021) - Trame verte et bleue - Description et enjeux - Bassin de Pont-à-Mousson ; lien de consultation (consulté le 3 septembre 2025).
[4] Joly, H. (1908) - Études géologiques sur le Jurassique inférieur et moyen de la bordure Nord-Est du bassin de Paris (thèse), Barbier. Université de Nancy - lien de consultation (consulté le 3 septembre 2025).
[5] Nogret, J.-Y. et Vitzthum, S. (2014) - À la découverte des petites bêtes aquatiques de Lorraine et d'Alsace. Éditions du Quotidien.
[6] Nogret, J.-Y. et Vitzthum, S. (2012) - Guide complet des papillons de jour de Lorraine et d'Alsace. Éditions Serpenoise.
[7] Plan de Prévention des Risques d'Inondations (PPRI) - Rivière Moselle, commune de Dieulouard - Rapport de présentation 2013; lien de consultation (consulté le 3 septembre 2025).
[8] Harmand, D., Fizaine, J.-P., Edelblutte, S. (2013) - Les exploitations anciennes et récentes de formations superficielles : carrières, minières, gravières et sablières. Indices et traces : la mémoire des gestes, édité par Francis Janot et al., Éditions de l’Université de Lorraine. lien de consultation (consulté le 3 septembre 2025).
[9] Site web de l'UNPG - Granulats : parution des chiffres clés 2020 ; lien de consultation (consulté le 3 septembre 2025).
[10] Site web Koncrete.fr - Les tendances du marché des granulats en France : perspectives pour 2025 (article du 18 décembre 2024) ; lien de consultation (consulté le 3 septembre 2025).
[11] Massy, J.-L. (1997) - Dieulouard-Scarponne : une ville pont sur la grande voie impériale Langres-Trèves. In: Les agglomérations secondaires de la Lorraine romaine. Besançon - Université de Franche-Comté, pp. 107-142. (Annales littéraires de l'Université de Besançon, 647) ; lien de consultation (consulté le 3 septembre 2025).
[12] Plan local d'urbanisme (PLU) de la commune de Dieulouard - Rapport de présentation - Avril 2013 ; lien de consultation (consulté le 3 septembre 2025).
[13] Site web de l'UOH - Université de Lorraine - La vallée de la Moselle et la Côte de Moselle au sud de Dieulouard ; lien de consultation (consulté le 3 septembre 2025).
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Auteurs : Didier ZANY - Philippe MARTIN - Date de création : 30/08/2025 - Dernière modification : 05/12/2025







