Turbidite (Terme n°115)

Une turbidite est une couche de sédiments détritiques déposés en une fois (i.e. en un temps très court, instantanné, à l'échelle des temps géologiques) par un courant de turbidité, à la suite d'un écoulement gravitaire de sédiments le long d'une pente sous-marine (ou sous-lacustre).

Un courant de turbidité est le plus souvent un courant sous-marin d'eau généralement rapide et chargé de sédiments en suspension (sédiment fluidifié) descendant une pente sous l'effet de la pesanteur (définition Wikipedia).

Une turbidite peut être décrite comme la résultante d'un écoulement gravitaire individuel et caractérisée par un granoclassement positif (= granodécroissant) correspondant à la séquence type de Bouma (rarement complète dans les faits).

E - argileux

D - silteux, fin et laminé

C - sable fin / silt, ondulé, convoluté, lamines obliques

B - sable fin et laminé

A - graviers et sable grossier granoclassé

 

sequencee de Bouma

Dictionnaire de Géologie
Foucault et Raoult 1980

L'épaisseur de la séquence peut être décimétrique à métrique.

L'évolution du bas vers le haut correspond à une dimininution d'énergie, c'est à dire à une diminution de la vitesse du courant de turbidité. Cette évolution existe aussi en fonction de la distance à la source des apports : davantage d'éléments grossiers près de la source, dans les turbidites proximales, qui disparaissent progressivement à mesure que l'on s'éloigne de la source dans les turbidites distales.

La répétition des phénomènes qui les engendrent conduit à l'empilement de séquences répétitives, comme c'est le cas dans les flyschs.

Le contexte actuel de formation des turbidites est par exemple les marges océaniques passives. Les sédiments accumulés sur le plateau continental, déstabilisés par une tempête ou un séisme, se mélangent à l'eau de mer, dévalent le talus continental et s'accumulent à son pied dans la plaine abyssale dans de vastes deltas sous marins de sédiments détritiques.

Les flyschs connus dans les Alpes et dans les Pyrénées, formés de grès, d'argiles, de marnes, se sont déposés dans un contexte de fermeture de bassin ; les matériaux consitutifs provenant de l'érosion de chaînes de montagne ou de cordillères en cours de surrection.

falaise de flysch en bord de mer

Falaise de flysch en bord de mer au Pays Basque à Urrugne (64). Photo Philippe Martin.

le flysch vue rapprochée 

Flysch au Pays Basque à Urrugne (64). Photo Philippe Martin.
Les sédiments du flysch basque étant plissés, la polarité des dépôts ne peut être retrouvée sur le terrain que grâce à plusieurs indices : le granoclassement et les figures sédimentaires.

-------------------------

Sur les turbidites et les flyschs, consulter aussi :

- l'article turbidites de Wikipedia, synthétique et illustré de schémas

- la page de la lithothèque de l'académie Aix-Marseille, consacrée au Col de Turini, lieu historique où le géologue néerlandais Arnold Bouma a défini la séquence éponyme en 1962.

- les pages de Pierre Thomas sur le site de l'ENS Lyon illustrées de nombreuses photographies, sur le "flysch basque" du Crétacé supérieur-Paléocène du côté français et de l'Eocène inférieur du côté espagnol.

- la page dédiée du site du professeur F. Boulvain de l'Université de Liège : courants de turbidité.

-------------------------

 

 

 

.




Pour rechercher un mot dans le glossaire

1. Saisissez ses premières lettres :

Ou sélectionnez directement dans la liste :

2. Puis :

Javascript : Merci à Bernard LANGELLIER, Olivier HONDERMARCK
et Roger CHALOT - Adaptation php : Christophe MARCINIAK