7 DECEMBRE 1941, « UN JOUR A JAMAIS MARQUÉ D’INFAMIE »

Nous sommes en pleine Seconde Guerre mondiale. Depuis les années 1930, les relations entre le Japon et les Etats-Unis n’ont cessé de se tendre. Mais c’est en 1940 que le point de non-retour est atteint avec la participation de l’Empire du Soleil Levant à l’alliance tripartite avec l’Allemagne d’Hitler et l’Italie de Mussolini. Face aux exactions japonaises en Asie, les Etats-Unis décident d’un embargo sur les matières premières et pétrolières nippones.

C’est dans ce contexte que le haut commandement japonais commence à préparer une attaque de grande envergure de la base américaine de Pearl Harbor, sur l’île d’Oahu à Hawaï. L’objectif est de parvenir à anéantir les porte-avions américains et, par extension, toute la flotte américaine présente à Pearl Harbor, la plus importante base du Pacifique. Les Japonais pensent qu’avec cette attaque, les Américains seraient durement touchés. Ainsi, ils demanderaient la fin de l’embargo et le Japon pourrait conquérir à sa guise les îles de l’Asie du Sud et de l’Est.

« Tora ! Tora ! Tora ! »

Il est 5 h du matin ce 7 décembre 1941. A 370 km d’Oahu mouille une flotte de six porte-avions japonais escortés par des destroyers, cuirassiers et sous-marins. Pour les Américains, le jour se lève sur un dimanche ensoleillé. A aucun moment ils ne se doutent de l’enfer qui va s’abattre sur eux. Les radars américains demeurent incapable de remarquer la présence d’une armada de 183 avions, prêts à s’abattre sur l’île, en raison des épais massifs montagneux qui créent des zones d’ombre inaccessibles aux radars.

A 7 h 53, les premières bombes tombent sur Pearl Harbor. Lors de cette première vague, les Japonais ont privilégié les navires américains les plus puissants. Le cuirassé Arizona, touché par une bombe de près de 800 kg, explose littéralement, entraînant la mort de plus de 1100 marins. L’Oklahoma, fleuron de la flotte américaine, est pris d’assaut par une dizaine de bombes qui provoquent son chavirement. Ce sont plus de 460 marins qui sont désormais prisonniers de sa coque blindée de 60 cm. La désorganisation est totale.

Il est 8 h 50 au moment où la deuxième vague d’attaque déferle du Nord. Volant à 3000 mètres, les bombardiers japonais lâchent leurs bombes à retardement qui déferlent sur une ile déjà meurtrie. La troisième vague japonaise, prévue à 11 h, n’aura jamais lieu.

La victoire nippone est totale. Au total, sur les 94 bâtiments de la marine américaine présents à Pearl Harbor, 10 sont perdus et 18 très sérieusement touchés. Au sol, 188 avions ont été détruits. Les Japonais quant à eux n’ont perdu que 29 bombardiers et chasseurs-bombardiers. Les pertes américaines s’élèvent à plus de 2400 tués et 1200 blessés ou disparus.

Suite à l’attaque de Pearl Harbor, les États-Unis, par le biais du président Roosevelt, sont aussitôt entrés en guerre contre le Japon. Loin de demeurer abattus comme l’espéraient les Japonais, les Américains sont portés par un inlassable sentiment de revanche contre cette attaque aussi violente que soudaine. C’est ce sentiment qui participera à former ce patriotisme combattant présent chez tous les soldats américains.