Les services de la circulation aérienne
Les services de la circulation aérienne fournissent 3
services différents:
-Le service du contrôle
-Le service d’information de vol
-Le service d’alerte
Le service du contrôle
Le service du contrôle est chargé:
- d’empêcher les collisions (au sol et en vol)
- accélérer et régler la circulation aérienne
Il se divise en 3 entités différentes, le contrôle
d’aérodrome, le contrôle d’approche, le contrôle de route.
Généralement contrôle d’approche et contrôle
d’aérodrome sont situés dans le même local de la tour de contrôle.
– le Contrôle Local d’aérodrome (CLA ou TWR)
Il assure la sécurité et le respect des procédures
dans les phases de décollage, d'atterrissage et de roulage. Les contrôleurs du
CLA sont dans la tour de contrôle
– le contrôle d’approche (APP)
Il assure la coordination du trafic sur les
trajectoires de montée, d'attente et d'approche et gère les trajectoires dans la
TMA (Terminal Area)
– le contrôle en route (CCR)
Il Assure la sécurité du trafic en IFR lorsqu'il passe
d'un aérodrome à un autre (entre les approches).
Un Centre en route de la navigation aérienne (CRNA),
contrôle les aéronefs volant dans l'espace qui lui est associé. Il contrôle les
aéronefs qui sont "en route", c’est-à-dire qui ne sont pas en phase de décollage
ou d'atterrissage.
Les CRNA sont au nombre de cinq en France :
CRNA Nord, Athis-Mons (situé près d'Orly en région
parisienne) ;
CRNA Est, Reims ;
CRNA Ouest, Loperhet (situé près de Brest) ;
CRNA Sud-Est, Aix-en-Provence ;
CRNA Sud-Ouest, Mérignac (situé près de l'aéroport de
Bordeaux).
Le service d’information de vol
En plus du service du contrôle en espace aérien
contrôlé et dans la circulation d'un aérodrome contrôlé, l'organisme de contrôle
est chargé d'assurer le service d’information en vol.
Le service d'information de vol (en anglais AFIS :
Aerodrome Flight Information Service) est un ensemble d'informations et
d'alertes émises par une tour de contrôle d'aérodrome à destination des pilotes
dans un aérodrome non contrôlé. Cet envoi d'informations effectué par un agent
AFIS, qui, comme un contrôleur aérien, travaille depuis la vigie de la tour de
l'aérodrome. Cependant, contrairement à ce dernier, il ne peut donner aucune
instruction au pilote il ne peut que lui suggérer des manœuvres.
Le service d'alerte
Le service d’alerte est chargé de déclencher la mise
en œuvre et de coordonner les secours lorsqu'un aéronef a besoin d'assistance.
Il se base sur les plans de vol, les codes transpondeur 77 00 détresse ou 75 00
détournement, les demandes à la radio sur la fréquence internationale (121,5MHz)
les appels téléphoniques au 191… pour déclencher les secours.
Bénéficiaires du service d’alerte:
-tous les aéronefs en vol contrôlé
-dans la mesure du possible, à tous les aéronefs pour
lesquels un plan de vol a été déposé ou la présence est connue des services de
la circulation aérienne
-pour tout aéronef que l’on croit être l’objet d’une
intervention illicite
Organismes chargés du service d’alerte:
• Les centres d’information de vol ou les centres de
contrôle régional rassemblent de tous les renseignements relatifs à un aéronef
en difficulté et les transmettent au RCC (Rescue Coordination Center Centre de
coordination et de sauvetage)
Le Centre de coordination et de sauvetage en France il
est situé sur la Base aérienne 942 Lyon-Mont Verdun.
Ce centre utilise du personnel de l'armée de l'air et
des moyens militaires et civils pour retrouver les personnes en détresse.
La tour de contrôle
• avertira le centre d’information de vol ou le centre
de contrôle régional qui avertira à son tour le RCC
• si l’urgence le nécessite, le contrôle d’aérodrome
ou d’approche alertera d’abord les organismes locaux de secours
Les actions du centre d’information de vol ou du
centre de contrôle régional
– notifier la phase d’urgence au RCC
– rechercher tous les renseignements utiles
– notifier à l’exploitant les phases d’urgences
– communiquer les renseignements aux RCC
– notifier la fin de l’état d’urgence
Les phases d’urgences
– Il existe trois phases:
Phase d’incertitude INCERFA
Situation dans laquelle il y a lieu de douter de la
sécurité de l’aéronef et de ses occupants. Elle est déclenchée si aucune
communication n’a été reçue d’un aéronef dans les trente minutes qui suivent
l’heure à laquelle une communication aurait du être reçue ou lorsqu’un aéronef
n’arrive pas dans les trente minutes après la dernière heure prévue d’arrivée
Phase d’alerte ALERFA
Situation dans laquelle on peut craindre pour la
sécurité d’un aéronef et de ses occupants. Elle est déclenchée si après la phase
d’incertitude, les tentatives pour rentrer en contact avec l’aéronef ou les
demandes de renseignements ont échouées ou si un aéronef a reçu l’autorisation
d’atterrir et qu’il n’a pas atterri dans les 5min ou si des renseignements reçus
indiquent que le fonctionnement de l’aéronef est compromis sans que
l’atterrissage forcé soit probable ou si l’on sait ou on croit que l’aéronef est
l’objet d’une intervention illicite
Phase de détresse DETRESFA
Situation dans laquelle il y a lieu de penser qu’un
aéronef et ses occupants sont menacés d’un danger grave et imminent et qu’ils
ont besoin d’un secours immédiat. Elle est déclenchée si après la phase
d’alerte, les tentatives pour rentrer en contact avec l’aéronef ont échouées ou
si l’on estime que l’aéronef doit avoir épuisé son carburant ou si les
renseignements fournis indiquent que le fonctionnement de l’aéronef est
compromis au point qu’un atterrissage forcé est probable ou si l’on a été
informé qu’il est à peu près certain que l’aéronef a effectué un atterrissage
forcé.
Cas particulier des vols transocéaniques
Nous prendrons comme exemple de travail le contrôle
aérien des vols transatlantiques en sachant que le même principe est appliqué au
dessus des autres océans.
Les ondes radar ainsi que les transmissions VHF ne
peuvent se faire qu’à vue, la rondoïté de la terre empêche donc à la fois la
couverture radar ainsi que les communications par VHF.
Les North Atlantic Tracks (NAT) ou routes Atlantique
nord en français, sont des voies aériennes empruntées par les vols commerciaux
qui traversent l'Atlantique nord. Elles assurent une séparation entre les
avions, au-dessus de l'océan, là où il n'y a pas de couverture radar.
Dans chaque sens (vers l'est ou vers l'ouest), il y a
5 ou 6 voies parallèles entre elles. Elles sont notées A,B,C,D,E,F,G vers l'est
et U,V,W,X,Y,Z vers l'ouest. Elles sont modifiées chaque jour en fonction des
conditions météorologiques (vents et notamment Jetstreams, nébulosité etc.) afin
de réduire le temps de parcours et la consommation de carburant.
Chaque NAT possède son point d'entrée ainsi que son
point de sortie. Il est nécessaire de demander une clairance au centre de
contrôle océanique Shanwick 30 minutes avant l'arrivée sur le point d'entrée de
la NAT. Durant la traversée de l'atlantique, les pilotes doivent faire des
reports de leur position au centre de contrôle océanique de Shanwick (Irlande)
qui gère la partie Ouest de l'océan et au centre de contrôle de Gander (Canada).
Ces reports de positions sont complémentaires à l'indication de positionnement
par satellites reçus par les contrôleurs aériens.
De plus, les appareils peuvent réaliser sur ces NATs
des "Steps climb" ou étape de montée, c'est-à-dire qu'ils ne volent pas à une
altitude constante tout le long de la traversée, mais changent de niveau de vol
en fonction des conditions météorologiques.
Les centres de Gander et de Shanwick assurent à la
fois le contrôle aérien, le service d’information ainsi que le service d’alerte.
Communication
La VHF ne passe pas sur les longues distances, en VHF
un aéronef à 30000 ft ne peut communiquer au-delà de 400 km. Il faut donc
utiliser la HF. En raison du niveau de bruit de fond sur les radiofréquences HF,
l'équipage habituellement coupe le niveau audio de son récepteur-HF.
L’ATC pour communiquer avec l’avion envoie un message
SELCAL. Tout avion écoutant ce canal reçoit l'émission du SELCAL, qui se compose
de deux tonalités, mais seulement l’avion destinataire entendra le " Ding Dong "
d'un message entrant.
Une fois alerté par SELCAL, l'équipage branche la
radio à HF pour communiquer avec l'ATC. SELCAL emploie pour chaque avion un code
unique de 4 lettres (par exemple BJHR) pour faire retentir une alerte à
l'équipage.