L’espace a toujours fasciné  et fait réver. L'imagination humaine a conçu de nombreuses machines pour y accéder, La moins farfelue et surement celle de  Jules Verne, qui a mis ses personnages, dans un obus propulsé par un canon de 275 m, pour son voyage vers la Lune. Il y aurait encore beaucoup d’autres exemples, preuve que le voyage dans l’espace a toujours fait rêver l’être humain.

Pesanteur, vitesse et mouvement

Les lois qui régissent l'Univers sont essentiellement celles de la gravitation universelle. Kepler les avait entrevues quand, au début du 17e siècle, il formula les trois lois sur le mouvement des planètes.

-Première loi – Loi des orbites :

Les planètes du système solaire décrivent des trajectoires elliptiques, dont le Soleil occupe l'un des foyers. Dans le référentiel héliocentrique, le Soleil occupe toujours l'un des deux foyers de la trajectoire elliptique des planètes qui gravitent autour de lui.

1 loi kpler

Aphélie et Périhélie concernent le Soleil, s’il est le foyer de l’ellipse.

 Apogée et Périgée concernent la planète Terre ou une autre planète, si elle est le foyer de l’ellipse.

- Deuxième loi – Loi des aires :

Si S est le Soleil et M une position quelconque d'une planète, l'aire balayée par le segment [SM] entre deux positions C et D est égal à l'aire balayée par ce segment entre deux positions E et F si la durée qui sépare les positions C et D est égale à la durée qui sépare les positions E et F.

La vitesse d'une planète devient donc plus grande lorsque la planète se rapproche du Soleil. Elle est maximale au voisinage du rayon le plus court (périhélie), et minimale au voisinage du rayon le plus grand (aphélie).

2 loikepler

Troisième loi – Loi des périodes :

Le carré de la période sidérale P d'une planète (temps entre deux passages successifs devant une étoile lointaine) est directement proportionnel au cube du demi-grand axe a de la trajectoire elliptique de la planète :

(2π/P)² .A3 =k

( 2 π P ) 2 a 3 = k {\displaystyle \left({\frac {2\pi }{P}}\right)^{2}\cdot a^{3}=k}

Newton, en 1687, les établit dans leur forme la plus générale, quand il énonça les trois axiomes du mouvement, valables pour tous les corps, y compris les corps célestes

Le Soleil, étoile, est le centre de notre système solaire. Autour de lui tournent les planètes, d'autant plus vite qu'elles sont plus proches de lui.

-Mercure, qui en est le plus près, à 55 millions de kilomètres, tourne à 47 km/s.

-Pluton qui n’est plus qu’une planète naine, est  plus loin, à environ de 6 milliards de kilomètres tourne à 4,7 km/s.

-La Terre, se situe à une distance de 150 millions de kilomètres, et  tourne à 30 km/s.

Si les planètes s'arrêtaient de tourner, ce serait la chute vers le Soleil, car le Soleil, exerce une attraction sur les autres corps du système solaire. Mais les  planètes, ne tombent pas sur le Soleil car les effets sur elles de l'attraction solaire sont combattus par leur vitesse. La force centrifuge due à cette vitesse tend à les écarter du centre du système.


Force centrifuge due à la vitesse et force centripète due à l'attraction de l'astre s'équilibrent. C'est ce qu'enseignent les lois de la Gravitation Universelle.

 

La terre aussi exerce une attraction sur les objets c’est ce que l’on appelle la pesanteur. Pour envoyer un objet dans l’espace (hors atmosphère) il faut lui communiquer une vitesse telle que la force centrifuge exercé sur cet objet compense la force exercé sur cet objet par la pesanteur.

 Il faut que notre objet soit hors de l’atmosphère donc suffisamment haut, sinon sa vitesse diminue  du fait des frottements avec l’air. L’altitude de l’objet va aussi nous aider (un peu) car plus l’altitude est élevée, moins la pesanteur se fait sentir.

 Si l’on se place à 200km de hauteur, là ou l’on est certain que l’atmosphère sera inopérante, cette vitesse c’est 7,86 km/s.

C’est ce que l’on appelle la vitesse de libération, moins vite, l’objet va se rapprocher de la terre puis tomber dessus.
Plus vite, l’objet va  s’éloigner de la terre sa vitesse va diminuer et il va se stabiliser sur une orbite plus haute.
Entre 7.86 km/s et 11,2 km/s l’objet se satellisera autour de la terre.
A plus de 11,2 km/s il s’échappera de l’attraction terrestre.
A plus de 42.1 km/s il s’échappera de l’attraction solaire.

S’extraire de l’atmosphère et  atteindre la vitesse de libération

 

Pour satelliser un objet, il faut donc à la fois prendre de l’altitude et lui communiquer une vitesse horizontale suffisante.

 

On ne peut pas utiliser le principe d’un aéronef classique, car la densité de l’atmosphère ne nous permet que de voler dans la troposphère et les basses couches de la stratosphère, on serait trop court de 150 km . De plus au-delà de la troposphère, le moteur ne trouverait plus assez d’oxygène dans l’air pour l’alimenter en comburant.

Le ballon n’est pas non plus une solution, car même en utilisant le l’hydrogène dans l’enveloppe, on arrive au maximum à une hauteur de 90 km, on est encore trop court.

Le canon imaginé par Jules Verne, s’il est techniquement réalisable ne donnera qu’une impulsion au départ, hélas celle-ci ferait subir une accélération de 4000g à la capsule, tant humains que matériel contenu seraient irrémédiablement détruits.

 Autre point à prendre en compte, 7.86 km/s c’est aussi 28 296km/h ! Aux alantours de Mach 23 aucun matériaux ne pourait résister à la chaleur due au frottement avec l'atmosphère.

 

La fusée semble du moins en l’état de nos connaissances le seul véhicule possible.

 

 

Action réaction

 

La fusée, c’est quoi ? C'est un contenant clos, aux parois solides, contenant du combustible. Il n'y a qu'un orifice dans le fond, par lequel s'échappent les gaz provenant de la combustion.

ergol

La fusée avance en sens opposé à celui de l’éjection.

Le mouvement se fait par réaction. Il n'existe pas d'action sans réaction.

 

D'une manière absolument générale, un mouvement est transmis à tout propulseur qui rejette avec une certaine force une partie de sa propre masse. L'obus, tant qu'il est dans la culasse, fait partie de la masse du canon. Quand l'obus est rejeté à l'extérieur, le propulseur, le canon, se met en mouvement dans l'autre sens. Il y a dans l'action et la réaction "conservation de la quantité de mouvement ", ce qui peut s'exprimer ainsi Masse de l'obus x la Vitesse de l'obus = Masse du canon x Vitesse du canon.

 

L'éjection d'un obus de 100 kg à la vitesse de 200 m/s fait reculer un canon de 2 000 kg à la vitesse de 10 m/s.

La fusée est comme le tube d'un canon, et ce qu'elle rejette à l'extérieur, c'est son carburant en combustion. Simplement, le corps de la fusée doit être le plus léger possible, il doit contenir la plus grande quantité possible de carburant, et du carburant qui, en brûlant, produit un gaz s'échappant le plus rapidement possible. Il y a tout de même une différence entre la fusée et l'exemple du canon. C'est que la fusée, elle, ne rejette pas tout le poids de son carburant d'un seul coup. Il se consume progressivement.

 

A la base du calcul des fusées modernes, il y a toujours l'équation fondamentale dite  "de Tsiolkovski ". L'équation de Tsiolkovski est l'équation fondamentale de l'astronautique reliant l'accroissement de vitesse au cours d'une phase de propulsion d'un astronef doté d'un moteur à réaction au rapport de sa masse initiale à sa masse finale.

 

Δv=ve  ln mi/mf

avec

Δv variation de vitesse entre le début et la fin de la propulsion

ve  vitesse d’éjection des gaz

mi masse totale de l’aéronef en début de propulsion

mf  masse totale de l’aéronef en fin de propulsion

ln logarithme népérien

 

Plus simplement ;

 

Si une fusée pèse 20 kg à vide et contient 80 kg de carburant donnant après combustion un gaz éjecté à 1 000 m/s, et si cette fusée éjecte son carburant 10 kg par 10 kg, selon la loi de conservation de la quantité de mouvement...

 A la première éjection 1 000 m/s x 10 kg = 90 kg x la vitesse de la fusée La vitesse communiquée à la fusée sera de 111 m/s.

 

A la seconde éjection 1 000 m/s x 10 kg = 80 kg x la vitesse de la fusée. La vitesse communiquée à la fusée est alors de 125 m/s qui s'ajoutent aux 111 précédents soit 236m/s.

 

A la troisième éjection 1 000 m/s x 10 kg = 70 kg x la vitesse de la fusée. La vitesse communiquée à la fusée est alors de 142 m/s qui s'ajoutent aux 236 précédents … .

 

On remarque que l’augmentation de l’accélération de la fusée n’est pas due à un surcroit de puissance, mais à sa perte de masse.

 

La fusée peut fonctionner dans le vide, puisque l'oxygène (comburant) nécessaire pour la combustion de son carburant, et n’a pas besoin de la prélever à l'atmosphère.

Le comburant pouvant être, de l’oxygène liquide, de l’ozone liquide, du fluor, de l’acide nitrique.

C'est d'ailleurs hors de l'atmosphère, et non pas dans l'atmosphère que la fusée atteint son meilleur rendement.

 

Dans l'atmosphère, les gaz sont freinés à leur sortie de la tuyère. Ils s'échappent moins vite, le mouvement transmis n'atteint plus son maximum. A quoi s'ajoute le fait que la fusée subit la résistance  de l’air proportionnel au carré de sa vitesse.

 

a

 

Le moteur-fusée est le type de moteur au principe de fonctionnement le plus simple : deux ergols brûlent dans une chambre de combustion, sont accélérés par une tuyère de Laval et sont éjectés à grande vitesse par une tuyère.

 

Plusieurs caractéristiques s'appliquent aux moteurs-fusées :

 

L'Impulsion spécifique, exprimée en seconde, mesure la durée pendant laquelle un kilogramme d'ergol fournit une poussée de un kilogramme-force, soit 9,80665 N. Plus elle est élevée, meilleur est le rendement massique du système, en termes de force exercée ; cependant, c'est la quantité de mouvement transmise au véhicule qui importe, de sorte que l'optimum énergétique ne s'obtient pas en maximisant l'impulsion spécifique.

Le débit massique, correspondant à la masse d'ergols consommée par unité de temps.

La vitesse d'éjection des gaz, dont dépend indirectement la vitesse atteinte par le véhicule.

 

 F=Vg x qm + A1 (P1-Pa)

-où:  

F Poussée en Newtons

Vg vitesse d’éjection des gaz

qm débit en kg/s

A1 aire de la section de la tuyère en m²

P1 pression à la sortie de la tuyère en Pascal

 Pa   pression ambiante en Pascal

Moteurs à ergols solides
Un ergol, est une substance homogène employée seule ou en association avec d'autres substances et destinée à fournir de l'énergie. Les ergols sont les produits initiaux, séparés, utilisés dans un système propulsif à réaction. Ils sont constitués d'éléments oxydants (comburant) et réducteurs (carburant ou combustible).
Le Moteurs à ergols solides est  le plus simple et nécessite peu de moyens, les ergols solides pouvant être entreposés plusieurs années, faciles à transporter et peu chers. On le retrouve dans la plupart des missiles tactiques et balistiques et dans les propulseurs d'appoint.
On utilise le terme de propergol pour désigner un mélange oxydant/réducteur autonome de ce type de moteur.

 

 

La combustion se déroule idéalement en couches parallèles. La géométrie initiale du bloc de propergol fixe alors la loi d'évolution de surface du bloc, donc sa loi de débit et de poussée. Les géométries les plus courantes sont :

-à combustion frontale : le bloc brule "en cigarette", c’est-à-dire avec une surface de combustion faible en regard du volume mais constante ;

 -avec un canal : un canal est pratiqué dans l'axe du bloc et la combustion évolue radialement. Le canal peut être de diffèrent profil

Schéma d'un moteur à poudre

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Les propergols les plus courants sont:

    poudre noire, très souvent utilisée dans la construction amateur.

-Monergol à base de nitrocellulose, amélioré par l'ajout d'aluminium.

-Nitrate d'ammonium, souvent mélangé avec de la poudre d'aluminium.

-Perchlorate d'ammonium

  -Zinc-Soufre

D'autres combinaisons peuvent être réalisées, exemple : propulseurs d'appoint de la navette spatiale

  -69,6 % de perchlorate d'ammonium - le comburant / oxydant

-16 % d'aluminium - le carburant

-12,04 % de polymère qui permet de lier les deux composants

 -1,96 % d'un agent de nettoyage époxy

 -0,4 % d'oxyde de fer - catalyseur

 Moteur à ergols liquides
Ces moteurs utilisent des ergols stockés dans des réservoirs séparés, qui sont injectés dans une chambre de combustion puis éjectés par la tuyère, générant la poussée. Beaucoup plus performants que les modèles à ergols solides, ils sont néanmoins complexes à concevoir, à fabriquer et à utiliser.
Maintenant, tous les moteurs de fusées et de vaisseaux habités sont de ce type. Un autre avantage des moteurs à ergols liquides est leur facilité de contrôle de la combustion, en effet, on peut régler la poussée, les éteindre, rallumer.

 

Schéma de fonctionnement d'un moteur-fusée à ergols liquides classique.

Les principaux couples d'ergols sont :
· acide nitrique-kérosène
· hydrogène liquide-oxygène liquide (LOX)
· LOX-kérosène
· peroxyde d'hydrogène
· oxygène-hydrazine
· peroxyde d'azote-kérosène
· peroxyde d'azote-hydrazine
· peroxyde d'azote-1,1-diméthylhydrazine
Le refroidissement du moteur peut se faire de trois manières : soit par circulation d'un ergol (généralement le carburant) autour du moteur , soit par pulvérisation interne du comburant sur la paroi (moteurs de dimensions réduites), soit en utilisant ces deux possibilités (moteurs principaux). Souvent, ces moteurs utilisent des ergols cryogéniques, liquides, stockés à très basses températures. Le seul couple d'ergols de ce type utilisé en situation réelle est Oxygène liquide (LOX)/ Hydrogène liquide (LH2).
 
Chambre de combustion
La chambre de combustion est la partie où les ergols sont injectés et brulés. C'est également là que le refroidissement interne est réalisé. Ses dimensions dépendent du couple d'ergols et du type d'injecteurs.
 
Tuyère de Laval
La tuyère de Laval est la partie située entre la chambre de combustion et la tuyère. Elle sert à accélérer les gaz jusqu'à la vitesse du son.

tuyére de laval

Schéma d'une tuyère de Laval effectuant la conversion de pression et température du gaz éjecté en vitesse

Tuyère
La tuyère est la partie où les gaz accélèrent et sortent du moteur. Sa forme caractéristique est due au besoin d'adapter la pression du flux de sortie à la pression ambiante, pour de raisons de stabilité de combustion et de poussée. Cependant, en gagnant de l'altitude, le diamètre de sortie devrait s'élargir, ce qui est difficile à faire avec une configuration classique. Pour contrer ce problème, un nouveau type de tuyère est développée : la tuyère à compensation d'altitude, ou « aerospike ». Cette tuyère a la particularité de laisser un large espace aux gaz, leur permettant de 'coller' aux changements de pression.

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Moteurs à ergols hypergoliques
Les ergols hypergoliques ont la particularité de s'embraser spontanément lorsqu'ils sont mis en contact, ce qui permet de simplifier une partie du moteur, car le dispositif d'allumage devient alors superflu.
Moteurs à lithergols (propulsion hybride)
Ces moteurs utilisent un ergol solide et un autre liquide, généralement un carburant solide et un comburant liquide.

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Schéma d'un moteur à lithergols

Moteurs à monergol
Les moteurs à monergol n'utilisent pour leur fonctionnement qu'un seul ergol, celui-ci à la particularité de s'auto-enflammer en présence d'un catalyseur ou d'une source de chaleur. Quelques moteurs fonctionnant principalement au peroxyde d'hydrogène ont vu le jour aux débuts de l'ère spatiale, ils sont encore utilisés dans la construction amateur.


Moteurs à triergol
Les moteurs à triergol utilisent trois ergols afin d'optimiser le compromis entre la poussée et le volume des réservoirs, cette configuration n'est pas opérationnelle.


Limites à prendre en compte
Le rendement de la fusée est directement lié à la température de combustion, pour une grande vitesse d’éjection, il faut une pression importante dans la chambre de combustion. Plus la combustion sera chaude, plus la pression sera importante.
Tout d’abord, le produit de combustion, la combustion rejetant dans l’atmosphère une grande quantité de gaz de combustion, il ne faut pas que ces gaz de combustion soient toxiques cela constitue la première limite
Ensuite, la température de combustion la plus élevée est obtenu par  la combustion de l'hydrogène comme carburant avec du fluor comme comburant. Cela procurerait une vitesse d’éjection de 3 600 mètres-seconde, pour une température de 4 600°. Mais le fluorure d’hydrogène est toxique et les tuyères ne résisteraient pas à une telle température, l'acier fondant à 1400°, le chrome à 1800° et le tungstène pur à 3 410°. Les super alliages à base de carbure de tantale et de  carbure d'hafnium atteindrait à peine 4000°.

Moteurs nucléaires
 
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Schéma d'un moteur nucléaire thermique.
La propulsion nucléaire spatiale applique la fission nucléaire aux moteurs-fusées, ils pourraient produire une poussée considérable et de longue durée. Aucun moteur de ce type n'a été utilisé (les risques d'accidents et de pollution ont empêché le développement de cette technologie).

 

Fusée à étage pour un meilleur rapport de masse

 

Une bonne façon d’optimiser le rapport  masse totale  propulsion  c’est d’abandonner  les parties de la fusée qui ne sont plus utiles lors du vol.

C’est pour cela qu’on abandonne le premier étage (le plus lourd) après qu’il ait effectué sa phase poussée, il en est de même pour le second voir le troisième.

Le largage de la coiffe protégeant la charge utile intervient  vers 100 km d'altitude lorsque la densité de l’atmosphère étant proche de 0  rend inutile ce dispositif aérodynamique. Le but étant de satelliser la charge utile et seulement la charge utile.

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départ fusée ariane

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