Un accident c’est une, confrontation à un risque
dont la gestion n’a pas pu être bien menée. Un des moyens d’éviter l’accident,
c’est d’éviter les situations accidentogènes. Connaitre les dangers, est donc un
bon moyen de les éviter, méconnaitre les dangers est un facteur de risque
important.
Certes, la perception, des risques va augmenter, avec
l’expérience du pilote et améliorer la qualité de ses décisions. Le respect de
la réglementation et la préparation du vol constituent les 2 autres piliers de
l’évitement de risques.
En matière aéronautique la météorologie est source de
risques car l’atmosphère peut activer des forces gigantesques par rapport à la
structure et la puissance de nos aéronefs et représente 13% des causes
d’accidents.
En effet, les phénomènes météorologiques peuvent :
-Mettre à mal la structure des ailes, de la cabine des
accessoires de navigation ou de communication du fait de la violence des
phénomènes
-Diminuer fortement la visibilité.
-Alourdir l’avion ou modifier son aérodynamique.
-Rendre l’atterrissage ou le décollage dangereux.
Parmi les phénomènes météo susceptibles d’être source
de risques nous trouvons :
Le brouillard et la brume
Brume et brouillard sont des phénomènes semblables qui
ne se distinguent que par leur intensité.
Le brouillard réduit la visibilité à moins d’un
kilomètre et la brume entre un et cinq kilomètres. C’est ce qui constitue le
danger.
Quelque soit l’origine de cette brume ou de ce
brouillard, ils sont le résultat de la saturation de l’eau dans l'air. L’air
peut se saturer de trois manières différentes :
- Par évaporation de vapeur d'eau
qui s'ajoute à celle déjà présente :
- Par brassage avec de l'air plus
froid ou plus humide :
- Par refroidissement :
Nous trouverons différents types de brouillard
-Le brouillard de rayonnement :
-Le brouillard de rayonnement
provient du rayonnement nocturne de la surface terrestre. Son apparition est
favorisée par un ciel clair, des vents de surface faibles (1 à 5 kt), un point
de rosée relativement élevé et l'arrivée d'air frais dans les vallées la nuit.
Il est le plus épais au lever du soleil et se dissipe
deux ou trois heures après le lever du soleil.
-Le brouillard
d'advection :
Le brouillard d'advection se produit lorsque l'air
humide et chaud est entraîné par le vent au-dessus d'une surface plus froide. Il
faudra un peu de vent (3 à 12 kt). C'est le cas du brouillard côtier.
-Le brouillard de mélange :
Le brouillard de mélange est la conséquence du mélange
par brassage horizontal de deux masses d'air humide, voisines de la saturation,
mais de températures différentes. Le brouillard apparaît lorsque les deux masses
d'air prennent une température intermédiaire.
-Le brouillard de rayonnement
Le brouillard de rayonnement est la forme la plus fréquente de brouillard, il
apparait en fin de nuit par ciel clair.Le refroidissement du sol par rayonnement
se communique à la masse d'air, si elle est suffisamment humide, sa
température, en s'abaissant, atteint le point de rosée. Un tel brouillard évolue
souvent en stratus avec le réchauffement diurne du sol ;
-Le brouillard d' évaporation
Le brouillard d' évaporation le brouillard d' évaporation résulte d'une
évaporation rapide de la vapeur d'eau dégagée par la surface plus chaude d'une
étendue d'eau. Cette vapeur d'eau se condense en se mélangeant avec l'air
plus froid et stable qui surplombe la surface liquide ;
-Le brouillard de
pente :
Lorsque l'air remonte le long d'une pente, et subit un
refroidisement adiabatique, si l’humidité relative est suffisante, elle
atteindra son niveau de condensation et il y aura formation d’un brouillard de
pente.
Pour apparaître le brouillard de pente a besoin, d'un
vent assez fort (10 à 15 kt) sans turbulence.
Le givrage
Le givrage alourdit l'avion modifie le profil de
l’aile et des éléments sustentateurs entraînant une diminution de la portance et
une augmentation de la traînée. L'augmentation du poids du givre peut rendre
difficile le contrôle de l’appareil.
Le givrage peut avoir des conséquences sur
l'empennage, les gouvernes qui peuvent geler.
Les moteurs peuvent être perturbés par une perte de
puissance, jusqu’à l'extinction des moteurs.
Pour les voilures tournantes le givrage du rotor
altère les capacités d'autorotation, l'obstruction des entrées d'air et
l'ingestion de glace.
Le givre peut avoir des conséquences sur les sondes
pitot donnant de fausses mesures de vitesse, d’altitude ou de vario.
On distinguera :
-La Gelée blanche (Hoar frost) à
l’aspect cristallin en forme d’aiguilles, de plumes. Elle se forme par passage
direct de la vapeur d’eau en cristaux. Elle peut se produire en dehors des
nuages lors d'anticyclones en hiver, par nuits froides, apparaître au sol au
parking par des températures froides ou lors d’une descente ou d’une montée
rapide dans une couche humide.
- Le Givre blanc (Rime ice) à
l’aspect blanc, friable et fragile. Il se forme sur une surface froide, dans un
milieu nuageux froid. Les gouttelettes en surfusion congèlent et emprisonnent
beaucoup d’air en touchant l’avion
-Le Givre dur (Clear ice), clair et
transparente à l’aspect homogène, lisse, transparent, compact, solide sans
d’inclusion. Il se forme sur une surface froide, dans un milieu nuageux
homogène, les gouttelettes en surfusion s’étalent et congèlent lentement. Il
peut se produire quand la température est proche de 0°C.
-Le Givre mixte (Mixed ice) a un
aspect hétérogène avec de la glace claire et compactes. Similaire au givre
transparent il se forme sur les surfaces froides dans un milieu nuageux
hétérogène.
-Le Givre verglas (Glaze ice) a un
aspect identique au givre transparent ou à la glace dure il est associé a un
givrage fort.
L'orage et la foudre
En météorologie l'orage est une perturbation
atmosphérique caractérisée par une ou plusieurs décharges brusques d'électricité
(la foudre.
Les orages sont associés aux nuages de convection, en
particulier les cumulonimbus et sont le plus souvent accompagnés de fortes
précipitations, averses de pluie, de neige, de neige, de grésil de grêle.
L'orage est généralement de courte durée, il peut être
isolé (orage dû à la présence de reliefs ou causé par le réchauffement du sol en
été) ou organisé en ligne (ligne de grains).
Une forte averse sans tonnerre, ne peut être appelée
orage.
Le cumulonimbus est le nuage caractéristique des
orages. Son énergie est considérable, un gros cumulonimbus peut
aspirer700 000 tonnes d'air et absorber ainsi 8 800 tonnes de vapeur d'eau par
seconde. Dans le même temps, ce nuage peut renvoyer à la surface terrestre 4 000 tonnes d'eau, sous forme
de pluie, de neige ou de grêle.
Le cumulonimbus est un facteur de risque important du
fait des mouvements violents de l’air, des précipitations réduisant la
visibilité, de la grêle qui peut endommager l’aéronef et de la foudre. En fait
il est à la fois une usine thermodynamique et une usine à danger aéronautique.
La foudre
La foudre est une décharge électrique entre le nuage
et le sol ou à l’intérieur du nuage. L'éclair est le la conséquence visible de
l'échauffement de l'air, le tonnerre est le bruit émis par la dilatation de
l'air.
Les Turbulences et Cisaillement du vent
Une turbulence est constituée de mouvements aléatoires
du vent variant de direction et/ou de vitesse (cisaillement) engendrant des
accélérations verticales ou horizontales de l’aéronef
La turbulence forte fait l'objet de SIGMET. Les
turbulences modérées et fortes sont classées comme phénomènes significatifs sur
les cartes TEMSI.
Le front de rafales
Un front de rafales est la limite entre l'air froid
sortant d'un orage et l'environnement. On rencontre à cet endroit une saute de
vent et un refroidissement similaire à un front froid mais sur une région peu
étendue horizontalement, dite de méso-échelle. Les fronts de rafales sont le
résultat du courant descendant du nuage à la suite de la descente des
précipitations et d'air plus frais et sec des niveaux moyens.
Les rafales descendantes (downburst)
Les rafales descendantes sont de violentes rafales de
vent engendrées par l’orage, lorsque les courants descendants atteignent le sol.
Elles peuvent être sèches, ou accompagnées de précipitations. On parle de
microrafale lorsqu’on observe un couloir impacté sur une distance inférieure à 4
km sinon on parle de macrorafale Il peut y avoir des rafales convectives de
l’ordre de 120 à 200 km/h pour les plus véloces.
Les tornades
Lors d’un orage, les cisaillements des vents sont
parfois importants donnant lieu à la formation de tubas voire de tornades. Une
tornade est un tourbillon de vents violents se manifestant sous un cumulonimbus
et touchant le sol. Une tornade prend la forme d’un entonnoir, le début de la
tornade s’appelle le tuba. On emploie le terme de tornade seulement si le tuba
touche le sol. Une tornade est visible grâce à la poussière, aux gouttelettes
d’eau et aux débris présents dans l’entonnoir.
Les fortes précipitations
Les fortes précipitations proviennent de nuages à
forts courants verticaux du type cumuliforme. Elles s'accompagnent toutes d'une
visibilité extrêmement réduite et de risques de givrage. En outre, dans le cas
de la grêle, elles peuvent causer des dommages structurels aux aéronefs.
Parmi les différentes précipitations solides on
distingue :
La bruine
La bruine est une précipitation de gouttelettes d'eau,
d'un diamètre inférieur à 0,5 mm, tombant lentement.
La pluie
La pluie est une précipitation de gouttes d'eau à
l'état liquide, de diamètre variant entre 0,5 et 3 mm.
Les averses
Les averses sont des précipitations solides ou
liquides abondantes provenant de nuages à développement vertical. D’un diamètre
jusqu'à 6 mm.
Il existe des averses de pluie, de neige, de pluie et
neige mêlées, de grésil, de grêle.
La grêle
La grêle est constituée de particules de glace,
appelées grêlons.
C’est un phénomène dangereux en aéronautique. Un
grêlon est constitué en grande partie par de la glace transparente, qui se forme
lors des mouvements verticaux dans les cumulonimbus.
Les effets de la grêle sur un aéronef sont en rapport
avec la taille et la vitesse de chute arrêt des moteurs ou destruction, bris des
antennes, de vitres, de capteurs… .
Les cyclones
Les cyclones, les ouragans et les typhons qui sont des
phénomènes très violents pouvant engendrer des puissances équivalentes à cinq
bombes atomiques type Hiroshima par seconde. Ils sont donc à éviter.
Ils se forment s’entretiennent sur une étendue
océanique suffisamment chaude qui permettra une évaporation intense et des
transferts de chaleur de l'océan vers l'atmosphère
Ils sont classés suivant leur pouvoir de destruction
selon l'échelle de Saffir-Simpson des cyclones qui compte cinq graduations
correspondant aux vitesses maximales de vents :
Catégorie | VITESSE MAXIMALE DE VENT |
1 | Vents de 119 à 153 km/h 64kts-82kts |
2 | Vents de 154 à 177 km/h 82kts-95kts |
3 | Vents de 178 à 210 km/h 95kts-113kts |
4 | Vents de 211 à 250 km/h 113kts-135kts |
5 | Vents supérieurs à 250 km/h |
En conclusion, on s’aperçoit qu’il y a essentiellement
2 dangers majeurs et récurrents sous nos latitudes.
-La présence de stratus, car à basse altitude ils
masquent les reliefs, les obstacles et rendent atterrissage et décollage
dangereux.
-La présence de cumulonimbus, car ils sont
responsables de tous les autres phénomènes dangereux, on évitera de s’en
approcher, de rentrer à l’intérieur et de voler en dessous. La FAA américaine
recommande d’ailleurs aux aéronefs, dont les planeurs, de ne pas s'approcher à
moins de 20 milles (37 km) d'un orage sévère.