Trajectoire de satellisation

 

Au cours de la phase propulsée, le lanceur suit une loi d'attitude qui l'amènera progressivement dans la direction requise pour l'injection du satellite.

 Pendant le vol, la trajectoire est constamment recalculée en tenant compte de la trajectoire réellement suivie par le lanceur.

 

Le départ se fait à la verticale pour traverser au plus vite l'atmosphère et au fur et à mesure que la densité de l'atmosphère diminuera,  elle quittera la direction verticale qui est le sens où s'exerce la pesanteur terrestre.

 La diminution de vitesse subie par la fusée sur un parcours vertical s'exprime par la formule 9,81 x t

 

Utilisation de l'effet de fronde

 

 La terre effectue un tour complet sur elle-même en 24 heures

V = 2 π R cos(L) /24

·         R : Rayon de la Terre en km (6378)

·         L : Latitude du point en degré

·         t : Temps en jours

·         V : Vitesse en km/h

 

Aux pôles, la vitesse de rotation est nulle. A l'équateur, elle est de 465 m/s. Ainsi, avant de décoller, le satellite, possède déjà 5.7% de la vitesse nécessaire pour une orbite basse.

 

Pour Kourou, cette vitesse est de 463 m/s,

Pour Cap Canaveral 410 m/s (inclinaison de 28,5° )

Pour  Baïkonour de 323 m/s (inclinaison de 45,6°).

 

C'est pourquoi on lance le plus souvent vers l'est et depuis un site placé près de l'équateur. Pour éviter que la fusée retombe sur des zones habitées il faut à l'ouest du site un l'océan ou un désert. Il est préférable que cet océan ou ce désert s'ouvre aussi au Nord ou au sud pour les lancements sur orbites polaires.

 

Choix des inclinaisons

Le gain par effet de fronde n'est effectif que pour un lancement en orbite équatoriale.

Si l'orbite visée est inclinée, cette vitesse ne sera qu'en partie utile (proportion déterminée par la trigonométrie).

Pour une orbite polaire, elle est inutile, la latitude du site de lancement sera donc à peu près indifférente

Si, le lancement est rétrograde (vers l'ouest), la rotation de la terre pénalise le tir car il faut compenser cette vitesse.

 

Pour un site éloigné de l'équateur, le mieux est de choisir une orbite dont l'inclinaison est à peu près la latitude du site.

 

La mise en orbite peut se faire de deux façons différentes selon le point d'injection visé.

Si l'orbite visée est basse, passant près du lieu de lancement, il est possible de mettre à feu tous les étages les uns après les autres.

Si par contre l'orbite visée est haute ou si le plan orbital est très éloigné du site de lancement, on intercale alors durant la phase propulsée des phases balistiques.

 

Ariane espace lance ses satellites directement sur l'orbite de transfert GTO (Géostationnaire Transfert Orbite). Les tirs s'effectuent de Guyane situé à 5,23° au Nord de l'équateur par allumage successifs de ses trois étages.

 

Pour une mise en orbite GTO, il est nécessaire d'adjoindre au satellite en plus de son moteur d'apogée, un moteur de périgée pour l'injection.

 

 

Guidage des fusées

Les premières fusées n'étaient pas guidées : une fois lancées, elles suivaient une trajectoire balistique.

C'est le cas pour les derniers étages de quelques lanceurs spatiaux, pour les roquettes, et les micro-fusées (fusées amateurs, feux d'artifices).

 

 Pour  atteindre un objectif, ou placer un satellite sur orbite, il faut que cette fusée soit guidée, c'est-à-dire qu'elle puisse modifier sa trajectoire et contrôler son roulis.

 

 Les ordres sont obtenus par un système de gyroscopes ou par guidage depuis le sol.

 

Guidage aérodynamique

 

Des ailerons à volet mobile,  (au moins 3). En  braquant  le volet dans un sens, on  crée une force dans un sens ou dans l'autre, perpendiculairement à l'axe de la fusée. Cette force  la fait tourner autour de son centre de gravité. Le contrôle aérodynamique permet aussi de contrôler le roulis. Ce système n'est utilisable que dans l'atmosphère.

 

Dans le cas d'un lanceur multi-étage, ce n'est utilisable que pour le premier étage qui évolue dans l'atmosphère.

Les missiles qui ne quittent pas atmosphère emploient ce système, seul ou avec tuyère orientable.

 

Méthode de déviation du  flux des tuyères

 

Parfois, on emploie l'injection de liquide ou de gaz dans la tuyère pour dévier le flux de gaz. Si un étage comporte au moins deux tuyères, il n'y a qu'à les braquer différemment pour avoir un contrôle en roulis.

S’il n'y en a qu'une seule, on a le choix entre 3 solutions :

-Des verniers, petits moteurs auxiliaires

Pour les moteurs à ergols liquides, en emploie une petite partie des gaz produits pour alimenter la turbopompe.

-Le contrôle aérodynamique (pour un premier étage).

- Un système de vannes sur les flancs de la fusée.

 

 

Mise en orbite

Un satellite tourne autour d'un astre avec une vitesse telle que la force centrifuge compense son poids. Il est donc pseudo-isolé, c'est pourquoi sa vitesse reste constante tant qu'il est hors de l'atmosphère.

 

Le satellite n'est pas en apesanteur. Il est même en permanence en train de tomber, mais, grâce à sa vitesse, il tombe et  rate la Terre.

 

La vitesse donnée à un satellite diminue avec l'altitude de celui-ci:

Plus il est haut, moins il est soumis à la gravité. La vitesse de satellisation est de 8 Km/s à 200km et 6,9 à 2000 km. Le vrai problème pour la mise en orbite n'est pas de monter, mais de donner à la charge utile la vitesse voulue.

 

 

DISTANCE AU SOL

VITESSE CIRCULAIRE

DUREE DE REVOLUTION

200 km

 

7,86 km/s

        

 

1 h 28

280 km

 

7,75 km/s

 

1h 30

 

573 km

 

7,58 km/s

 

1h 36

 

1688 km

 

7,04 km/s

 

2 h

 

4191 km

 

6,15 km/s

 

3 h

 

6426 km

 

5,59 km/s

 

4 h

 

10400 km

 

4,88 km/s

 

6 h

 

20255 km

 

3,87 km/s

 

12 h

 

35900 km

 

3,07 km/s

24 h

 

 

 Il n'est pas plus facile de placer un satellite sur une orbite éloignée que sur une orbite proche, puisqu'il lui faut moins de vitesse.

 

La satellisation implique à la fois de monter verticalement une masse à une certaine altitude et à donner à cette même masse, une vitesse perpandiculaire à la verticale.

Il faut donc fournir un travail correspondant à l'énergie potentielle pour retrouver la bonne altitude de satellisation + l'énergie cinétique pour fournir au satellite la vitesse suffisante à la satellisation.

soit E sat= Ep+Ec
L'énergie potentielle
Ep = m.g.h

m est la masse du système étudié en kilogramme (kg)
g est l’intensité de pesanteur en newton par kilogramme (N/kg), elle vaut 9,81 au niveau de la surface terrestre.
Ep est l’énergie potentielle de pesanteur en joule (joule) est l’altitude en mètre (m), exprimée par rapport à un niveau de référence.

L'énergie cinétique
Ec = ½.m.v²

Où :

Ec est en joule (J)
m est la masse du solide en kilogramme (kg)
v est la vitesse en mètre par seconde (m/s ou m.s-1)

Ces formules ne prennent pas en compte la résistance aérodynamique de l'air qui sera plus importante à basse altitude et qui va s'ammenuiser avec l'altitude.
De même l'accélération de la pesanteur va diminuer avec l'altitude par exemple, dans la Station orbitale à 400 km, la diminution est que 10%. Les astronautes ne pèsent que 90% de leur poids. à 6400km, iis ne "péseraient" que le quart de leur poids.

Le moyen le plus économique de placer un satellite sur une orbite éloignée de la Terre est le transfert.

transfert

 

 

 

Caractéristiques de l'orbite 

Qu'elle soit elliptique ou circulaire, une orbite  se caractérise par:

1 La période  T (temps pour une révolution) qui se calcule par la troisième loi de Kepler. Cette période T ne dépend que du demi grand axe. Elle sera de  90 mn pour un satellite à 200 km d'altitude et 24 h à 36 000 km.  

2 L'altitude a en km.

3 L'inclinaison à l'équateur. Si cette dernière voisine 0°, l'orbite est dite équatoriale, si elle voisine 90°, elle est polaire.

4 L'apogée (la plus grande distance à la terre),

5 Le périgée (la distance la plus courte)

6 L'argument  du périgée : angle que fait la ligne reliant apogée et périgée avec le plan de l'Equateur (inférieur ou égal à l'inclinaison de l'orbite). Une ellipse a deux foyers. Une ellipse de corde x et de foyers A et B ( x > AB)est l'ensemble des points M tels que MA + MB = x.

7 La précession de la ligne des absides : L'axe reliant apogée et périgée (ligne des absides) d'une orbite elliptique inclinée tourne lui aussi autour de l'axe des pôles. 

 

L'orbite d'un satellite ne sera circulaire que si son injection s'effectue, d'une part parallèlement à la terre, et d'autre part à la bonne altitude pour une vitesse donnée. Si ces conditions ne sont pas respectées, l'orbite est elliptique.

caracteristiques

 L'orbite GEO

L'orbite géosynchrone a une période de révolution de 23 h 56 mn 4s, soit la période sidérale de rotation de la terre. Selon l'inclinaison de cette orbite, le satellite décrira des "8" dans le ciel plus ou moins allongés selon l'inclinaison.

Le satellite géostationnaire a la propriété de rester fixe par rapport à un observateur au sol. Son orbite est équatoriale, circulaire et synchrone avec la rotation de la terre.

 

La troisième loi de Kepler montre que l'altitude d'une telle orbite est de 35 786 km, le satellite circulant à la vitesse de 3,074 km/s.

Ce type d'orbite est employé pour les satellites de télécommunication et la plupart des satellites météo.

 

Pour y accéder, on place le satellite sur une orbite elliptique dont l'apogée est à 36000 km. En passant à l'apogée, on redonne un coup de gaz pour atteindre l'orbite définitive.

 

Pour que le satellite reste bien sur son orbite, il est nécessaire de d'ajuster sa trajectoire ce qui limite sa durée de vie à 7-10 ans. De petits moteurs de contrôle permettent de réaliser ses corrections. Le soleil et la lune exercent aussi des perturbations de l'ordre de 1° par an.

Ces satellites du fait de leur altitude se trouvent presque en permanence à l'extérieur du cône d'ombre de la terre et bénéficient de ce fait d'un éclairement constant. En période d'équinoxe (mars et septembre), ils peuvent quelques fois être plongés chaque jour dans l'obscurité pour des durées ne dépassant pas les 72 mn. 

 

L'Orbite SSO ( Sun Synchonous Orbite) ou orbite héliosynchrone.

Le satellite sur son orbite subit des perturbations dues à la terre toute proche.

Celle ci n'étant pas sphérique et sa masse n'étant pas uniforme, des variations de gravitation perturbent  la trajectoire du satellite.

 

Si on veut que le plan de l'orbite garde une orientation constante par rapport au soleil, il faut lui faire subir une rotation d'un peu moins de1° par jour (360°/365 jours).

 

Le satellite reste ainsi exposé au soleil, au dessus de la zone de pénombre (soir / matin). On place sur de telles orbites certains satellites d'observation de la Terre, qui ainsi ont toujours vue sur un sol éclairé (avec la lumière inclinée, donc ombres nettes mettant les reliefs en valeur).

 

Cet éclairement profite aussi aux panneaux solaires du satellite qui se trouvent constamment éclairés de la même façon. Un tel satellite mis sur une orbite à 830 km, inclinée à 98,7° survolera un territoire toujours à la même heure solaire. De même, il survolera une zone selon une période de 26 jours.

 

Le transfert

Le transfert est une manœuvre spatiale plus complexe que la satellisation.

Soit un satellite tournant autour de la Terre à 7,86 km/s, sur une orbite circulaire, à 200 km d'altitude.

Si en un point situé à cette altitude, au lieu de cette vitesse de 7.86 km/s nous lui donnons 8,72 km/s, il ira jusqu'à un apogée situé à 4 191 km.

Avec 9,42 km/s, il ira jusqu'à un apogée situé à 10 400 km. Avec 10,38 km/s, Il ira jusqu'à un apogée situé à 35900 km. En augmentant légèrement la vitesse circulaire en un point de l'orbite, on allonge la trajectoire.

transfert 

Lorsque le satellite est à l'apogée de sa nouvelle trajectoire, à 4191 km  d'altitude, on peut l'aiguiller sur les orbites circulaires à cette altitude. Mais la vitesse qui reste au satellite à l'apogée de l'orbite elliptique est inférieure à la vitesse circulaire correspondant à cette altitude.

Cette vitesse restante est de:

5,43 km/s à l'apogée de 4 191 km.

3,69 km/s à l'apogée 10 400 km.

1,39 km/s à l'apogée de 35900 km.

 

Il manque donc respectivement 0,72 km/s, 1,19 km/s 1,68 km/s pour que le satellite s'établisse sur sa nouvelle orbite circulaire.

 

L'appoint de vitesse sera fourni par un moteur fusée  installé sur le satellite et dirigeant son jet vers l'arrière de sa course, et créant une poussée vers l'avant.

L'orbite de transfert de Hohmann
Une trajectoire (aussi appelée transfert) de Hohmann est une trajectoire qui permet de passer d'une orbite circulaire basse à une autre orbite circulaire plus haute située dans le même plan, en utilisant uniquement deux manœuvres impulsionnelles. En se limitant à deux manœuvres, cette trajectoire est la trajectoire consommant le moins d'énergie possible.

 

Qu'il s'agisse de perdre une certaine quantité de vitesse ou de la gagner, que le transfert transfertsoit négatif ou positif, les fusées de manœuvre du satellite ont rigoureusement la même énergie à développer.

 

manoeuvre 

.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Passage en orbite géostationnaire GTO

 

Les satellites de télécoms (télévision par satellite)  sont t mis sur une orbite de transfert géostationnaire (GTO). C'est une orbite elliptique, avec un apogée à 36000 km d'altitude  et un périgée à (200 km).

La fusée propulse le satellite à 200 km avec une vitesse de 10.2 km/s. Cette vitesse étant supérieure à celle de satellisation (8 km/s), il s'éloigne de l’orbite circulaire et  perd de la vitesse (comme un planeur qui monte). Il arrive à 36000 km (apogée de son orbite) et il ne lui reste plus qu’une vitesse de 1.6 km/s. Il doit utiliser son propre moteur d'apogée pour gagner un peu de vitesse (passant de 1.6 à 3 km/s) et circulariser son orbite. Certaines fusées (proton et de futures fusées Américaines) peuvent lancer directement en GTO.

 

On réserve du carburant pour corriger les modifications  de l’orbite par les vents solaires. Le moteur de circularisation est toujours celui qui effectue ensuite les rectifications.

Le système de correction doit être à ergol liquide, car il doit être rallumé un grand nombre de fois). Quand il n'a plus de carburant, il est hors service.

Pour éviter d'encombrer l'orbite, les plus récents emploient leurs dernières réserves de carburant pour s'en écarter.

 La durée de vie d’un satellite géo est de 10 à 15 ans.

Mais si le tir est fait d'un site éloigné de l'équateur, il faut faire plus de détours. Si on tire d'un centre éloigné de l'équateur, le satellite doit utiliser une part importante de carburant pour effectuer un "virage". Sa durée de vie en est diminuée.

Il n'y a pas de différence entre le lancement d'un vaisseau habité et celui d'un satellite ordinaire, si ce n’est une différence de poids et de précision.

 

 

Retour sur terre

 

Le vaisseau spatial habité, pour revenir sur terre réalise des manoeuvres.

A l'inverse du lancement, si l'on réduit la vitesse circulaire, le satellite va raccourcir sa trajectoire.

A 200 km d'altitude, l'orbite est près des premières couches denses de l'atmosphère. Un petit ralentissement va le faire plonger dans l'atmosphère pour qu'il soit détruit par combustion dans l'atmosphère.

Un vaisseau habité doit être conçu au contraire pour ne pas être détruit.

La rentrée dans l'atmosphère consiste  en un freinage hors de l'atmosphère, et un freinage dans l'atmosphère puis une stabilisation du vaisseau.

L'orbite sur laquelle circule le vaisseau habité est déterminée par sa vitesse de satellisation.

Le ralentissement volontaire doit être obtenu par un système de réaction, par une fusée éjectant des gaz

Il faut que la fusée soit dirigée vers l'avant " rétro-fusée".

 

A 200 km d'altitude, une perte de vitesse de 60 m/s suffirait à raccourcir la trajectoire de  200 km,  si l'atmosphère n'existait pas, le satellite, au bout d'un demi-tour, viendrait tangenter la terre.

L’énergie capable de ralentir de 60 m/s un satellite est exactement le même que celle qui aurait pu lui communiquer une vitesse de 60 m/s.

 

Selon l'équation de Tsiolkovski:Δv=ve ln m0/m1 -gT .

Cela donne, avec des gaz à 2 500 m/s environ 600 kg de combustible à éjecter à 2500m/s. pour ralentir un engin de 6000 kg

 

 Facteurs sont à prendre en compte :

-La précisons du moment de lallumage

-La direction du jet de la rétrofusée exactement dans le sens de la course du satellite.

 Pour stabiliser un vaisseau dans l'espace sans air, le seul moyen est la réaction. Il faut faire agir de petites fusées projetant leur gaz dans le sens des mouvements giratoires.  

Le mécanisme de la stabilisation sera constitué d'un ensemble de petites fusées disposées autour du vaisseau et pouvant entrer en action chacune isolément dans une direction donnée, selon le sens du tournoiement et avec la force nécessaire.

 

C'est un système gyroscopique, à 3 degrés  de liberté, qui  guidera le vaisseau  dans l'espace.

Le vaisseau va pénétrer dans l'atmosphère à une vitesse supérieure à 7km/s (25000 km/h) . Ceci va avoir 2 conséquences :

 

- ralentissement de l'engin

- échauffement du vaisseau par effet dimpact.

 

A cette vitesse, l'énergie à développer est énorme à la fois sous forme cinétique du fait de la vitesse et sous forme potentielle du fait de laltitude.

 

L'idéal serait un freinage puissant (donc très consommateur) avant l'arrivée dans les couches de l'atmosphère puis une descente verticale sous parachute, mais trop consommateur d’énergie. On va utiliser la trainée de l'engin dans l'atmosphère pour le ralentir.  Mais il va falloir protéger le vaisseau de la chaleur.

 

On trouve deux grandes classes de solutions. Dans la première cette fonction est réalisée par un isolant placé sous le matériau de surface. Dans la seconde, c'est le matériau de surface lui même.

 

Les objets rentrants de grande taille de type orbiteur de la navette spatiale sont soumis à des conditions d'environnement relativement modestes, au moins si on les compare à celui des sondes spatiales. En effet la nécessité d'obtenir des accélérations faibles pour le vol humain s'accompagne de l'obtention de flux de chaleur modérés. D'où la conception d'objets manœuvrant capables de grandes incidences à haute altitude et donc d'un freinage important dans les tranches peu denses de l'atmosphère.

 

Protection thermique réutilisable

Pour obtenir ce résultat le fonctionnement thermique repose donc sur la réémission d'une grande partie de l'énergie incidente, obtenue par une surface de forte émissivité et sur un matériau de faible conductivité thermique.protection thermique

On peut distinguer trois types de régions:

-La pointe avant et les bords d'attaque des ailes qui supportent les conditions d'environnement les plus sévères. On utilise un matériau carbone-carbone de masse volumique 1 980 kg/m3 formé de mèches obtenues par filature textile de fibres de carbone imprégnées d'un carbone obtenu par pyrolyse de polymères. Il est protégé de l'oxygène par un dépôt de carbure de silicium. Ces pièces ont une fonction structurale. La température maximale atteint 1 900 K.


-La partie inférieure au vent lors de l'entrée est constituée de tuiles High-temperature Reusable Surface Insulation (HRSI) comportant une structure formée de fibres de silice poreuse (porosité 94 %) surmontée d'une couche de borosilicate comportant un additif destiné à augmenter l'émissivité de la surface, d'où son aspect noir. La masse volumique est de 140 kg/m3. La température de surface atteint environ 1 500 K.

-Les parties moins exposées sont protégées par des tuiles Low-temperature Reusable Surface Insulation (LRSI) analogues aux HRSI mais avec un dépôt d'oxyde d'aluminium qui lui donne une couleur blanche. Elles sont qualifiées pour un usage jusqu'à 900 K. Elles participent aussi à la régulation thermique en orbite, c'est pour cette raison que l'on a choisi une surface possédant une forte réflectivité donc une faible émissivité.
D'autres isolants de moindres performances sont utilisés localement. Au total la protection thermique représente 10 % de la masse totale de l'orbiteur.

Compte tenu de la complexité de la surface externe d'une navette la protection thermique est découpée en un grand nombre de tuiles (20 548 tuiles sur la navette spatiale, 38 600 sur Bourane2). Cela conduit à une gestion technique complexe mais aussi à un problème important constitué par la jonction entre deux tuiles. Il faut en effet concilier la dilatation avec celui d'entrée des gaz chauds dans l'interstice entre deux tuiles.

Systèmes ablatifs

ex : Bouclier thermique PICA de la sonde Mars Science Laboratory.
Les écrans thermiques utilisés pour les sondes spatiales subissent un environnement beaucoup plus sévère que celui de la navette spatiale. Les flux de chaleur maximaux se comptent en MW/m2 : 5 pour Apollo 4, 11 pour Stardust, la rentrée terrestre la plus sévère jamais effectuée et jusqu'à 350 pour Galileo

La valeur réelle dépend du matériau par l'intermédiaire de la température pariétale et du phénomène d'injection des gaz issus de la décomposition physique ou chimique et qui vont s'opposer à la convection des gaz chauds dans la couche limite. boucler

Ce phénomène réduit le flux de chaleur mais aussi le transfert des gaz vers la paroi, en particulier celui de l'oxygène lorsque celui-ci est présent. On lui donne parfois le nom de blocage.

logociras