Aéronefs
à profil d’aile Rogallo
Les ailes Rogallo (inventées par
et baptisées par Francis Rogallo) sont des ailes volantes
simples et peu coûteuses avec de remarquables propriétés. En 1948, Gertrude Rogallo et son mari Francis Rogallo,
un ingénieur NACA (qui devint ensuite NASA), Inventèrent un profil autogonflant
qu’ils ont appelé une aile Parawing, plus tard connu
sous le nom « Wing Rogallo » et aile flexible. La
NASA considère l'invention utile pour le retour de l'engin spatial projet
Gemini et à d'autres fins. Ils créent un véhicule expérimental nommé NASA
PARESEV, entre 1961-1964, mais l'idée a été mis de côté en faveur du parachute
en 1964.
Ces
ailes sont souvent vues dans les kits de jouets, mais ont été utilisées pour
construire des cerfs-volants, des parachutes, des deltaplanes et des ULM.
Les ailes Rogallo sont
constituées de deux surfaces en demi-cônes, partageant un côté, dont les cônes
pointent vers l'avant. Les ailes Rogallo lentes ont
des cônes larges et peu profonds. Les ailes Rogallo
rapides, subsonique et supersonique, ont des cônes longs, fins et pointus.
Les ailes Rogallo ne sont pas
très efficaces, mais leur conception est flexible et peu coûteuse. Des
variantes fonctionnent à la plupart des nombres de Reynolds (presque tous les
fluides réels, incluant l'air, l'eau, l'hydrogène et le dioxyde de carbone) à
partir de très faibles vitesses subsoniques (5 km/h dans l'air) jusqu'aux très
hautes vitesses supersoniques (aussi hautes que Mach 25 dans l'air).
Une des propriétés particulières des ailes Rogallo est qu'elles peuvent être construites à partir
d'une membrane flexible (comme un film plastique ou de la voile de bateau), et
une armature en A. Le nez qui correspond à la rencontre des 2 demi-cônes est
généralement renforcé pour faciliter le passage de l’air.
Structure
et évolution
Techniquement l’aile Rogallo est
une aile delta cylindrique, ce profil crée un système tourbillonnaire qui
augmente la portance et maintient les ailes gonflées. Actuellement
plusieurs types d’aile à profil Rogallo coexistent.
Et l’on peut les classer en 2 grandes catégories, les ailes
souples et les ailes rigides.
Les
ailes souples
Classe
1
: Machines à structures en alliage d'aluminium souvent couplé à du carbone,
elles sont issues de l’aile Rogallo mais avec un
allongement supérieur. Leur pilotage est pendulaire. Leur finesse d'environ 15.
Classe
Sport : Machines à structures en alliage d'aluminium, elles sont
issues de l’aile Rogallo globalement identiques à la
classe 1, mais avec la conservation d'un mat et d'un profil moins
"tendu », finesse d'environ 12
Les
ailes rigides
Classe
5
: Machines à bord d'attaque rigide constitué de deux poutres carbones à profil
en « D ». Leur bord de fuite est constitué de lattes en carbone se dépliant à
l'arrière des poutres en "D". Le tout est enveloppé d’une toile fine
en Dacron. L'allongement est d'environ 11. Leur pilotage est mix : Pendulaire +
Volets latéraux.
Classe
2
: Ces ailes sont entièrement rigides. Elles font partir de la famille des ailes
de Vol Libre par leur capacité de décollage et d'atterrissage à pieds avec une
finesse d’environ 26, cependant leur pilotage entièrement par volets
(non-pendulaire) les éloigne beaucoup du profil Rogallo
d’origine.
Aéronefs utilisant le profil Rogallo
C’est essentiellement le fait que ce profil soit facilement
réalisable et peu onéreux qui fait qu’il soit utilisé dans des aéronefs de loisir,
deltaplane et ulm pendulaire.
Deltaplane
Structure
Le pilote est suspendu à la sangle d’accrochage, plaçant
ainsi le centre de gravité de l’ensemble très en dessous du centre de poussée.
Pilotage
Le « trapèze » avec ses deux montants et sa barre de
contrôle permet au pilote par l'effort de ses bras de se décaler sur les côtés
et d'avant en arrière pour déplacer le centre de gravité par rapport au centre
de portance ce qui engendre un léger vrillage des ailes, suffisant pour induire
un virage ou une accélération.
Le décollage se fait soit du haut d’une pente, soit par
tractage. Une fois en l’air, comme sur un planeur, il faut chercher les
ascendances pour s’y maintenir.
ULM
pendulaire
On distingue les un aéronefs ultra-légers
motorisés (ULM) et les planeurs ultra-légers à
motorisation auxiliaire (PULMA), tous, se pilotent par déplacement du centre de
gravité.
Structure
Le pilote est assis sur un chariot tricycle, lui-même
suspendu à un anneau d’accrochage. Le chariot supporte le moteur et peut
emporter un second passager.
La roulette avant du tricycle est orientable et commandée
au sol par les pieds du pilote.
Le moteur peut être 4 temps ou 2 temps, mais dans la mesure
ou l’utilisation est essentiellement ludique et locale, on trouve maintenant
des ensembles moteur électrique batteries.
Pilotage
Le pilotage se fait selon 2 axes (roulis et tangage). Les
manœuvres s'effectuent en déplaçant le centre de gravité du pendule constitué
du chariot et du corps du pilote, par rapport à l'aile.
Le pilote tient la base du triangle (trapèze), soit la
barre de contrôle. Un déplacement latéral du pendule incline l'aile dans sa
direction et provoque le virage. Pour virer à droite, il faut déplacer son
poids vers la droite en poussant la barre de contrôle vers la gauche. Les ULM
pendulaires sont stables en lacet, c'est à dire qu'ils ont tendance à orienter
leur nez dans le lit du vent relatif. Cet effet est indispensable aux virages.
Une action à piquer est obtenue en déplaçant son poids vers
l'avant en tirant la barre de contrôle vers soi.
Une action à cabrer est obtenue en déplaçant son poids vers
l'arrière en poussant la barre de contrôle en avant.
Au sol la roue avant est directrice dirigée aux pieds. Le
pied droit contrôle la puissance moteur et le pied gauche les freins. En vol,
la puissance moteur peut également être contrôlée par un levier placé à côté du
siège du pilote.
Décrochage
Une particularité du pendulaire, le tumbling.
En montée, au fur et à mesure que la vitesse décroît le
pilote augmente l'assiette pour maintenir la portance.
Au
décrochage l'ailé crée un couple à piquer qui la fait pivoter, pendant que le
chariot aura un mouvement de bascule vers l'arrière dû à son poids. La portance
n'équilibrant plus le poids l'ULM descend et le vent relatif vient du bas
Cherchant une nouvelle incidence compatible avec le vol par
rapport à ce nouveau vent relatif, l'aile culbute vers l'avant, emmagasinant
beaucoup d'énergie cinétique, accentué par le faible amortissement en tangage
des ailes deltas.
Il y a alors passage sur le dos avec le plus souvent
destruction de l'aile.