Aéronefs
à voilure tournantes ou gyravion
Partie
2 auto-rotation et autogyre
Auto-rotation
L'autorotation est un état de vol dans lequel le système de
rotor principal d'un hélicoptère ou d'un aéronef similaire tourne sous l'action
de l'air qui monte à travers le rotor, plutôt que la puissance du moteur
entraînant le rotor. Le terme autorotation date de 1915 à 1920 et correspond au
début du développement de l'hélicoptère. Il fait référence aux rotors tournant
sans le moteur. Il est analogue au vol
plané d'un aéronef à voilure fixe.
L’autorotation est un phénomène naturel bien connu et
facilement observable lors de la chute de la samare (fruit de l’érable). Cette
petite graine possède une extension en forme d'aile membraneuse qui lui permet
de tourner dans l’air, de ralentir sa chute et s’il y a du vent d’être emportée
au loin. La
chute produit du vent relatif qui la fait tourner et la vitesse de rotation de
la graine s’appliquant sur cette partie en forme d’aile produit de la portance.
Le principe est le même, sauf que le rapport poids/
portance et nettement plus avantageux pour la samare que pour l’hélicoptère.
L’utilisation la plus courante de l’autorotation dans les
hélicoptères consiste à atterrir en sécurité en cas de panne moteur ou de panne
du rotor de queue. Il s’agit d’une procédure d’urgence couramment aux pilotes
d’hélicoptère dans le cadre de leur formation.
En vol normal avec hélicoptère motorisé, l'air est aspiré
dans le système de rotor principal par le haut et est évacué vers le bas, mais
pendant l'autorotation, l'air monte dans le système de rotor par le bas lorsque
l'hélicoptère descend. L'autorotation est autorisée mécaniquement en raison à
la fois d'une unité à roue libre, qui permet au rotor principal de continuer à
tourner même si le moteur n'est pas en marche, ainsi que des forces
aérodynamiques du vent relatif maintenant la vitesse du rotor. C'est le moyen
par lequel un hélicoptère peut atterrir en cas de panne moteur complète.
Lorsque le moteur tombe en panne dans un hélicoptère
monomoteur, il peut effectuer un retour au sol. Il perd de l'énergie
potentielle en réduisant la hauteur afin que le rotor continue de tourner, qui
continue ensuite à fournir une portance. L'auto-rotation
peut s'effectuer directement vers le bas en vol vertical, mais il est
généralement recommandé de maintenir la vitesse d'avancement, à la manière d'un
vol à voile fixe. Le taux de descente est beaucoup plus faible s'il existe une
vitesse d'avancement. Cela évite à l’hélicoptère d’être pris dans son propre
vortex, et les atterrissages en autorotation étant toujours un peu brutaux, une
partie de l’énergie sera canalisée et absorbée par le glissement des patins avec
le sol.
MISE EN AUTOROTATION
L'autogire
ou autogyre
C’est un aéronef à voilure tournante libre. Celle-ci assure
la sustentation de l'appareil mais non sa propulsion comme pour l’hélicoptère.
Il fut Inventé en 1923 par Juan de La Cierva.
Cette formule fut exploitée dans les années 1920, mais elle perdit son intérêt
avec la venue de l’hélicoptère. Si en 1957 avec le prototype du Fairey
Rotodyne, l’autogire rentrait dans le groupe des gros
porteurs, la formule est tombée en désuétude et on ne retrouve actuellement
l’autogire que dans le groupe des ULM.
Mécanique
du vol
On distingue trois parties importantes à considérer sur un
autogire :
Le rotor principal le disque rotor doit présenter un angle
d'incidence positif pour fournir la portance nécessaire, comme un hélicoptère
en autorotation. Sauf sur les modèles les plus sophistiqués, il n’y a pas de
commande d’incidence des pales, mais un basculement du rotor.
Le chariot, qui contient quasiment toute la masse de la
machine dont le moteur
Le moteur, c’est lui qui délivre la puissance à l’hélice
propulsive et fournit l’énergie électrique au prélanceur
quand l’autogire en est doté.
L'hélice propulsive entraînée par un moteur, qui fournit la
poussée.
Pilotage
Décollage
Il existe trois types de décollages possibles selon le type
d'autogire :
1 La méthode traditionnelle sans prélanceur.
L'autogire décolle comme un avion, c'est-à-dire qu'il prend de la vitesse au
sol, le vent relatif permet au rotor de prendre de la vitesse de rotation,
quand la vitesse du rotor approche les 350 tr/min à environ 40 km/h, l'autogire
décolle comme un avion sur une distance relativement longue. C’est l’équivalent
de la phase d’accélération d’un avion.
2 La méthode plus récente, avec un prélanceur
de rotor électrique, mécanique ou hydraulique qui consiste à lancer le rotor à
250-350 tr/min de façon à permettre une distance de décollage plus courte. Le prélanceur n'étant utilisé qu'au sol.
3 La dernière méthode est utilisée sur des autogires très perfectionnés
à contrôle collectif de pas, un prélanceur plus
puissant qu’en 2 permet de lancer le rotor à environ 500 tr/min, le rotor peut
être lesté pour augmenter l’inertie en rotation (on parle alors d'autogire «
sauteur »). Lorsque le rotor est lancé, on le débraye, puis le contrôle de pas
collectif permet un décollage relativement brusque et une élévation d'une
trentaine de mètres d'altitude mais qui doit être suivie d’une translation
horizontale immédiate pour entretenir la rotation du rotor.
En vol
Pour monter il faut basculer la tête du rotor vers
l’arrière (tirer sur le manche) . Le phénomène de
précession gyroscopique abaisse l’arrière du rotor et augmente l’angle
d’incidence. La seconde solution consiste à augmenter la vitesse de rotation du
rotor à incidence constante.
Pour descendre il faut basculer la tête du rotor vers
l’avant (pousser sur le manche). Le même phénomène de précession gyroscopique
monte l’arrière du rotor, l’angle d’incidence baisse tout en restant positif.
On peut aussi abaisser la vitesse du rotor à même incidence.
Pour le vol en descente sans propulsion, (par exemple,
lorsque le moteur est défaillant), on incline fortement le rotor vers l’avant
pour obtenir un angle d’incidence proche de celui utilisés en descente. Une
traction T est générée qui entretient la vitesse de l’appareil.
Pour virer, il faut agir sur la dérive (palonier)
dans le sens voulu, il faut également pencher le rotor dans le même sens que la
dérive. Deux nouvelles forces apparaissent, Fv la
force du virage et Fc la force centrifuge. Il en
résulte une inclinaison de l’appareil.
Commandes
de vol
Action du pilote |
Action sur l’autogire |
Mouvement |
Lancer le rotor Jusqu’à
obtenir une fréquence de rotation minimum de 150 tr/min qui permettra lors du
déplacement dans l’air de l’autogire d’entretenir l’autorotation du rotor,
ceci se fait manuellement ou à l’aide d’un moteur électrique « débrayable ». |
Rotation
du rotor de l’autogire |
Rotation
du rotor |
Mettre les gaz du moteur de propulsion Acquisition
d’une vitesse de translation suffisante au décollage. |
Vitesse de
rotation de l’hélice plus importante, donc augmentation de la sustentation |
Déplacement
vers l’avant Augmentation
de la vitesse du rotor |
Tirer le manche Pour
monter en faisant varier l’angle d’attaque. |
|
|
Pousser le manche : Pour
descendre |
0°<α<10° |
|