Comment un avion peut-il voler ?

Comment un plus lourd que l’air peut-il se maintenir en l’air ?



La force qui permet ceci c’est la portance,

La portance est une force qui s’exerce sur et sous l’aile. Elle est fonction de la vitesse, de la taille de la forme de l’aile et de l’air lui même.



Elle est en fait une application des théorèmes de Bernoulli et de Venturi.



Que nous disent ces théorèmes ?

Bernoulli : Dans le flux d'un fluide, une accélération se produit simultanément avec la diminution de la pression. Dans un flux de fluide sans viscosité et donc dans lequel une différence de pression est la seule force d'accélération, la vitesse est équivalente à celle donnée par les lois du mouvement de Newton.



Venturi : si le débit de fluide est constant et que le diamètre diminue, la vitesse augmente nécessairement ; du fait de la conservation de l'énergie, l'augmentation d'énergie cinétique se traduit par une diminution d'énergie élastique, c'est-à-dire une dépression.

venturiLa pression au point 1 est plus grande qu'au point 2.Et la vitesse du fluide au point 2 est plus grande qu'au point 1.

 

 

Cela signifie que l’air engendré par la vitesse parcourt entre le début de l’aile (le bord d’attaque) et la fin de l’aile (bord de fuite) dans le même temps. Dans la mesure ou la forme de l’air fait parcourir une plus grande distance par le dessus (extrados) que par le dessous (intrados), cette vitesse supplémentaire au-dessus de l’aile fait diminuer la pression, donc « aspire l’aile vers le haut.

La diminution de la vitesse de l’air sous l’intrados entraine elle une surpression d’où une force repoussant l’aile vers le haut. La résultante de ces 2 forces vers le haut se nomme la portance. Dans la pratique on considère qu’environ 2/3 de la portance provient de l'extrados

aile

Sur la figure ci-contre, on voit que le profil de cet aile n’est pas symétrique, la distance entre bord d’attaque et bord de fuite est plus grande par l’extrados que par l’intrados.

 

Mise en évidence de ces effets venturi et Bernoulli

effet venturi

Prenez 2 feuilles de papier et tenez-les bien parallèles. Soufflez entre les feuilles, vous constatez qu’elles se rapprochent vous avez plus de vitesse entre les feuilles, vous venez de créer le même phénomène que la portance.


L'aile ou la voilure est l'ensemble des surfaces d’un aérodyne, assurant la portance en vol.

La portance repose sur la déflexion d'une masse d'air par une aile en mouvement.

Cette portance comme vu plus haut dépend de la surface de l’aile (ou surface alaire) de la vitesse de l’air sur cette surface et de la densité de l’air.

Sa valeur est donnée par le théorème de Kutta-Jukowski 
kutta

La portance verticale en newtons (N) d'une aile vaut :
Rho masse volumique du fluide en kg/m3
V: vitesse en m/s
S: surface de référence en m²
Cz coefficient de portance (Coefficient sans dimension) qui dépend de la forme de l'aile et de son incidence


On remarque que si la portance est proportionnelle à la surface, elle est par contre proportionnelle au carré de la vitesse.

Le coefficient de portance Cz de l'aile dépend de plusieurs facteurs:


1 De l'angle d'incidence, ou angle d'attaque. Lorsque l'angle augmente, la portance augmente selon une certaine pente de portance puis atteint un maximum. Une fois cet angle dépasséla portance s'effondre brutalement, c'est le décrochage que nous verrons plus tard.

2 De la pente de portance de l'aile, qui dépend de son allongement effectif de son profil et des conditions du milieu (N de Mach et de Reynolds dans l'air).

3De la forme en plan de l'aile et de sa flèche, qui affectent l'allongement effectif de l'aile,

4 Du profil de l'aile, notamment de sa cambrure,

5 De la modification de ce profil (corde et cambrure) par des dispositifs hypersustentateurs, becs et volets de courbure (slats/flaps en anglais) spoilers….

6 De la génération de tourbillons porteurs à grande incidence (Vortex Generators, becs DLE, vortilons)

7 De la proximité du sol : l'effet de sol en diminuant la déflexion augmente l'incidence locale donc la portance.

 

Variation de la position des ailes par rapport au su fuselage
Pour les monoplans, on distingue les ailes en fonction de leur implantation sur le fuselage :

Ailes basses ; Cette position permet de bénéficier de l’effet de sol au décollage, meilleure visibilité vers le haut et les cotés, jambes de train plus courts.

 

ailebasse

Ailes médianes

ailemédiane

Ailes hautes ; Cette position permet une meilleure visibilité vers le bas et pour les avions de brousse ou de montagne évite les projections sur les ailes pendant atterrissage et décollage.

 

Aile haute avec haubans hautehauban

 Aile haute sans hauban dite cantilever

 hautecantilever

Ailes parasol, surélevées au-dessus du fuselage. Mêmes avantages que les ailes hautes

 

parasol

Ailes de mouette, elles offrent une portance relativement élevé ainsi qu'une meilleure stabilité dans les virages

ailemouette

Ailes de mouette inversées, Elles permettaient sur les warbirds l’utilisation d’hélices de grand diamètre et facilitaient décollage et atterrissage sur ces avions à train classique. Elles facilitaient aussi le largage de bombe.

mouetteinversee

Configuration avec plusieurs ailes

L’avion biplan est muni de deux ailes d'envergure  égale, placées l'une au-dessus de l'autre. Cette configuration est la plus répandue aux débuts de l'aviation

biplan

Le sesquiplan (littéralement un et demi en latin) est un biplan dont l'aile basse est d'une surface inférieure à la moitié de celle de l'aile haute. Cette formule qui  n’est plus employée permettait de conserver des qualités aérodynamiques du biplan  mais avec un poids et une trainée moindres et une visibilité accrue vers le bas

sesquiplan

Le sesquiplan inversé est quant à lui un biplan dont l'aile haute est d'une surface inférieure de moitié à celle de l'aile basse. Cette formule fut très peu employée 

sesquiplaninverse

Des avions multiplans  voient également le jour au début de l’aviation. La formule fut vite abandonnée.

multiplan

Ailes en tandem est un biplan dont les deux plans porteurs sont placés l'un derrière l'autre. Cette configuration fut utilisée par le Pou-du-ciel d'Henri Mignet

tandem

Aile jointe ou fermée ou en anneau, présente une aile non plane, fermée en vue de face, de forme rectangulaire, annulaire ou encore circulaire. L'aile en anneau serait théoriquement la forme la plus adaptée pour réduire l'intensité des tourbillons marginaux[

 

anneau

 

Variation de l’allongement de l’aile

L'allongement d'une aile (noté λ (lambda), ou AR pour Aspect Ratio en anglais) est égal au carré de l'envergure divisé par S la surface portante allongement

allongement

L'envergure est la distance entre les extrémités des ailes.

Les avions à faible allongement (aile trapèze ou delta…) sont plus efficaces structurellement, plus maniables et ont des profils plus fins, tandis que les avions à allongement élevé sont plus aérodynamique car ils ont moins de traînée induite par la portance.

gallongement

allongementmoyen

petitallongement

grand allongement

 

allongement moyen

 

petit allongement

Variation de l’angle de flèche

L'angle de flèche c’est l'angle formé entre le lieu des points situés au quart avant des cordes de profil et le plan transversal de l'appareil. Si ce lieu de points n'est pas une droite (flèche variable), on prend alors le bord d'attaque comme référence.
fleche
Une aile droite (0° d'angle de flèche) est l'aile la plus efficace structurellement et la plus commune sur les avions ne dépassant pas Mach 0,6. Une aile en flèche (angle de flèche positif) permet de réduire la traînée de compressibilité d'un avion volant à plus de Mach 0,7.
L'angle de flèche est d'autant plus important que le nombre de mach est élevé, de manière à diminuer la traînée d'onde.
Juste à titre de curiosité, les ailes en flèche inversée (angle de flèche négatif) peuvent apporter une plus grande maniabilité, mais l’avion est moins stable est plus difficile à contrôler. Et à titre anecdotique on peut aussi citer avion à flèche oblique.

flechedroite

flechepositive

flecheinversee

variable

Flèche droite           

flèche positive

flèche inversée

Flèche ( géométrie) variable


delta

gothique

Aile delta

Aile gothique

En longitudinal : le bord avant est appelé bord d'attaque et le bord arrière bord de fuite.
En transversal : la jonction de l'aile au fuselage s'appelle l'emplanture. La jonction du bord d'attaque au fuselage peut être prolongée vers l'avant par un apex (LERX en anglais).
L'extrémité de l'aile (ou saumon) peut être simplement coupée net, ou bien  terminée par une forme spéciale courbée vers le haut ou vers le bas. Il existe aussi des ailettes marginales ou winglets, simples (vers le haut) ou doubles (vers le haut et vers le bas) ou très haut (sharklets).

 

Structure et géométrie de l’aile

La géométrie d'une aile se définit en fonction de plusieurs éléments:
L’envergure, surface alaire, allongement. La surface alaire (portante) comprend les ailes aussi la partie du fuselage située entre les ailes, dans le prolongement des bords d'attaque et de fuite.
La flèche : c'est l'angle horizontal formé entre le lieu du quart avant des cordes et l'axe transversal de l'avion.
Le dièdre : c'est l'angle vertical formé entre le lieu du quart avant des cordes et l'axe transversal de l'avion.diedre
Le profil, la corde, l’ épaisseur.

 
L’angle de calage : angle entre la corde du profil d'emplanture et l'axe longitudinal du fuselage.

calage

aile

 

 

 

 

Il existe différents profils avec pour chacun des utilisations particulière.

biconvexesymetrique

biconvexeassymetrique

planconvexe

Biconvexe symétrique

Intrados et l’extrados sont symétriques donc l’air s’écoule à la même vitesse de chaque cotés La portance n’existe que grâce à l’incidence donnée à cette aile. Ce type de profil est la plupart du temps fin. il diminue  la formation de trainées. Ce type de profil est adapté en voltige.

Biconvexe dissymétrique

La ligne moyenne est à simple courbure (intrados et extrados convexes).

La cambrure de cette ligne lui permet de décrocher à un angle d’incidence plus élevé que le symétrique. Ce type de profil est favorable au vol lent. C’est ce que nous rencontrons sur nos avions d’aviation générale

 

Plan convexe

Il décroche à un angle d’incidence plus grand que le profil biconvexe symétrique, il est adapté à des vols rapides si son extrados est peu cambré. Il est utilisé dans le modélisme car sa fabrication est facile.

 

creux

jedelsky

supercritique

Creux

La ligne moyenne est à simple courbure (intrados concave, extrados convexes). Plus cette ligne est cambrée plus le coefficient de portance est important, son angle d’incidence maximal avant décrochage est l’un des plus grand.

 

Profil creux Jedelsky

Il qui consiste à transformer les deux tiers du profil creux en une simple planche ce qui rend sa construction beaucoup plus facile, mais cela n’apporte rien du point de vue aérodynamique.

Supercritique

La ligne moyenne est à double courbure (extrados convexe et intrados plat, creusé dans la partie arrière de l'intrados). Ce profil permet, à trainée et portance égale, une augmentation de la vitesse maximum. C’est celui de nos avions de ligne

 

autostable

laminaire

Double courbure (ou autostable)

La ligne moyenne est à double courbure. Sa cambrure permet un décrochage en douceur. Sa seconde courbure lui permet de remplacer le plan canard de certains car il est compensé par l'effet inverse du couple piqueur : le couple cabreur.

Profil laminaire

Les ailes à profil dit "laminaire" ont été développées à l'origine pour faire voler un avion plus vite. L'épaisseur h d'une aile à profil laminaire est plus faible qu'une aile à profil conventionnel, le bord d'attaque est plus "pointu" et ses surfaces supérieures et inférieures sont presque symétriques par rapport à la corde. La partie la plus épaisse h d'une aile laminaire se produit à environ 50% de la corde, alors que pour une aile classique, la partie la plus épaisse se trouve à environ entre 20 et 30%, l’écoulement laminaire autour de l’aile se poursuit donc sur une plus grande longueur de l’aile. Mais il faut noter qu’elle soit dite laminaire ou non, toute aile présente une partie de son extrados ou il y a écoulement laminaire.

Chaque profil a ses caractéristiques particulières  et son nom correspond le plus souvent à celui du centre d’étude ou de la soufflerie oû il a été mis au point ( Eiffel,Lilienthal, Gottingen, NACA...... suivi éventuellement d’un numéro).

 

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