UN GRAND AVIATEUR DISPARAÎT
Le 7 décembre 1936 est un jour funeste pour l’aéronautique. Cette date est marquée par la disparition d’une figure de l’aéropostale, Jean MERMOZ.
Breveté pilote militaire à l’âge de 20 ans en 1921, Jean Mermoz est successivement affecté à Metz-Frescaty, en Syrie, ou bien encore à Nancy-Essey. Après avoir quitté l’armée, Jean Mermoz entre chez Latécoère où il assure des missions pour l’aéropostale. C’est là qu’il rencontre deux autres figures de l’histoire de l’aviation, à savoir Henri Guillaumet et Antoine de Saint-Exupéry. En 1927, Mermoz assure la liaison depuis Toulouse jusqu’à Dakar. L’année 1929 voit Mermoz et Guillaumet ouvrir la ligne à travers la Cordillère des Andes en Amérique du Sud. Restait à traverser l’Atlantique Sud : c’est chose faite le 13 mai 1930. Mermoz relie Saint-Louis-du-Sénégal à Natal, au Brésil, en 52 heures à bord d’un hydravion Latécoère.
Entre 1930 et 1936, Mermoz effectue vingt-trois traversées de l’Atlantique-Sud, sur des appareils aussi divers que les hydravions Latécoère 28.3, 300 et 301, Blériot 5190, et autres appareils terrestres, Couzinet Arc-en-Ciel ou quadrimoteur Farman F220.
Jean Mermoz disparaît à bord de l’hydravion quadrimoteur Latécoère 300, la Croix-du-Sud, le 7 décembre 1936 avec à son bord Alexandre Pichodou, copilote, Henri Ezan, navigateur, Edgar Cruveilher, radio, et Jean Lavidalie, mécanicien. Après un premier retour à Dakar pour réparer un problème de réducteur au niveau du moteur, l’avion redécolle sous les yeux d’Henri Guillaumet, A 10 h 43, Cruveilher lance le dernier message en morse, depuis la Croix-du-Sud : « Coupons moteur arrière droit » ou « Avons coupé moteur arrière droit », sans aucun détail supplémentaire. Malgré de nombreuses recherches, on ne retrouve aucune trace de l’appareil ni de son équipage. L’hypothèse soulevée serait que le réducteur du moteur aurait finalement cassé et que l’hélice, emportée par sa vitesse de rotation, aurait fini par se détacher, sectionnant au passage la dérive de l’appareil ou une partie du fuselage, derrière laquelle courait la câblerie permettant de commander une partie de l’hydravion.
En France, la disparition de Jean Mermoz est vécue comme une catastrophe nationale. Le 13 décembre, soit six jours seulement après la catastrophe, Jean Mermoz, ainsi que tout l’équipage de la Croix-du-sud, est cité à l’Ordre de la Nation.

