Les poèmes-objets des 3èmes

Ces textes ont été écrits par les élèves de la classe de 3ème de Mme Aubry. Ces poèmes sont tellement beaux qu’on les partage avec vous !


Mais le poème préféré de la classe de 3ème n’est pas ici… Il faudra consulter le journal l’Encre des Jeunes n°14 pour le découvrir !

Personne muette, de Corentine

Dans une brocante, je l’ai trouvée,
Elle était là, assise par terre,
Elle était imposante et carrée,
Blanche avec des touches noires,

Je l’ai choisie, cette machine à écrire,
Cette vieille invention pourtant nouvelle,
Cet ancêtre de l’ordinateur,
Beaucoup de questions se bousculent,

As-tu voyagé ?
Qu’as-tu vu ?
Qu’as-tu à m’apprendre sur l’Histoire ?
J’imagine qu’elle a voyagé,

De propriétaire en propriétaire,
A-t-elle appartenu à un fonctionnaire ?
A-t-elle écrit des histoires ?
Comme celle du Titanic ?

A-t-elle appartenu à un écrivain public ?
A-t-elle écrit des injustices ?
Comme dans les tribunaux ?
Coupable ou non,

Vérité ou corruption,
Seule elle connaît la vérité,
Mais ne pourra jamais parler,
Maintenant que je l’ai trouvée,

Je vais m’en occuper,
Elle ne peut pas garder tout pour elle,
Il faut extérioriser,
Tout ce qu’elle a enduré,

Je suis triste qu’elle ne parle pas,
Mais aujourd’hui, elle ne va plus se taire,
Avec moi, elle va parler,
C’est à moi qu’elle va se confier,
Et j’en suis flattée !

La Louche, de Camille

Aujourd’hui  je m’ennuie terriblement
Alors pour passer le temps
Je m’en vais chercher
Des choses oubliées

Soudain dans le grenier
Je vois quelque chose de cachée
Derrière de vieux cartons poussiéreux
Je vois quelque chose de mystérieux,

Quelque chose qui ressemble à un outil
et qui a un peu bruni
ou qui ressemble à un vieux bout de bois
que mon papa a dû laisser là.

Je m’approche tout doucement
Et je vois une louche qui dort depuis longtemps
Elle me rappelle le bon vieux temps
Le temps ou j’étais petite,

Quand ma grand-mère me préparait de bons petits plats
avec cette louche c’était une fête à chaque repas
J’adorais quand elle me préparait
mon plat préféré.

Maintenant je m’en vais la rapporter
A la cuisine
avec les ustensiles
et rendre hommage à celle que j’ai aimée

Celle que j’aimerais toujours
Ma grand-mère

Le collier particulier, de Camille

Quand on est un collier,
Qui a un passé tumultueux,
D’une couleur dorée,
Et de souvenirs amoureux.

Comme un médaillon,
Qui sert aussi de montre.
D’une douleur savoureuse,
Des moments vécus avec ma grand-mère

Comme une deuxième mère,
Qui nous rappelle le bruit de la mer,
Sans agitation comme une vague d’émotion.
La passion des moments perdus,
Qu’on ne retrouvera plus.

Nos repères envolés, à tout jamais.
Etouffé par le passé, qui reflète sur le présent.
Comme sur ce collier avec qui on se repère dans le temps.

Ma bague, de Eva

Cette bague de ma grand-mère,
Elle me paraît sincère,
Quand je la vois,
La nostalgie monte en moi.

Même si je ne l’ai pas connue,
Je m’en serai voulue,
De ne pas la récupérer,
Pour la garder avec moi en sûreté.

Son reflet doré,
Illumine ma journée,
Quand je la vois,
Je pense à toi.

Ses pierres incrustées me font penser
A un insecte qui veut s’envoler.
Comme lorsque tu es partie,
Pour le paradis.

La trousse, de Cameron

Toi, petite trousse, combien d’affaires as-tu portées
Avec ta grande forme arrondie ?
Pourquoi veux-tu te refermer
Et abandonner toutes ces copies ?

Avec ta fermeture en plastique,
Et son incessant bruit qui se referme.
Quand il résonne dans ma tête,
Toutes mes pensées deviennent fermes.

La première fois que je t’ai ouverte
J’ai pensé à tant de stylos
Quand j’ai aussi découvert
Que tu avais des des plumeaux

Quand j’ai pensé à ton histoire,
Je me suis dit qu’il était déjà trop tard
Pour avoir encore l’espoir
D’un jour pouvoir te revoir.

Quand j’ai repensé à ta couleur bleue
J’ai su que tu étais déjà plus vieille
Car je suis retourné sur ces lieux
Et j’ai vu que c’était déjà pluvieux

Mes premières boucles d’oreilles, de Enola

Elles sont aussi petites que des grains de maïs,
Elles sont aussi légères que des plumes,
Elles sont jaunes comme des rayons de soleil,
Elles sont décoratives telles des objets en vitrine.

Ces boucles d’oreilles,
Je les ai eues à mon premier anniversaire,
C’est ma marraine qui me les avait offertes,
Quelques mois après, ma mère nous a amenées à la piscine,
Et une des deux soeurs s’est noyée,
Heureusement, ma mère l’a retrouvée.

Ces boucles d’oreilles,
Je les ai portées jusque mes six ans,
Jusqu’à ce qu’une des deux jumelles
Me blesse une oreille,
Mon père a dû la ressortir avec deux pinces !
Je crois que je m’en souviendrai toute ma vie !

La Carabine, de Alexis

Cet objet est le mien
Mais, c’est aussi le tien
L’histoire de cette arme est particulière
C’était l’arme de mon Grand-Père qui n’était pas d’hier

Cette arme était faite pour tuer les geais
Qui passaient au-dessus de la haie
Les geais allaient souvent dans le mirabellier
Pour manger les premières mirabelles

La vue de cette arme était souvent assez loin
On pouvait même tirée dans les coins
Le viseur était comme la clef

Pour être déterminé ?
Je le vois encore parler à cette arme
En face de l’arbre

Maintenant cette arme ne sert plus à rien
Mais elle est toujours là

L’histoire d’une télévision, de Alicia

Tu te trouvais dans une brocante, je ne trouvais rien d’intéressant puis je t’ai vue et j’ai eu un coup de foudre. Je t’ai regardée pendant des heures et j’ai fini par t’acheter. Tu me paraissais ancienne. Je m’imagine que tu as du être utilisée de nombreuses fois. Je m’imagine que tu faisais défiler des films en noir et blanc. Tu en as connu des histoires. Tu en as vue des vies se faire et se défaire? Quels secrets gardent-tu en toi? Peux-tu me les raconter, me partager tes aventures ? J’imagine que tu as dû servir pendant les années 60 ou 80. Tu changes de couleur au fil du temps comme si tu vieillissais. Je pense que tu étais blanche, maintenant tu es jaune clair de vieillesse. Ton pied qui te maintient te grandit mais tu restes haute comme trois pommes.

Le vieux téléphone, de Alicia

Qui a pu t’utiliser?
Ton vieux bois et métal
Cachent-ils des secrets?
On pourrait les publier dans un journal.

Aujourd’hui, tu as perdu ton élégance,
Ta manivelle est toute rouillée,
La sonnerie n’est plus que transparence,
Plus aucun de tes fils ne veut fonctionner.

Qui sont les amoureux ?
Tu leurs as donné la chance de se parler
Malgré la distance savoureuse.

A ce jour, certains pensent que tu n’es plus qu’un souvenir
Mais pour moi,  tu as de la valeur,
Tu es un survivant du temps

Ma lance venue d’ailleurs, de Margo

Mon père, par une chaude journée
Se trouva à flâner
Dans des villages peuplés

Cette île,
Au delà du monde,
Avec vue sur l’océan,

Le monde a donné la vie
A cette île nommée Nouvelle Calédonie
Ce pays d’outremer
Abrite sur ses terres
Enfants, parents,vieux ,
Qui ont observé dans les cieux
nombreux volatiles. 

Cette lance vient de là
où l’on protège
La terre vierge,
L’océan et ses lagons,
Depuis 1998,
Elle a fait le grand huit,
Pour arriver jusqu’à moi. 

Elle est faite de bois,
De plume blanches et noires,
De corde,
De couleur brune,
Elle est grande.

La pierre est taillée ;
Dans un fossile,
Comme chaque cordelette
Est ficelée.

Elle est comme une grande tige,
rejointe par un morceau de fer pointu
Autrefois au service d’anciens combattants,
Maintenant comme décoration,
Accrochée au mur avec ses longues plumes,
Autrefois blanches et noires,
Elle est devenue brune. 

La crécelle, de Julien

Le jour où je t’ai vue tu étais poussiéreuse, seule, abandonnée comme un mendiant qui demande qu’une chose être vu et aidé. Son bois si fragile est élégant. Ta langue de bois qui claque contre tes dents  et ce bruit désagréable qui provoque un son strident et crépitant.Tu es comme une personne bavarde qui parle, tu n’attends qu’une seule chose être utilisée. Tu as peut être été utilisé par un lépreux qui voulait indiquer la maladie ? avant de te retrouver seule et poussiéreuse, exclue.

Chansons et Monologues, par Lilou

Le 3 avril 1897
Le 2 juin 2017
Cette perle de 120 ans
Cet objet en a passé du temps.

Ce livre a couru à travers de nombreuses mains
Ce livre est rempli de chansons et de poèmes
Le poète écrit de ses propres mains, des mots qu’il aime
Qu’il soit chanteur ou artiste qu’importe sa fonction pour demain.

Sa couverture est déchirée
Elle était tapissée de mille belles pensées
Elle était comme la couleur de la terre
Elle aurait pu appartenir à un soldat de la guerre,

Ou alors à un enfant désespéré
Qui cherchait un foyer où se réfugier.
Un poète dans l’âme sûrement
Et plus tard, un soldat qui jamais ne ment.

Ai-je le mérite de feuilleter ses pages,
Ses pages qui sont écrites avec le cœur,
Un cœur plein de bonnes intentions ?
Ses intentions qui sont maintenant sous ma responsabilité.

La broche, par Lorédane

Toujours au fond de sa poche,
Elle la gardait précieusement.
L’été elle sortait sa broche,
Pour décorer son chapeau.

Elle est ornée de ses petites pierres,
Précieuse, elle était fragile
Fragile comme une fleur
Petite comme une pâquerette
Ces petites ailes étaient grandes ouvertes.
Elle était vert d’eau
Comme la vue depuis un bateau.

L’été, elle se promenait
Elle se sentait libérée
De pouvoir en fin voler.

Un objet familial, par Julian

Dans ma maison, surgit une vitrine.
Au premier plan, une cruche en cristal,
Qui se transmet de génération en génération.
Mais que t’es-t-il arrivé ?

Cette cruche qui autrefois,
appartenait à mon arrière grand-père,
A été fabriquée de ses propres mains.

Sans rayures, ni éclaboussures,
Elle vit encore, comme une fleur éternelle,
Malgré les années qui défilent.

Avec fleurs et feuilles gravées,
Cette cruche exposée,
N’a jamais vu le Soleil,
Mais tellement de merveilles.

Cet objet m’attriste avec son passé,
Mais me rend aussi heureux,
De savoir que dans quelques années,
Cette cruche éternelle me reviendra si précieux.

Montre-moi le Temps, par Elise

Une montre aux aiguilles arrêtées
Sur mon chemin s’est retrouvée.
Pourquoi tes aiguilles ne tournent plus?
Pour toi le temps s’est arrêté comme des lumières dans une rue.

Pourquoi es-tu tellement rouillée?
Tu fais peine à voir de l’extérieur,
Mais en ouvrant ton cœur
On découvre des rouages figés, un peu d’amour qui veut rester.

Dans le passé, ce que tu devais être élégante!
Aujourd’hui tu es vielle et abîmée.
Peut-être dans le futur, tu seras errante.

Maintenant tu es à mes côtés,
Et plus je vois le temps passer près de tes aiguilles figées,
Moins je vois ma vie défiler.

Le doudou familial, par Léo

Transmit par sa famille,
Il l’accompagnera toute sa vie,
C’était certainement le plus beau chien,
Même sans vie, il restait son meilleur ami.

Toujours coincé au fond d’un tiroir,
Parfois il allait le voir,
Pour l’emmener au lavoir.

Il était doux, certes petit, mais tellement beau,
Avec pour couleurs le noir, le rouge, le blanc et le bleu,
Mais surtout il était brun, le plus beau des bruns le plus éclatant et resplendissant,
Il sentait bon, transpirait la douceur, la joie et le bonheur.

Sa grand-mère a dit à sa mère,
Donne le à ton fils qui le donnera en tant que père à son tour,
C’est un héritage familial qui ne doit pas se perdre.

L’habit ne fait pas le moine,
Il est petit mais avec le plus grand des cœurs,
Porté dans son cœur à tout jamais,
Même désossé, il ne sera jamais oublié.

Collier d’enfance, Solène

Il dormait paisiblement
Elle le réveilla, c’était son choix.
Ce collier rouge irisé
Changeant selon la façon dont on l’orientait.
Elle devenait bleue puis violette
Et orange quand on l’orientait vers sois.

C’était comme une fleur
Et comme une étoile de mer au bord de la plage
Entourée d’une ficelle tressée
A son cou elle le portait l’après-midi et même la nuit.

Elle le sortait lors des grandes occasions.
C’est comme si elle ne l’avait jamais laissé de côté.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.