Le
mur de Berlin (en allemand Berliner Mauer), « mur de la honte » pour
les Allemands de l'ouest et « mur de protection antifasciste » d'après
la propagande est-allemande, est érigé en plein Berlin à partir de la
nuit du 12 au 13 août 1961 par la République démocratique allemande
(RDA), qui tente ainsi de mettre fin à l'exode croissant de ses
habitants vers la République fédérale d'Allemagne (RFA). Le mur sépare
physiquement la ville en Berlin-Est et Berlin-Ouest pendant plus de
vingt-huit ans, et constitue le symbole le plus marquant d'une Europe
divisée par le Rideau de fer. Plus qu'un simple mur, il s'agit d'un
dispositif militaire complexe comportant deux murs de 3,6 mètres de
haut[4] avec chemin de ronde, 302 miradors et dispositifs d'alarme, 14
000 gardes, 600 chiens et des barbelés dressés vers le ciel. Plusieurs
centaines de ressortissants de la RDA perdent la vie en essayant de le
franchir, les gardes-frontière est-allemands et soldats soviétiques
n'hésitant pas à tirer sur les fugitifs. L'affaiblissement de l'Union soviétique, la perestroïka conduite par Mikhaïl Gorbatchev et la détermination des Allemands de l'Est, qui organisent de grandes manifestations, provoquent, le 9 novembre 1989, la chute du « mur de la honte », suscitant l'admiration incrédule du « Monde libre » et ouvrant la voie à la réunification allemande. Presque totalement détruit, le Mur laisse cependant dans l'organisation urbaine de la capitale allemande des cicatrices qui ne sont toujours pas effacées aujourd'hui. Le mur de Berlin, symbole du clivage idéologique et politique de la Guerre froide, a inspiré de nombreux livres et films. Aujourd'hui, plusieurs musées lui sont consacrés. |