Les débouchés des CPGE littéraires

 Un bilan encourageant !

CPGE littéraires : « Les résultats de la première session de la BEL sont indéniablement positifs » 240 étudiants de khâgne ont intégré, en 2011, l’une des 25 écoles de commerce de la BCE (Banque commune d’épreuves) (1), 92 l’une des six Ecricome (2), 38 sont entrés à l’Ismapp (Institut supérieur du management public et politique), 27 au Celsa (Centre d’études littéraires et scientifiques appliquées, université Paris-IV Sorbonne), 17 à l’Isit (Institut de communication et de management interculturels), 12 dans l’un des quatre IEP (instituts d’études politiques) participants (3), et trois à l’École nationale des chartes, selon un premier bilan de la BEL (Banque d’épreuves littéraires) fourni par le MESR à AEF. La BEL est un dispositif mis en place en 2011 pour favoriser le recrutement des élèves de classes préparatoires littéraires par d’autres écoles que les ENS (AEF n°136891).

Lundi 14 novembre 2011, un « comité de la BEL », réuni au MESR sous la présidence d’Olivier Faron, directeur adjoint du cabinet de Laurent Wauquiez et ancien directeur général de l’ENS Lyon, a « confirmé les pistes de travail qui permettront la croissance et la consolidation du dispositif », indique à AEF Marc Even, président de l’APPLS (Association des professeurs de premières et de lettres supérieures). À savoir : le développement d’un « pôle d’information conjoint, encadré par un nouveau site de l’Onisep dédié à la voie littéraire » ; le développement, à l’horizon 2013, « d’un site unique d’inscription aux différents concours, voire de ventilation des admis » ; et « l’amélioration des formules de recrutement quand il y a lieu ».

Voici le tableau complet des résultats de la session de la BEL 2011 :

Ecole Nombre de Candidatures Nombre d’admissibles Nombre d’admis (et liste complémentaire) Nombre d’intégrés
ENS Ulm 1351   75 (+13) 75
ENS Lyon 3147   109 (+73) 109
ENS Cachan 389   8 8
IEP (4) Lille: 470; Lyon: 420; Rennes: 149; Toulouse: NC Lille: 46; Lyon: 39; Rennes: 21; Toulouse: 38 Lille: 12; Lyon: 14; Rennes: 6; Toulouse: 10 Lille: 5; Lyon: 6; Rennes: 1; Toulouse: 0
Celsa 583 154 36 27
BCE (25) 5811   240 240
Ecricome (6) 1971   92 92
Esit 153 70 6 0
Isit 108   72 17
Ecole des Chartes 149 7 4 3
Ismapp NC 182 154 38

Invité à commenter les résultats de la première session de la BEL, Marc Even estime que « l’objectif initial de la banque, qui était d’arriver au millier d’admis, est pratiquement atteint, avec 924 admis dans les 42 écoles ou formations qui recrutent via ce dispositif ». Le nombre total d’intégrés s’élève à 641, dont 75 à l’ENS Ulm, 109 à l’ENS Lyon et 8 à l’ENS Cachan. « Cela représente 25 % de débouchés réels pour les khâgneux, qui sont 4 200 en classes préparatoires », se réjouit Marc Even.

DES RÉSULTATS « INDÉNIABLEMENT POSITIFS » (MARC EVEN, APPLS)

Il se félicite notamment que le dispositif de la BEL « ait tenu debout » : « C’est miraculeux qu’elle ait fonctionné dès la première session, car elle avait cette année très peu de moyens logistiques et financiers. » « Ces débouchés, qui existaient déjà auparavant, mais que la BEL rend plus visibles, mobilisent des énergies spécifiques de la part de bons élèves de khâgne, qui se préparent spécialement pour le Celsa ou pour les écoles de commerce, par exemple. Cela permet aussi de retenir certains étudiants en prépa. Ces résultats sont donc indéniablement positifs, et la BEL ancre l’univers des littéraires dans une réalité qui n’est pas seulement celle de l’enseignement. »

Interrogé sur les difficultés rencontrées lors de cette première session et sur les points d’amélioration à apporter au dispositif, Marc Even répond : « Du côté des IEP, je pense que ces derniers ont échoué à rencontrer leur public. Il y a eu beaucoup de candidatures, mais peu d’intégrés à l’arrivée, notamment à cause du système d’intégration différée en 3e année. Beaucoup d’étudiants ont donc préféré ‘cuber’ leur khâgne. » Concernant les écoles de commerce, « la BCE a peu progressé en nombre d’intégrés par rapport à 2010, c’est le statu quo ». Quant aux écoles Ecricome, « si les objectifs n’ont pas été atteints puisqu’il n’y a eu que 92 intégrés pour 175 places, il faut souligner qu’il y a eu un gain de 25 étudiants par rapport à 2010 », indique Marc Even. Au niveau du nombre de candidats, la BCE en a enregistré 760 (+4,1 % par rapport à 2010) tandis qu’Ecricome en a attiré 455, chiffre en hausse de 59,7 % par rapport à l’année précédente.

PARIS-DAUPHINE ENTRE DANS LE DISPOSITIF POUR LA SESSION 2012

La session 2012 verra quelques évolutions, mais pas de révolution : « Le travail de partenariat se poursuit de manière ouverte, explique Marc Even. Les écoles de la BCE [qui utilisent les épreuves de la BEL en sus de leurs propres épreuves] ont décidé de donner un coefficient plus fort aux épreuves BEL, c’est-à-dire qu’elles pèseront un tiers du total, soit le double de cette année. En dehors des épreuves BEL, il y aura aussi une épreuve de moins (6 au lieu de 7), et le nombre de sujets différents sera réduit. Cela revient à simplifier le dispositif pour environ la moitié des écoles de la BCE. » Interrogé sur la possibilité qu’à terme, les écoles de la BCE adoptent le même dispositif que celui des Ecricome (c’est-à-dire de ne prendre en compte que les épreuves de la BEL), Marc Even estime que « cette question est encore taboue » mais que « les choses bougent ».

Il insiste sur la nécessité de « mieux s’adresser aux khâgneux en développant l’information auprès d’eux comme de leurs professeurs », de manière à « mieux étaler les recrutements en dehors des 250 premiers étudiants reçus partout ». « Il faut aussi que des étudiants un peu moins forts prennent confiance et se portent résolument candidats à des formations qui, de leur côté, cherchent à les recruter », insiste Marc Even.

Enfin, il indique que d’autres formations ou établissements rejoindront la BEL en 2012, « à commencer par la licence de gestion de l’université Paris-Dauphine » (30 places prévues, sur deux mentions « gestion » et « sciences de la société »). « À l’horizon de 2013, des masters sélectifs en géographie et en aménagement du territoire devraient suivre. D’autres pistes encore sont à l’étude », ajoute-t-il.

(1) Audencia Nantes, EM Normandie, EM Strasbourg, Edhec, EM Lyon, ESC Amiens, ESC Bretagne-Brest, ESC Chambéry, ESC Clermont, ESC Dijon, ESC Grenoble, ESC La Rochelle, ESC Montpellier, ESC Pau, ESC Rennes, ESC Saint-Etienne, ESC Toulouse, ESC Troyes, ESCP Europe, Essec, HEC, Inseec, ISC, Skema, Télécom EM.

(2) Bordeaux École de management, Escem, Euromed management, ICN business school, Reims management school, Rouen business school.

(3) les IEP de Lyon, Toulouse, Lille et Rennes.

Lire aussi dans les dépêches :

Recrutement des littéraires par les ESC : le « volontarisme » des Ecricome contre les « précautions » des écoles BCE (Marc Even, APPLS)
AEF n° 146821 du lundi 14 mars 2011 – ES  Réforme des CPGE « lettres » : la banque d’épreuves littéraires permettra d’intégrer d’autres écoles que les ENS dès 2011
AEF n° 136891 du vendredi 3 septembre 2010 – ES  Écoles de commerce : en 2011, les épreuves écrites de la banque Ecricome seront « allégées » pour les élèves admissibles aux ENS
AEF n° 135579 du jeudi 22 juillet 2010 – ES

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