Des ateliers de pratique ont ensuite permis aux enseignants de s’approprier la méthode à la fois plus rapide et plus motivante pour les élèves.
Voici le compte rendu de la conférence.
Introduction : La pratique courante de la traduction ne perçoit pas toujours la notion de phrase latine qui exprime une cohérence de la pensée.
Visées de l’enseignement du latin
- Faire sentir que la langue est structurée selon des catégories très générales, qui correspondent à la réalité du monde. La langue reflète la réalité.
- Faire sentir la dynamique de la phrase : une phrase exprime une pensée, elle avance en même temps que la pensée.
- Faire sentir qu’il y a dans la phrase, et en particulier dans la phrase complexe, une hiérarchie avec des éléments premiers et des éléments seconds.
Vue d’ensemble des programmes
1. Lire le latin. Comparaison avec le français. Ordre des mots / système à flexion.
2. Système flexionnel. Cas et fonction. Morphologie. Les pronoms.
Il ne s’agit pas de remettre les termes dans l’ordre de la phrase française, mais de lire dans l’ordre de la phrase latine. On est ainsi amené à envisager différentes possibilités avant de parvenir au sens.
Ainsi un extrait simple des Ménechmes de Plaute [voir documents en annexe] permet de découvrir les principaux pronoms, ego, hic, tu, qu’il s’agira de mémoriser, puis quid ? et les possessifs. Le texte simple et vivant se prête à la mise en scène accompagnée de gestes, qui aident à la compréhension et à la mémorisation.
3. Groupe nominal. Expansions du nom.
Types possibles de syntagmes
- Nom + adj. (qualificatif ou grammatical ; participe) >>> accord
- Nom + génitif >>> génitif (pas d’accord)
Équivalences structurelles
- Équivalence adjectif / génitif. Cela explique les deux modes d’expression de la possession : uilla mea / patris uilla.
- Équivalence adjectif qualificatif (ou participe passé) / relative : Villa ab hostibus deleta / uilla quae ab hostibus deleta est
La relative : elle s’accroche au nom, au pronom. Le pronom relatif représente son antécédent, il en garde le genre et le nombre.
La corrélation is…qui : des exercices de manipulation aident à comprendre le fonctionnement de la relative [voir documents en annexe]
4. Groupe verbal. Le verbe comme moteur de la phrase
5. Expression des circonstances. Elles sont secondes dans la hiérarchie de la phrase
- La notion de circonstance : élément qui se rattache au verbe plus indirectement que l’objet ou l’attribut. Hiérarchie. Nom ou proposition.
- L’espace et le temps ; l’opposition accusatif/ablatif.
- Les valeurs de l’ablatif
- L’ablatif absolu
- La succession temporelle : coordination, subordination, participe apposé et participe à l’ablatif absolu.
- Différents types de propositions subordonnées circonstancielles selon leur lien logique avec l’idée/l’action principale : temps, cause, conséquence, but, condition, concession.
- Les deux niveaux : propositions / syntagmes.
- La subordination et la hiérarchie entre les propositions.
- La fonction objet (équivalence structurelle entre un COD au niveau de la phrase simple et une proposition complétive d’objet (infinitive, propositions au subjonctif avec ou sans ut/ne, interrogative indirecte.) au niveau de la phrase complexe.
- Les constructions avec enclave.
- Parallélismes, corrélations et balancements (et…et, cum…tum, nec…nec….) Les mots outils sont à mémoriser ; constructions en chiasme ; asyndètes ; anaphores.
- Les constructions « en facteur commun »
La phrase est un corps vivant dans lequel il convient de délimiter les éléments pour mettre en évidence la construction, mais sans se laisser tenter par une réorganisation sur le modèle de la phrase française.
La traduction suppose deux lectures successives :
- une première lecture dynamique et inductive qui émet des hypothèses de sens en fonction des cas et des éléments de structure.
- une deuxième lecture, déductive, qui prend la phrase dans sa globalité et résout les énigmes.
Annexe : Documents « La dynamique de la phrase latine »
Marie-Anne Lefort