Le César aux pieds nus

Cristina Rodriguez, Le César aux pieds nus, Flammarion, 679 pages

Roman historique puisque c’est la période républicaine de Tibère qui défile sous nos yeux : Livia, «l’auguste» grand-mère, règne sur tout son monde. C’est elle qui élève le petit Gaius (le futur Caligula), adolescent difficile, parfois coléreux. Face à lui, ses frères Drusus et Nero, sa sœur Agrippine et son beau-frère Ahenobarbus … Tout ce petit monde vise la succession de Tibère, qui, lui, s’est retiré sur son île de Capri…
Claude, l’oncle, «le bègue, l’idiot», comme le surnomme sa famille, est plutôt touchant, cultivé, le seul qui se désintéresse du pouvoir…
A la mort de Livia, le jeune Caligula est confié à Tibère, vieillissant, pour parfaire son éducation, pour sa prise de la toge virile.
Tout ceci ne pourrait être qu’une pâle évocation romancée de la vie de Caligula, mais ce qui fait l’originalité de ce roman, c’est de percevoir toute la Grande Histoire et la petite par un jeune esclave, Hélicon, qui va devenir le confident, le familier de Caligula . Et c’est sa vision des événements, ses commentaires et jugements sur les grands de l’époque qui nous fait nous attendrir parfois sur Caligula, ce « lémure », comme le surnomme Hélicon. 
C’est une lecture que l’on dévore malgré ses 679 pages, on vit au rythme du texte, on fait partie de l’entourage de Caligula… A lire !

Denis Ferlin
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