Une expérience de partenariat entre les latinistes de 4ème du collège Fulrad de Sarreguemines et du collège Bichat de Lunéville
Tout a commencé le 11 mai 2005 grâce à la visite de Bliesbruck proposée par M A Lefort aux professeurs de langues anciennes de l’académie. Cette journée très intéressante au point de vue archéologique nous a également permis de nous rencontrer au cours d’un repas romain. Cécile a lancé un appel : elle voulait mettre sur pied une correspondance en latin avec un autre collège. Bien que le fait d’écrire dans un latin vivant et moderne m’effrayât un peu, j’ai été séduite par l’idée d’un partenariat, moi qui souffre toujours d’isolement dans ma matière. Rendez-vous fut donc pris en été chez moi près de Deneuvre que nous avons visité. Nous avons alors décidé de faire se rencontrer nos élèves lors d’une sortie commune à Bliesbruck (près de Sarreguemines) en septembre. Cette visite automnale et inaugurale a enthousiasmé nos élèves : une incursion en Allemagne pour visiter la tombe de la princesse celte (certains 4èmes de Lunéville font un IDD sur les celtes), puis fabrication et dégustation du pain antique sous l’œil attentif d’un archéologue, observation de la technique du potier et enfin visite des thermes. Du point de vue culturel, nous étions satisfaits. A midi, les Sarregueminois et les Lunévillois ont pu se mêler et même si la timidité ne leur a pas permis d’échanger beaucoup, ils se sont vus.
Cela a été le point de départ de notre correspondance : Sarreguemines a commencé. Nous avons reçu un premier courrier avec des photos et des lettres individuelles de présentation en latin. Les Lunévillois ont alors choisi leurs correspondants, selon leurs goûts. Après avoir obtenu l’autorisation des parents, nous avons créé des adresses gratuites à la poste et envoyé des photos ainsi que les réponses en latin. Pour relancer la discussion, chaque lettre comportait une question de civilisation du programme de 4ème. Les élèves, qui au départ hésitaient à écrire en latin, y trouvent maintenant du plaisir (les miens ne sont pas notés), ils me posent toutes les questions qu’ils veulent et je leur avoue humblement que pour moi aussi ce n’est pas facile : il se crée donc toute une complicité et cette activité se révèle à la fois ludique et grammaticalement efficace. Par exemple, une règle toute simple qui n’était pas acquise, Mihi est liber, a été utilisée spontanément dans toutes les lettres : Mihi est frater, Mihi est nomen etc. D’autre part, il m’est agréable de corriger leurs brouillons directement sur l’ordinateur : travail soigné, bien présenté. Ils peuvent facilement recorriger puis envoyer à leur correspondant.
L’expérience va se poursuivre jusqu’en juin. Mon seul regret est d’être obligée pour des raisons financières de renoncer à notre 2ème rencontre prévue au printemps à Grand. Elle aurait permis aux élèves de se retrouver et de mieux faire connaissance.
L’expérience va se poursuivre jusqu’en juin. Mon seul regret est d’être obligée pour des raisons financières de renoncer à notre 2ème rencontre prévue au printemps à Grand. Elle aurait permis aux élèves de se retrouver et de mieux faire connaissance.
Dominique Müller – collège Ernest Bichat – Lunéville
Pour conclure le compte-rendu très complet de Dominique, j’ajouterai que ce travail de thème latin redonne vie à cette langue dite morte : tout comme l’anglais, l’allemand ou l’espagnol, les élèves apprennent à communiquer en latin vivant, et la traduction de mots modernes comme « rock n’ roll » ou « football » nous a beaucoup amusés ! Certains élèves d’ailleurs, dans leur brouillon, mêlaient des mots anglais dans leurs phrases en latin… emportés par leur élan ! Un partenariat de ce type peut être facilement organisé entre deux collèges : programme commun de sorties, échanges en latin, envois de compte-rendus etc. Une idée à suivre, donc.
Cécile Grauling – collège Fulrad – Sarreguemines