Analyse Élémentaire Organique |
1. Rappel des notions datome-gramme et de mole.
un atome gramme dun élément simple
représente N = 6,02.1023 atomes de cet élément simple. On dit que sa masse
atomique (A) est égale à la masse de N atomes.
une mole est une quantité de matière qui représente N = 6,02.1023
molécules de la substance considérée.
Ainsi la masse molaire du butane C4H10 vaut-elle 58 g
Exercice n°1 (généralités).
2. Détermination de la formule brute dun composé.
Exercice n°2 (généralités).
Puisque la somme des pourcentages de C et de H est égale à 100,01%, il ny a aucun autre élément présent dans ce composé. La formule empirique dun composé est formée du plus petit rapport de nombres entiers représentant chaque sorte datomes présents. On obtient ces nombres entiers à partir des pourcentages qui correspondent aux masses de chaque atome dans 100 g de composé, en les divisant chacun par la masse atomique. Ainsi
Élément |
Masse de lélément dans 100 g de composé |
Masse atomique |
Nombre relatif datomes |
C |
84,41 |
12,01 |
7,028 |
H |
15,60 |
1,008 |
15,48 |
Si lon divise chaque quotient par le plus petit, on obtient le plus petit rapport : C = 1,000 H = 2,203
Puisque le rapport H / C nest pas un nombre entier, on multiplie ces deux nombres par un nombre entier pour obtenir des valeurs entière
´ 1 |
´ 2 |
´ 3 |
´ 4 |
´ 5 |
´ 6 |
|
C |
1,000 |
2,000 |
3,000 |
4,000 |
5,000 |
6,000 |
H |
2,203 |
4,406 |
6,609 |
8,812 |
11,015 |
13,218 |
Le multiplicateur qui fournit deux nombres presque entiers
est 5.
La formule brute est donc avec
La masse moléculaire (ou molaire) est calculée à partir de la masse dun
échantillon de gaz dans les conditions normales de température et de pression en
utilisant la loi des gaz parfaits.
Donc M = 142 g . Dans la formule précédente, n = 2 et la formule correcte est C10H22
Exercice n°3 : Rép : C6H14
3. Détermination des masses molaires.
Elle peut se faire de diverses manières. Nous envisagerons deux méthodes physiques et une méthode spectroscopique.
3.1. Cryoscopie. Ébulliométrie.
Cette méthode utilise la loi empirique de RAOULT :
où est la molalité ou nombre de moles par kilogramme de solvant. Kf est la constante de RAOULT liée à la fusion du solvant.
Exercice n°4 Rép : M = 369 g
3.2. Pression osmotique.
On détermine la différence des pressions existant de part et dautre dune membrane poreuse, avec dun côté un solvant pur, et de lautre, le même solvant contenant le soluté de concentration molaire C. On appelle cette différence la pression osmotique P : P = C.R.T
où P est exprimé en Pascals et C en mol.m3
Exercice n°5 Rép : M = 240.103 g
3.3. Spectrographie de masse.
Notions fondamentales
1. Électronégativité des éléments.
Définition de PAULING : cest le pouvoir dun atome dattirer à lui les électrons.
Cette propriété entraîne la polarisation des liaisons, ce qui régit le sens des réactions.
Pauling a établi une échelle de valeurs numériques des électronégativités des éléments à partir des énergies de liaison (entre 0,8 et 4). Mulliken a donné une autre échelle.
H 2,2 |
Échelle dÉlectronégativité selon Pauling |
He | |||||||||||||||
Li 1,0 |
Be 1,6 |
B 2,0 |
C 2,5 |
N 3,0 |
O 3,5 |
F 4,0 |
Ne | ||||||||||
Na 0,9 |
Mg 1,3 |
Al 1,6 |
Si 1,9 |
P 2,2 |
S 2,6 |
Cl 3,1 |
Ar | ||||||||||
K 0,8 |
Ca 1,0 |
Sc 1,4 |
Ti 1,5 |
V 1,6 |
Cr 1,7 |
Mn 1,5 |
Fe 1,8 |
Co 1,9 |
Ni 1,9 |
Cu 2,0 |
Zn 1,7 |
Ga 1,8 |
Ge 2,0 |
As 2,2 |
Se 2,5 |
Br 2,9 |
Kr |
Rb 0,8 |
Sr 1,0 |
Y 1,2 |
Zr 1,3 |
Nb 1,6 |
Mo 2,1 |
Tc 1,9 |
Ru 2,2 |
Rh 2,3 |
Pd 2,2 |
Ag 1,9 |
Cd 1,7 |
In 1,8 |
Sn 1,9 |
Sb 2,1 |
Te 2,2 |
I 2,7 |
Xe |
Cs 0,7 |
Ba 0,9 |
La 1,1 |
Hf 1,3 |
Ta 1,5 |
W 2,4 |
Re 1,9 |
Os 2,2 |
Ir 2,2 |
Pt 2,3 |
Au 2,5 |
Hg 2,0 |
Tl 2,0 |
Pb 1,9 |
Bi 2,0 |
Po 2,0 |
At 2,2 |
Rn |
2. Types de liaisons.
Les structures organiques présentent de nombreux types de liaison.
2.1. Liaisons ioniques.
Appelée hétéropolaire également.
Résulte du transfert dun ou plusieurs électrons périphériques dun
élément électropositif sur la couche externe dun élément électronégatif :
a la configuration du
néon. Cl a celle de largon.
On rencontre les liaisons ioniques dans les sels dacide carboxylique et les sels dammonium par exemple :
acétate de sodium CH3 CO O, Na+ chlorure de tétraméthylammonium
2.2. Liaisons covalentes.
Résultent de la mise en commun de deux électrons ; chaque atome participe à la liaison en fournissant un électron. Le doublet de liaison appartient à la couronne électronique de chaque atome uni par la liaison.
exemple :
Cette liaison est appelée liaison s (voir cours datomistique)
Elle est rigide. Par exemple CH3Br + CH3CH2Cl ¹ CH3Cl + CH3CH2Br , alors quune solution équimolaire de sels ioniques tels que KCl + NaBr est identique à une solution de KBr + NaCl .
Cette rigidité impose la notion disomérie (de position, la plus simple, mais aussi géométrique ou optique). Par exemple: C3H7Cl
CH3CH2CH3Cl CH3CHClCH3 1-chloropropane 2-chloropropane
teb +46°C +36,5°C
Lorsque les deux atomes liés sont différents, le doublet de liaison nest plus à mi-chemin des deux atomes. Les électrons vont vers latome le plus électronégatif : la liaison est polarisée.
CH3 CH3 CH3 ® Cl CH3 ¬ Li éthane chlorométhane méthyllithium
2.3. Liaisons multiples.
Deux électrons supplémentaires peuvent être mis en commun : on obtient une double liaison. Exemple, léthène : H2C = CH2
Cette liaison supplémentaire est de nature différente et sappelle liaison p . Elle est plus sensible aux sollicitations extérieures.
Il existe des doubles liaisons entre C et des hétéroatomes : C = O C = N C=S
Comme O et N sont plus électronégatifs que C , la seconde liaison est fortement polarisée :
Il existe aussi des enchaînements résultant de la mise en commun de 6 électrons, la 3ème liaison est de même nature que la 2ème.
exemples : les acétyléniques C º º C , les nitriles C º º N .
2.4. Les doublets libres.
Tous les électrons de la couche périphérique (électrons de valence) ne sont pas impliqués dans les liaisons contractées par latome qui les contient. Les doublets électroniques disponibles sont appelés doublets « n ». Ils sont dautant plus disponibles (donc réactifs) que latome est moins électronégatif :
ordre de réactivité décroissant
2.5. Liaisons coordinatives (ou semi-polaires).
Mise en commun dun doublet aux dépends dun seul atome, lélément donneur, lautre étant laccepteur. Celui-ci devient plus riche en électrons, lautre plus pauvre.
la flèche étant réservée à lindication de la polarisation dune liaison.
2.6. Complexes.
Selon un processus analogue, des liaisons souvent moins stables proviennent du don dun doublet libre dun atome électronégatif à un atome dont la couronne électronique est déficiente. on les appelle des complexes, n ou p :
2.7. Liaison hydrogène.
Lorsquil est lié à des éléments très électronégatifs (F, O, N), latome dhydrogène présente une déficience électronique suffisante pour lui permettre daccepter partiellement un doublet n. Il en résulte une liaison faible, dun type particulier, dite liaison hydrogène :
Cette liaison H est responsable des anomalies des propriétés physiques (Teb anormalement élevée, spectre dabsorption IR modifié, ...) et chimiques des molécules hydroxylées. Voici quelques exemples :
acides carboxyliques :
ce sont des dimères
aldéhyde salicylique :
ici la Teb est abaissée par rapport à celle du phénol
2.8. Énergie de liaison.
Lénergie dune liaison peut être déterminée par diverses méthodes : thermochimiques et spectroscopiques essentiellement. Lorsque la valeur de El est élevée, la liaison est stable. Dans les molécules symétriques, les El les plus élevées se rencontrent chez les atomes dont lélectronégativité est comprise entre 2 et 2,5 environ :
H H : + 435,6 kJ.mol1 C C : + 345,3 kJ.mol1
mais: F F : + 153,0 kJ.mol1 O O : + 146,3 kJ.mol1
Li Li : + 110,8 kJ.mol1 Na Na : + 175,2 kJ.mol1
Dans les molécules dissymétriques, El est dautant plus élevée que la différence délectronégativité est grande :
H F : + 562,6 kJ.mol 1 H O : + 462,3 kJ.mol 1
C F : + 484,9 kJ.mol 1 C H : + 412,6 kJ.mol1
Lorsque le caractère ionique lemporte sur le caractère covalent, El diminue fortement : H Li : + 244,5 kJ.mol1
Lénergie dune liaison multiple est plus grande que lénergie dune liaison simple. Dans le cas de C == C et de C º º C , lincrément dénergie dû à la liaison supplémentaire (p) est inférieur à El de C C . Il est par contre plus important pour C == O et C º º N . La liaison H vaut 21 kJ.mol1 environ.
2.8.1. Application au calcul de lénergie de réaction
Elle vaut la différence entre les énergies des liaisons rompues et celles des liaisons formées.
formation de deux liaisons H Cl : libère 2 ´
(431,4) kJ.mol1
rupture dune liaison H H : nécessite 435,6 kJ.mol1
rupture dune liaison Cl Cl : nécessite 242,4 kJ.mol1
la somme de ces trois termes donne = 184,8 kJ.mol1
3. Acidité. Basicité.
Nous utiliserons les définitions de Brønstedt et Lowry (1923) et de Lewis (1923)
Brønstedt : les acides sont donneurs de protons, les bases accepteurs de protons. Les acides de Brønstedt : CH3COOH , ...
Lewis : les acides sont accepteurs de doublets n ou p , les bases donneurs de doublets.
Acides: H+, Ag+ , BF3 ,
AlCl3 , ...
Bases : HO , NR3 , OR2 , ...
4. Notion de groupement fonctionnel
Voici les principaux groupes datomes dont les propriétés chimiques, particulières à chacun dentre eux, seront étudiées. R représente un groupement ne comportant généralement que C et H, et généralement saturé (par ex : C4H9)
5. Isomérie