« La chimie dans son contexte »

Après le choc des résultats obtenus par l’Allemagne aux tests comparatifs européens PISA et TIMSS,  le ministère de la culture allemand vient de proposer le CH_iK à nos collègues comme nouveau modèle d’enseignement de la chimie.

Le CH_iK  pour  « Chemie in Kontext » nous a été présenté lors de la journée de rencontre des professeurs de chimie Saar-Lor-Lux 2006. Il cible quatre types de  compétences : compétences de chimie, savoirs théoriques, modélisation et communication.

La règle d’or du CH_iK est de partir d’une situation contextualisée qui sera utilisée pour étudier les concepts de base. Les contextes proposés : alcools, détergents, produits de soins, carburants, dioxyde de carbone, rouille, sources d’énergie mobiles, âge de pierre fer et plastique, valeur des déchets, nourrir 8 milliards d’hommes, merveilles de la médecine, une bouche pleine de chimie, le  monde est multicolore, nous sont pour certains familiers,  mais d’autres sont vraiment très originaux et créatifs. Les concepts théoriques à acquérir pendant les trois dernières années du lycée allemand sont ambitieux, et dépassent souvent les contenus de nos programmes français. A titre d’exemple citons, la théorie des orbitales, les mécanismes réactionnels, des réactions d’addition ou substitution, les lois de déplacements d’équilibre ou la thermodynamique…

Le CH_iK  propose aussi une nouvelle philosophie de l’art d’enseigner : la conception constructiviste des enseignements.  Dans une première étape le professeur organise une séance de  « remue-méninges » qui permet de recueillir les questions des élèves sur le contexte proposé. Cette phase est suivie d’une planification du travail permettant de répondre dans la mesure du possible aux questions posées. Les élèves entrent alors dans le vif du sujet en réalisant des activités  proposées par le professeur. Enfin la dernière étape est consacrée  à l’approfondissement par l’apport de concepts théoriques et la recherche de  similitudes avec d’autres contextes déjà étudiés.

Après cette présentation du CH_iK, nous nous posons tous cette question passionnante :
 comment transférer les connaissances et susciter l’intérêt de nos élèves ?

Nous sommes revenus  de Saarbrück sans la réponse, mais pendant un moment, nous nous sommes sentis moins seuls  pour relever le défi de la mise en place d’une autre didactique des sciences. Et pour cela, nous remercions chaleureusement nos hôtes pour ce moment de partage.

compte-rendu rédigé par Sylvie Berthelot