1.
Cycles et machines thermiques.
Ces machines thermiques permettent de produire du froid (réfrigérateur),
du chaud (pompe à chaleur) ou du travail (moteur thermique).
Comme les transformations doivent être continues (pour marcher
tout le temps, et non pendant quelques secondes uniquement) , il ne peut
s'agir que :
1. de transformations infiniment lentes : sans intérêt
car dans ce cas le travail fourni serait infiniment petit (l'énergie
interne U étant de valeur finie).
2. de transformations cycliques où l'état final
et initial sont identiques : c'est ce qui est réalisé en
pratique.
2.
Les moteurs thermiques dithermes.
On a vu (voir cours n° 5) qu’il fallait absolument 2 sources de
chaleur au minimum pour avoir un moteur (un moteur monotherme étant
impossible à réaliser). Le moteur ditherme est donc le moteur
"minimal" qui échange de la chaleur entre deux sources. Cet échange
de chaleur (qui correspond globalement à une absorption de chaleur
sur un cycle) permet une perte de travail, c'est - à - dire de l'énergie
motrice fournie à l'extérieur.
Les moteurs dithermes prennent de la chaleur Q2 d’un corps chaud pour
la convertir en énergie motrice W. Ils perdent cependant une partie
de cette chaleur Q1 qu'ils rejettent à la source froide. Ils possèdent
donc un rendement défini par
2.1. Le moteur idéal
: cycle de Carnot.
C'est le moteur idéal car il possède le meilleur rendement
faisable pour un travail donné. Il est réversible, donc il
est forcément composé de 2 isothermes et de 2 adiabatiques
qui permettent de passer de l'isotherme chaude T2 à l'isotherme
froide T1. Q1 et Q2 sont forcément échangées sur les
isothermes puisque les autres transformations n'échangent pas de
chaleur. Les sources chaudes et froides sont des thermostats, donc leur
température ne varie pas.
On calcule alors le rendement (voir ½ page de droite). Il s'agit
du rendement maximal que l'on peut obtenir avec 2 sources de chaleur données.
Ce résultat montre que le rendement ne dépend pas du
fluide et est d'autant + élevé que T1 est faible et T2 élevé
2.2. Exemple d’un
moteur ditherme réel : le cycle de Beau De Rochas (essence).
Un moteur de Carnot est très compliqué (donc très
cher) à réaliser, pour des raisons techniques (et non théoriques).
On fabrique donc des moteurs plus simples (moins cher) mais non réversibles
(donc avec un rendement plus faible ou bien un travail perdu plus faible).
Le moteur vu ici est constitué de 4 temps : un "temps" correspondant
à une course totale du piston et non à un type de transformation
sur le diagramme P(V). Le fluide utilisé est un mélange air
- essence (assimilable à de l'air pur car le volume d'essence est
négligeable. )
-
L'admission et la compression sont possibles car le moteur a été
préalablement lancé (au moyen d’un moteur électrique)
et un volant d'inertie permet d'emmagasiner l'énergie cinétique
du lancement pour permettre l'aspiration de l'air. Par la suite, la présence
de 3 autres cylindres, chacun fonctionnant sur un temps différent,
permet une rotation plus régulière du moteur ainsi qu'un
travail fourni 4 fois plus élevé. La compression est nécessaire
pour permettre l'explosion du mélange.
-
La détente est provoquée par l'explosion du mélange
air-essence qui crée une chaleur intense et très rapide.
-
L'échappement est provoqué par la phase de détente
d'un autre piston qui entraîne le vilebrequin.
Seule la phase de détente correspond en fait à l'apport
de travail à l'extérieur.
On peut alors observer le cycle dans le plan P(V) : voir ½ page
de droite :
-
Le fait que l'explosion soit isochore s'explique par le fait que l'explosion
du mélange air - essence est très rapide (contrairement à
l'explosion d’un mélange air - gasoil des diesel).
-
La compression et la détente sont adiabatiques du fait de
la rapidité de la course du piston ( On a 4 temps pour 2 tours,
donc à 3000 tr/min le piston effectue 6000 déplacements /
min, soit 1 déplacement / 10 ms. Or la chaleur met beaucoup plus
de 10 ms à s'évacuer Þ
compression et détente adiabatiques.).
-
Lors de l'ouverture de la soupape d'échappement, la pression est
égale à la pression extérieure (pas de viscosité
d’un gaz parfait).
-
Pour finir le cycle est considéré comme quasi - statique
; cela se justifie par le fait que la vitesse des molécules d'air
est de l'ordre de 700 m/s à 600K, or la course du piston (6 cm par
exemple) s'effectue en 10 ms, soit une vitesse de déplacement de
6cm/10ms = 6m/s << 700 m/s du gaz : la pression a donc le temps de
s'équilibrer.
On a le travail obtenu sur un cycle :
W = W01 + W12 + W23 + W34
+ W41 + W10, or W01 = -W10,
d'où W = W01 + W12 + W23 + W34
+ W41 = surface hachurée du cycle ( = Wtotal
du cours n° 3).
En pratique, le cycle réel est le suivant :
Ce qui signifie que :
1/ l'admission crée une dépression (mélange visqueux)
2/ on provoque l'explosion légèrement avant que le piston
n'ait atteint le point mort haut de manière à prendre en
compte la durée de l'étincelle et la durée de combustion
: c'est l'avance à l'allumage.
3/ La boucle inférieure est décrite dans le sens trigo
: cela signifie que le travail fourni est encore plus faible que prévu.
L'exercice présenté à la ½ page de droite
donne le calcul théorique du rendement du cycle. En pratique, le
rendement effectif est plus faible car le cycle décrit est le cycle
réel vu ci-dessus et il y a les frottements des divers organes.
On remarque que le rendement est d'autant plus élevé que
le taux de compression est élevé (»
6 pour les moteurs à essence).
Ce qui limite t est le phénomène
de détonation : La combustion démarre normalement,
mais par suite de l'élévation de pression et de température
une autre portion du mélange s'enflamme spontanément. Le
cliquetis, caractéristique d'une combustion anarchique, est une
onde sonore dont l'énergie provoque une brutale surchauffe pouvant
aller jusqu'à la destruction des éléments du cylindre
(soupapes, pistons, segments, électrodes de bougie).
L'indice d'octane permet de limiter le phénomène de détonation,
donc augmenter t et h.
Les moteurs diesel ne possèdent plus de détonation car il
ne s'agit pas d’un gaz explosif que l'on comprime, mais uniquement de l'air.
On peut donc encore augmenter t. Ce qui limite
t
dans ce cas est la pression du gaz qui crée des contraintes mécaniques
: t est de l'ordre de 15 et la pression maximale
de l'ordre de 50 bars.
3.
Les machines frigorifiques.
3.1. Réfrigérateurs.
Ils pompent de la chaleur d’un corps froid et la transmettent à
un corps chaud grâce à un compresseur et à un détendeur
qui permettent cette opération. Ce cycle nécessite de l'énergie
motrice et ne peut donc être parcouru que dans le sens trigonométrique
(absorption de travail). On peut calculer le rendement théorique
sur l'exemple d’un cycle de Carnot (voir 1/2 page de droite).
L'efficacité est définie par :
e = | Q1/W|
Comme sur une isotherme on a D U = 0 on en
déduit que W = - Q Þ sur l'isotherme
T2 ) on a donc Q2 £
0 puisque WT2 ³ 0: la chaleur
est rejetée. On démontre de même que sur l'isotherme
froide T1 on a Q1 absorbée.
Comme ce n'est pas vraiment un calcul de rendement dont il s'agit (car
on ne prend en compte que l'énergie W que l'on doit fournir mécaniquement
à la pompe et non celle qui est évacuée) on appelle
plutôt "efficacité e" le rapport |
Q1/W| .
Un transparent du cours nous montre, de manière très épurée,
le principe de lancement de production du froid (intérieur du réfrigérateur
initialement à la température ambiante). Cependant, dans
tous les exercices abordés en BTS, le cycle de refroidissement est
lancé depuis longtemps de sorte que c'est le régime permanent
qui est étudié : Tfroide et Tchaude
sont déjà établies depuis longtemps.
C'est un thermostat qui "lance" le compresseur, et donc les cycles
de refroidissement.
3.2. Pompes à
chaleur.
Il s'agit simplement d’un réfrigérateur ouvert sur l'extérieur
qui pompe donc la chaleur Q1 de l'extérieur et c'est
la grille chaude du réfrigérateur qui chauffe la pièce
( Bien évidemment, les pompes à chaleur diffèrent
des réfrigérateur non pas au niveau du principe mais au niveau
des puissances mises en jeu, diamètre des tuyaux etc).
Dans ce cas c'est la chaleur Q2 restituée à
l'air ambiant qui nous intéresse, et l’efficacité) est donc
définie par :
e = | Q2/W|
On démontre alors que pour le cycle de Carnot (le seul réversible)
on obtient
e = 7,5 signifie qu'il est 7,5 fois plus avantageux d'utiliser l'électricité
pour alimenter le compresseur de la pompe à chaleur que d'utiliser
l'électricité directement pour faire chauffer un radiateur
électrique (rendement de 1) !!!
|
1. Cycles et machines thermiques.
Machines thermiques : cycliques pour qu'elles fonctionnent longtemps
avec le même gaz.
2. Les moteurs thermiques dithermes.
W = -Q2 - Q1
Ici T1 et T2 sont constantes
avec
Q2 = chaleur prise de la source chaude
2.1. Le moteur idéal : cycle de Carnot.
On calcule alors le rendement h . Il s'agit
du rendement maximal que l'on peut obtenir avec 2 sources de chaleur données.
1er principe : Wcycle = -Q1
- Q2 car D Ucycle = 0
2nd principe : D Scycle
- (Q1/T1 + Q2/T2)= 0
car transfo réversible or D Scycle
= 0 Þ Q1/T1
+ Q2/T2 = 0 (résultat
fondamental) Û Q1/Q2
= -T1/T2
d'où h = ½
W/Q2½ = ½
(-Q2-Q1)/Q2½=
½
-1 - Q1/Q2½=
½ -1 + T1/T2½=
1-T1/T2 ainsi :
Ce résultat montre que le rendement ne dépend pas du fluide
et est d'autant + élevé que T1 est faible et T2
élevé.
2.2. Exemple d’un moteur ditherme réel : le cycle de Beau
De Rochas (essence).
moteur à essence 4 temps :
Rotation régulière et augmentation du travail avec 3 autres
cylindres qui travaillent chacun sur un temps différent. C'est la
détente qui entraîne les 3 autres pistons :
Cycle essence (de Beau de Rochas, ou Otto) :
Explosion très rapide Þ
compression isochore
Course des pistons très rapide (6m/s à 3000 tr/min) Þ
transfo adiabatique. on a alors :
-
2 isochores (Þ non réversibilité
du cycle).
On peut alors observer le cycle dans le plan P(V) :
Explosion très rapide Þ compression
isochore
Course des pistons très rapide (6m/s à 3000 tr/min) Þ
transfo adiabatique. on a alors :
-
2 adiabatiques.
-
2 isochores (Þ non réversibilité
du cycle).
0 ® 1 : admission.
1 ® 2 : compression adiabatique.
2 ® 3 : explosion très rapide
( Þ isochore)
3 ® 4 : détente adiabatique avec
production de travail.
4 ® 1 : baisse de pression lors de l'ouverture
de la soupape
1 ® 0 : échappement.
Comme deux transformations sur les 4 sont adiabatiques, l'échange
de chaleur s'effectuera uniquement sur les trajets isochores : lors de
l'explosion (absorption de Q2) et lors de la baisse de pression
(rejet de Q1).
Exercice :
Calculez le rendement h = |
W/Q2| du cycle de Beau de Rochas
avec V2/V1 = t (taux de
compression volumétrique) et g = Cp/Cv
»
1,4. On considère le mélange air - essence comme un gaz parfait
et on rappelle que lors d’une transformation adiabatique on a T.Vg-1
= Cte. |
Rép :
1er principe : W = - Q1 - Q2
car D U = 0 sur un cycle. d'où
h
= | (-Q1-Q2)/Q2|=
|
- 1 - Q1/Q2|= -1 + Q1/Q2(1).
Or Q1 = m.Cv.(T1 - T4) et Q2
= m.Cv.(T3 - T2) d'où
Q1/Q2 = (T1 - T4)/(T3
- T2) (2)
De plus T1.V1g
-1 = T2.V2g
-1 et T3.V3g
-1 = T4.V4g-1
Or V1 = V4 et V2 = V3 d'où
T3.V2 = T4.V1g
-1.
On en déduit que : T2 = T1.(V1/V2)g
-1 = T1.t g
-1 T3 = T4.(V1/V2)g
-1 = T4.t g
-1
d'où (2) ® Q1/Q2
= (T1 - T4)/( T4.tg
-1 - T1.tg
-1) = (T1 - T4)/[tg
-1 ( T4 - T1)] = -t1-g
ainsi (1) ® h
= 1 - t 1-g
|
|
h est d'autant plus grand
que le taux de compression volumétrique t
est élevé.
Ici t = V1/V2 = 600/100
»
6 Þh »
51 %
En pratique h »
35 %, voire moins !
Rq : ici le 2nd principe est délicat à
écrire car l'explosion n'est pas une source de chaleur (sous - entendu
à T = Cte).
3.1. Réfrigérateurs.
L'efficacité est définie par : e = |
Q1/W|
Cycle de Carnot du frigo.
Il est forcément décrit dans le sens trigo puisque le
cycle nécessite de l'énergie motrice pour se réaliser.
1er principe Þ W
= -Q1 - Q2.
2nd principe : réversible Þ
Q1/T1 + Q2/T2 = 0
Û Q2 = -Q1 ´
(T2/T1)
e = | Q1/W|
= Q1/(-Q2 - Q1) = Q1/[Q1´
(T2/T1) - Q1]
= Q1/[Q1 ´ (T2/T1-1)]
= 1/(T2/T1 - 1) ainsi :
e = |
pour T2 » 27 °C (300K)
et T1 » -13 °C (260K) on
obtient e » 6,5. La température
froide dépend du procédé utilisé (taux de compression etc.)
3.2. Pompes à chaleur.
Cycle de Carnot (identique à celui du réfrigérateur)
Þ
1er principe Þ W
= -Q1 - Q2.
2nd principe : réversible Þ
Q1/T1 + Q2/T2 = 0.
Û Q1 = - Q2´
(T1/T2)
e = | Q2/W|
= Q2/(-Q2 - Q1) = Q2/[-Q2
+ Q2.(T1/T2)] = Q2/[Q2´
(T1/T2-1)] = 1/(T1/T2 - 1)
ainsi
pour T2 = 27 °C (300K) et T1 = -13 °C
(260K) on obtient e = 7,5. La température chaude dépend du
procédé utilisé (taux de compression, méthode
de détente etc.). Une pompe à chaleur est d'autant plus efficace
que T1 (température extérieure) est faible.
|