And the winner is : le lycée Julie DAUBIE de Rombas!!

Nos élèves de 2°2,  Agathe TRUBIANO, Iliana RUSSELLO et Valentine HUTTLER ont remporté le concours d’écriture organisé par le festival « Le livre à Metz » avec un portrait du prêtre de Clouange intitulé « Après la guerre »

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https://youtu.be/l3Y76imZMIw

APRÈS LA GUERRE : voici le texte qui a remporté le prix des journalistes 2016

         Debout derrière son autel, Samih RAAD ajuste son col romain,  la messe du village de Clouange vient de se terminer. Il a accepté de confier son histoire qui l’a amené d’une rive à l’autre de la Méditerrannée, de la région montagneuse du Chouf au Liban à la vallée de l’Orne en Moselle.

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Samih est né dans une famille chrétienne dans la région du Mont Liban, à Kfarnabrakh. Son nom assyrien signifie “terre bénie pour sa richesse agricole”. L’enfant grandit avec son frère et ses quatre soeurs dans une famille unie.  Il a sept ans quand éclate la guerre au Liban en 1975.

Un conflit terrible

C’est dans son village natal que tout commence, la population est pour moitié composée de chrétiens, pour moitié de druzes. La guerre civile est meurtrière. Lorsqu’il parle de cette période, le prêtre est grave : “J’ai passé des épreuves, raconte-t-il, des bombes ont explosé près de moi, à quelques mètres seulement; j’ai vu des gens tomber sous les balles”. “Il y avait beaucoup de massacres dans mon village, explique-t-il la voix tremblante, les cibles étaient surtout les civils chrétiens. Nous avons été expulsés de notre village et exilés”. C’est alors le coeur brisé mais la tête haute que Samih s’en va, entassé dans des camions comme on entasse des animaux. C’est l’image qu’il utilise. L’expulsion, les violences et le souvenir des siens alors détenus sont toujours présents en lui.Il ne retrouvera son pays qu’en 1981, à l’âge de treize ans.

Un pays déchiré

Malheureusement, un an après, éclate une seconde guerre civile et Samih RAAD est témoin de nombreux massacres. Le visage tendu, les mains mal assurées, Samih tend une photo : c’est son cousin âgé de huit ans à l’époque. Autour de l’enfant ; le chaos. Le petit garçon en pleurs est seul au milieu de nombreux blessés et mourants. Les enfants qu’ils sont alors devront apprendre à vivre avec la peur et la souffrance. «La vie est faite de bien et de mal, explique-t-il, mais il y a des gradations dans le mal. Certaines appartiennent à l’insupportable ». Les yeux baissés au sol, il évoque les amis, les voisins d’hier qui sont devenus des ennemis. “Il a fallu continuer de vivre, explique-t-il avec son accent libanais, moi je n’ai pas choisi mon destin, c’est Dieu qui m’a appelé.” L’enfant de la guerre est aujourd’hui prêtre, il est  porteur d’un message de paix et se sent investi d’une mission

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            La foi en l’homme

Devenu adulte, Samih RAAD a appris à pardonner : “Le pardon est un acte courageux. Nous sommes appelés à arroser le bien en nous, à essayer de limiter toute cette violence”. Son engagement dans l’église chrétienne l’a amené à beaucoup voyager. Depuis 2010 il est en France comme prêtre de la paroisse de Clouange. Les membres de la communauté, et en particulier les plus jeunes, le trouvent ouvert et généreux. Peu, probablement, connaissent cette partie tragique de son histoire. La vie quotidienne de la paroisse reprend, il faut préparer  un baptême.

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Trubiano, Iliana ; Russello, Agathe ; Huttler, Valentine

 

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