Paola Pigani, une auteure à Julie Daubié

Ce jeudi 21 janvier 2016, le CDI du lycée général a reçu la visite d’une célèbre auteure française. Paola Pigani, dont vous pouvez voir une photo ci-contre, a participé à une séance avec les secondes de madame Hoscheid, professeure de Français.
En présence de madame Koppe et de deux représentantes de l’association « Le Livre à Metz », l’écrivaine a répondu à diverses questions posées par les élèves sur son roman N’entre pas dans mon Âme avec tes Chaussures et a participé à quelques ateliers avec eux. Je vous propose un petit compte-rendu de cette rencontre.

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Tout d’abord, une présentation du roman s’impose. N’entre pas dans mon Âme avec tes Chaussures raconte l’histoire d’une jeune fille de quatorze ans, Alba, vivant en 1940. Alba est la fille de parents comédiens dans un théâtre ambulant, des tsiganes vivant en Charente (sud-ouest de la France). Bientôt sa vie est bouleversée par l’Occupation nazie et les persécutions qui frappent les siens, elle et sa famille sont déportés au camp d’internement des Alliers près d’Angoulême… c’est dans ces conditions terribles qu’Alba va devenir une femme, entre ténèbres et lumières.

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Paola Pigani présentant ses ouvrages au CDI

C’est dans la salle principale du CDI qu’a eu lieu une véritable conférence de presse, les élèves de seconde ayant préparé leurs questions, l’écrivaine a pu leur répondre de façon précise et appliquée. Madame Pigani a d’abord fait part de son expérience personnelle, fille d’immigrés italiens, elle vécut son enfance en Charente (comme dans le roman 😉 ) et ne se sentie pas tout de suite chez elle, ce sentiment disparu avec le temps. Son père était, durant la guerre, un résistant yougoslave. Baignée par ses récits sortis du maquis, son écriture en fut influencée Sa mère, elle, restait discrète sur cette période troublée de sa vie et évitait de se remémorer la grande pauvreté qui régnait. Enfant, elle aimait beaucoup lire (elle cite la Bibliothèque Verte), c’est en quittant la ferme familiale et en arrivant au pensionnat qu’elle découvrit les grands auteurs. Après le couvre-feu, cachée sous sa couette, la jeune Paola lisait Marguerite Duras, Patrick Modiano, Albert Camus… et j’en passe. Elle choisit, en accord avec sa passion pour la lecture, un BAC littéraire.
Son roman est donc, en partie, influencé par son vécu. La nature très présente, du fait du mode de vie nomade des personnages, ceux-ci y étant très attachés, qui rappelle également l’enfance de l’auteure dans une ferme. Elle assume également d’avoir toujours eu comme fil rouge des personnages en marge.

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Je me suis ensuite intéressé au travail de romancier, plus précisément au sien. Elle dit porter d’abord l’histoire en elle : les personnages, les lieux, l’intrigue… l’univers du roman reste dans son imaginaire, jusqu’à maturation, avant d’être sur le papier. Ses romans ne démarrent jamais par la description d’un personnage, elle préfère délayer les informations au fur et à mesure. L’écriture du roman lui a pris un certain temps, il lui a fallu 6 mois pour achever son roman, pendant un congé sabbatique ! Etre romancier est un vrai travail, c’est certain.
A la question : « Avez-vous pensé à abandonner votre roman ? » elle répond : « Non mais j’ai beaucoup douté de la façon de le terminer ». A la question : « Pensez-vous que tout le monde peut écrire ? » elle reconnait que « Tout le monde peut essayer en tout cas. »

Pour parler des différentes récompenses qu’a reçues le livre, je citerai les suivantes :
– Prix Poulet-Malassis 2014
– Prix Romangier 2014
– Prix Rosine Perrier 2014
– Prix Cinelec 2014
– Prix des lecteurs du pays d’Horte et Tardoire 2014
– Prix Lettres frontière 2014
– Prix La voix des lecteurs du Poitou-Charentes 2015

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Pour conclure, je veux dire qu’en écoutant les élèves réciter quelques lignes du texte de madame Pigani, je me suis imaginé ce qu’elle pouvait ressentir. Je me suis demandé ce que ça pouvait faire d’écouter ses propres personnages, nés de son imagination, vivre dans celle des autres. Je me suis rendu compte que cela devait être, un peu, comme voir ses propres enfants grandir et devenir indépendants.

12606860_671988136276090_1041182537_n Dahman Richter

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