Falaise de l'Altschlossfelsen : 5. Annexe I
L'uniformitarisme, aussi nommé actualisme, est un des principes de base de la géologie moderne. Il postule que les processus qui sont exercés dans le passé lointain s'exercent encore de nos jours. L'adage « le présent est la clé du passé » résume la méthode qui en découle. (source : Wikipedia)
Deux exemples pris dans le contexte régional illustrent à leur manière des phénomènes du passé.
Dynamique de cours d'eau actuel
Lendemains de crue près d'une rivière de l'est mosellan (cliquer pour agrandir l'image dans une nouvelle fenêtre)
Au moment de la crue, l'ensemble du fond de vallée (lit majeur) a été recouvert par les eaux. A présent le cours d'eau a regagné son lit mineur bordé par une rangée d'arbres (ripisylve). Sur la berge, du matériel "frais" forme un dépot en bourrelet de débordement. Il comporte des sables fins et une frange de bois flottés échoués au cours du retrait de l'eau. Au fil du temps, une levée se constitue ménageant un chenal de crue dans la prairie.
Figures de cratère dans le chenal de crue
A l'arrière, on aperçoit la levée de sédiments de la photographie précédente. Au centre, marqué par une herbe brunie par les dépots fins décantés, le chenal de crue a été occupé par une flaque d'eau temporaire, le temps que la nappe souterraine s'abaisse. On observe également la présence de reliefs singuliers sous forme de cuvettes circulaires. L'une d'elles correspond à un cratère d'effondrement récent d'environ un mètre de diamètre (profondeur 60 cm). Il pourrait s'agir d'un effondrement lié à la disparition par décomposition de matières organiques anciennes (branches) enfouies sous une couche de sables.
Cet exemple illustre à échelle réduite- le comportement d'un cours d'eau dans une plaine d'épandage.
Neige et barkhanes lorraines
Reliefs résiduels de neige sur le flanc nord-ouest d’une colline de l’est mosellan.
La surface plane occupée par des cultures céréalières est recouverte de structures en forme de croissant toutes orientées selon une direction définie. Formées lors d’une chute de neige, deux semaines plus tôt, elles sont d’autant plus visibles que la couche neigeuse environnante a fondu. Elles couvrent le flanc de colline sur une largeur de 2 km.
Détail d’un croissant de neige
La forme en arc de cercle se prolonge par deux cornes et atteint la dizaine de mètres. En coupe transversale, le croissant présente un relief dissymétrique (hauteur restante 20 cm au moment du cliché) avec un bord convexe en pente douce et un bord concave à pente forte. Il s’agit d’une dune de neige née sous l’action du vent : la face peu inclinée est la face au vent (ablation et transport), la face à bord pentu (talus) s’est formée sous le vent (ruissellement, avalanche). La bissectrice donne la direction du vent dominant.
Les accumulations neigeuses ou congères sont plus familières lorsqu’elles se rencontrent dans les chemins creux. Ici, sous l’effet d’un vent dominant, la neige a formé un véritable champ de dunes. Cet « erg nival » est une illustration éphémère de phénomènes analogues (barkhanes) qui se déroulent dans les déserts de sable sous d’autres latitudes et dont le Buntsandstein des Vosges du nord fournit des témoins fossiles. Les champs de dunes en Palatinat indiquent une direction de vents dominants venant du SW à SE (W. Dachroth, 1985 b et B. Mader, 1985).