Lundi 04 et jeudi 07 février 2019

Projet théâtral en lien avec Scène Vosges autour de la pièce intitulée « Je suis le contrepoids du monde »

   
   

 « Je suis le contrepoids du monde »

 Les élèves de quatrième du collège René Cassin d'Eloyes participent à un projet théâtral en lien avec Scène Vosges autour de la pièce intitulée « Je suis le contrepoids du monde ». Le projet est mené en trois temps : une séance de préparation avant le spectacle, la représentation prévue le lundi 4 février et une séance de restitution/ bilan après le spectacle.

 

Acte I : Présentation du spectacle 

 

« Je suis le contrepoids du monde » est une œuvre théâtrale originale de Karin Serres qui a vu le jour au sein de Lab’Ados, un laboratoire de recherche sur la participation des jeunes au processus de création.  Plusieurs sessions de travail réunissant l’autrice Karin Serres, des artistes de compagnies internationales, ainsi que des adolescents français, belges ou québécois permettent de la jouer aux quatre coins du monde.

 

Conçue pour accueillir la parole des jeunes au cœur de la fable, la pièce sera interprétée par des comédiens professionnels et sept jeunes amateurs locaux, qui se feront les complices de ces derniers, pour une représentation chaque fois renouvelée.

Ensemble, ils nous offriront l’histoire de Samir et Jessica, de leur rencontre amoureuse, de leur engagement poético-politique pour apaiser la violence du monde, lui faire contrepoids. Le récit est aussi celui des parents de Jessica, militants convaincus, et des brèches que Samir et les jeunes « veilleurs » vont ouvrir dans leur univers.

 

Acte II : La représentation

 Un projet international

Benoît Vermeulen (Québec) et Anne Courel (France) ont eu le désir de croiser leurs expériences de metteur en scène, de les confronter, pour alimenter leurs réflexions, renouveler leurs pratiques, se « déplacer » jusqu’à tenter de co-construire et co-mettre en scène un spectacle entièrement inventé au contact des jeunes, pour et avec eux, et de les associer au processus au fil de laboratoires d’exploration réunissant des artistes et des jeunes. Ils ont pris contact avec Mathieu Collard de l’Isolat Théâtre de Namur (Belgique), qui encadre une troupe d’ados particulièrement active. Ils ont alors travaillé avec cette troupe pendant le processus de création. C’est ainsi que s’est formé un triumvirat, chacun amenant ses ressources et compétences dans la construction progressive d’un projet ambitieux à inventer avec les jeunes pas à pas. Le spectacle est mis en scène par deux artistes : Anne Courel (Cie Ariadne / France) et Benoît Vermeulen (Théâtre Le Clou / Québec). Souhaitant que tout soit partagé, les metteurs en scène ont choisi de désigner une distribution bi-nationale, française (une femme/un homme) et québécoise (une femme/un homme). La conception est également partagée : la scénographie et les lumières seront signées par Ariadne, les costumes et le son par Le Clou. La forme scénique est participative et ouverte à l’imprévu, même en tournée. A chaque représentation, les quatre interprètes professionnels accueillent parmi eux sept adolescents habitant la ville où est joué le spectacle. Celui-ci sera donc différent chaque soir.

  

Sur les personnages

Le personnage principal, Samir, est un jeune adulte qui vient visiblement d’ailleurs. Il est parfois saisi par des réminiscences de ce qu’il a vécu avant d’émigrer. Il est seul, sans sa famille. C’est en pratiquant l’Urbex (exploration urbaine) que Jessica le découvre dans une usine abandonnée. La fascination est mutuelle et immédiate. Ils ont en commun la passion des rencontres fortes et une extrême sensibilité aux bruits du monde. La mère de Jessica est d’origine sud-américaine. On découvre son histoire au cours du spectacle. Son père est musicien. Ils militent ensemble et connaissent la poésie engagée de la seconde moitié du XXème siècle sur le bout des doigts. Ils sont très près de Jessica mais souvent accaparés par les causes politiques et sociales qu’ils défendent. Mais les quatre savent entendre le monde ! Veilleurs ? Vigiles ? Lanceurs d’alerte ? Ils le sont chacun à leur manière, malgré leurs différences d’âge et leur rapport à l’histoire.

 Sur la mise en scène

Dans ce spectacle, tout est évolutif pour laisser la matière constamment en modulation. Le travail des derniers labos a amené l’équipe artistique à explorer une aire de jeu proche de l’installation performative (avec écran, micros, espace pour de la musique en direct) qui néanmoins évoque une usine désaffectée (lieu principal du récit). L'imaginaire de l'usine désaffectée sert de point de départ à la construction de l'espace. Quelques éléments, comme un mur de lamelles plastiques et un plafond lumineux fait de lampes industrielles, permettent d'évoquer l'univers des champs d'exploration urbaine. Sur le plateau, un morceau de dalle béton fait une scène sur la scène, prélevé du monde comme une coupe géologique. En jouant tour à tour avec l'espace homogène, vaste et l'espace morcelé, se racontent la fable de Samir et Jessica et la superposition et la synchronicité de tous les autres mondes parallèles des différentes générations en présence. La scène elle-même devient un champ d'exploration et d'expérimentations. D’ailleurs les ficelles techniques sont à vues et assumées

  Acte III : Restitution et échanges après le spectacle

 Les élèves ont pu à cette occasion évoquer des questions de mise en scène avec l'intervenant théâtre de Scène Vosges : rôle des décors, symbolique de la lumière, significations des métaphores. Ils ont pu échanger leurs impressions de spectateurs.