« Je
suis le contrepoids du monde »
Les
élèves de quatrième du collège René Cassin d'Eloyes participent à un
projet théâtral en lien avec Scène Vosges autour de la pièce intitulée
« Je suis le contrepoids du monde ». Le projet est mené en trois temps :
une séance de préparation avant le spectacle, la représentation prévue
le lundi 4 février et une séance de restitution/ bilan après le
spectacle.
Acte I : Présentation du spectacle
« Je suis le contrepoids du monde » est
une œuvre théâtrale originale de Karin Serres qui a vu le jour au sein
de Lab’Ados, un laboratoire de recherche sur la participation des jeunes
au processus de création. Plusieurs
sessions de travail réunissant l’autrice Karin Serres, des artistes de
compagnies internationales, ainsi que des adolescents français, belges
ou québécois permettent de la jouer aux quatre coins du monde.
Conçue pour accueillir la parole des jeunes au
cœur de la fable, la pièce sera interprétée par des comédiens
professionnels et sept jeunes amateurs locaux, qui se feront les
complices de ces derniers, pour une représentation chaque fois
renouvelée.
Ensemble, ils nous
offriront l’histoire de Samir et Jessica, de leur rencontre amoureuse,
de leur engagement poético-politique pour apaiser la violence du monde,
lui faire contrepoids. Le récit
est aussi celui des parents de Jessica, militants convaincus, et des
brèches que Samir et les jeunes « veilleurs » vont ouvrir dans leur
univers.
Acte II : La
représentation
Un projet international
Benoît Vermeulen (Québec) et
Anne Courel (France) ont eu le désir de croiser leurs expériences de
metteur en scène, de les confronter, pour alimenter leurs réflexions,
renouveler leurs pratiques, se « déplacer » jusqu’à tenter de co-construire
et co-mettre en scène un spectacle entièrement inventé au contact des
jeunes, pour et avec eux, et de les associer au processus au fil de
laboratoires d’exploration réunissant des artistes et des jeunes. Ils
ont pris contact avec Mathieu Collard de l’Isolat Théâtre de Namur
(Belgique), qui encadre une troupe d’ados particulièrement active. Ils
ont alors travaillé avec cette troupe pendant le processus de création.
C’est ainsi que s’est formé un triumvirat, chacun amenant ses ressources
et compétences dans la construction progressive d’un projet ambitieux à
inventer avec les jeunes pas à pas. Le spectacle est mis en scène par
deux artistes : Anne Courel (Cie Ariadne / France) et Benoît Vermeulen
(Théâtre Le Clou / Québec). Souhaitant que tout soit partagé, les
metteurs en scène ont choisi de désigner une distribution bi-nationale,
française (une femme/un homme) et québécoise (une femme/un homme). La
conception est également partagée : la scénographie et les lumières
seront signées par Ariadne, les costumes et le son par Le Clou. La forme
scénique est participative et ouverte à l’imprévu, même en tournée. A
chaque représentation, les quatre interprètes professionnels accueillent
parmi eux sept adolescents habitant la ville où est joué le spectacle.
Celui-ci sera donc différent chaque soir.
Sur les personnages
Le personnage principal, Samir, est un jeune adulte
qui vient visiblement d’ailleurs. Il est parfois saisi par des
réminiscences de ce qu’il a vécu avant d’émigrer. Il est seul, sans sa
famille. C’est en pratiquant l’Urbex (exploration urbaine) que Jessica
le découvre dans une usine abandonnée. La fascination est mutuelle et
immédiate. Ils ont en commun la passion des rencontres fortes et une
extrême sensibilité aux bruits du monde. La mère de Jessica est
d’origine sud-américaine. On découvre son histoire au cours du
spectacle. Son père est musicien. Ils militent ensemble et connaissent
la poésie engagée de la seconde moitié du XXème siècle sur le bout des
doigts. Ils sont très près de Jessica mais souvent accaparés par les
causes politiques et sociales qu’ils défendent. Mais les quatre savent
entendre le monde ! Veilleurs ? Vigiles ? Lanceurs d’alerte ? Ils le
sont chacun à leur manière, malgré leurs différences d’âge et leur
rapport à l’histoire.
Sur
la mise en scène
Dans ce spectacle, tout est
évolutif pour laisser la matière constamment en modulation. Le travail
des derniers labos a amené l’équipe artistique à explorer une aire de
jeu proche de l’installation performative (avec écran, micros, espace
pour de la musique en direct) qui néanmoins évoque une usine désaffectée
(lieu principal du récit). L'imaginaire de l'usine désaffectée sert de
point de départ à la construction de l'espace. Quelques éléments, comme
un mur de lamelles plastiques et un plafond lumineux fait de lampes
industrielles, permettent d'évoquer l'univers des champs d'exploration
urbaine. Sur le plateau, un morceau de dalle béton fait une scène sur la
scène, prélevé du monde comme une coupe géologique. En jouant tour à
tour avec l'espace homogène, vaste et l'espace morcelé, se racontent la
fable de Samir et Jessica et la superposition et la synchronicité de
tous les autres mondes parallèles des différentes générations en
présence. La scène elle-même devient un champ d'exploration et
d'expérimentations. D’ailleurs les ficelles techniques sont à vues et
assumées
Acte
III : Restitution et échanges après le spectacle
Les
élèves ont pu à cette occasion évoquer des questions de mise en scène
avec l'intervenant théâtre de Scène Vosges : rôle des décors, symbolique
de la lumière, significations des métaphores. Ils ont pu échanger leurs
impressions de spectateurs.
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