Cette nouvelle édition de la lettre ÉduNum (octobre 2024 ; mise à jour mai 2025) met à jour les réflexions sur l’intelligence artificielle générative de la lettre EduNum 21, en explorant notamment ses représentations graphiques dans les médias ainsi que les formes créatives, textuelles et visuelles, qu’elle génère. Elle examine aussi l’impact de l’IA sur la production artistique contemporaine, offrant une analyse approfondie des liens entre ces technologies et la créativité actuelle.

Elle offre une synthèse de l’usage des outils d’assistance artificielle générative dans les domaines artistiques tels que la photographie, la peinture, la bande dessinée, le cinéma, le design, la littérature, le théâtre et la musique. Plusieurs contributions expertes sont proposées au sein de ce dossier doté de nombreuses ressources pédagogiques.



La lettre se structure en quatre sections distinctes qui explorent les enjeux
philosophiques, artistiques, juridiques et pédagogiques liés à l’IA.


Après un propos introductif de Paul Mathias, inspecteur général honoraire de
l’éducation, du sport et de la recherche, sur l’évolution de notre rapport aux
technologies numériques depuis les années 90, la première section examine
les mythes entourant l’intelligence artificielle et retrace brièvement son
histoire officielle
. Cette section aborde notamment les imaginaires
métallurgiques à travers la figure du dieu forgeron, l’histoire ancienne des
automates (biomates et noomates), depuis les premiers dispositifs créés dans
l’école d’Alexandrie par des ingénieurs comme Héron, jusqu’aux automates
médiévaux et ceux de la Renaissance. Elle explore la transition des simples
mécanismes d’imitation de la vie vers des machines plus complexes, influençant
la conception moderne des robots et des systèmes automatisés.


La seconde section propose trois analyses philosophiques successives
traitant des artefacts génératifs multimodaux
. Alexandre Declos, Pierre
Leveau et Pierre Fasula abordent les questionnements suscités par ces outils,
notamment en termes de créativité et d’expertise. Ils discutent des concepts
d’intentionnalité, de style et d’expertise déléguée, tout en analysant les
implications de l’IA pour l’identité humaine et l’éthique. Ces réflexions
s’inscrivent dans un débat sur la capacité de ces interfaces à produire des
œuvres d’art ayant une valeur esthétique intrinsèque.


La troisième partie présente les points de vue croisés d’artistes et de
chercheurs concernant ces systèmes algorithmiques, en explorant leurs enjeux
et perspectives
: Franck Lecrenay et Boris Eldagsen décrivent le long
processus de création d’images assistées par IA ; Étienne Mineur et Anthony
Masure s’intéressent au même cheminement en matière de design génératif.
Thierry Murat qualifie l’artefact génératif de muse dans son activité de
dessinateur de bande dessinée ; en écho, Emmanuelle Potier présente le
projet Lamuse, programme d’exploration et d’analyse de bases de données
picturales. Martin Zeilinger s’intéresse à ces expérimentations qui mettent en
question les notions anthropocentrées d’agentivité créative, d’auctorialité et de
propriété. Répondant pour ainsi dire à cette problématique Gérard Assayag et
Izabella Pluta évoquent des situations d’interactions hybrides. Cette
hybridation requiert un contrôle certain dont Anna Apter rend compte dans
son court métrage /IMAGINE. Valérie Beaudouin choisit quant à elle de recenser
les machines autrices au sein d’une Littératrothèque mondiale.

Enfin, la dernière section met en avant des exemples concrets de pratiques
pédagogiques, issus de travaux académiques
. Le dossier est agrémenté d’une
riche iconographie, bref aperçu des esthétiques de l’artificiel contemporaines.