Géopolitique de l’espace formation proposée par Laurent Carroué

Une formation proposée par l’Académie Orléans-Tours
En particulier, la dernière partie sur l’arsenalisation de l’espace traite d’un enjeu géostratégique majeur, encore peu ou pas abordé en Europe et en France.
Il s’agit de la nouvelle course aux armements lancée par le développement de missiles hypersoniques (trés grande vitesse, + match 10, par ex. trajet littoral chinois/ ile de Guam en 15 minutes), en particulier par la Russie et la Chine qui cherchent ainsi à compenser leur infériorité face aux Etats-Unis. Dans ce contexte, l’US DOD est en train de bouleverser son cadre stratégique avec la création de la Space Dev. Agency (SDA) et la définition d’une nouvelle “National Defense Space Architecture ». Elle est construite sur la mise en orbite – qui est déjà pour partie effective au printemps 2024  – de nouvelles constellations satellites (200 à 400 satel.) d’alerte précoce chargées de détecter tout lancement de missiles balistiques classiques ou hypersoniques (avec charge nucléaires possible ?).
La question de la maitrise du rapport temps/distance n’a jamais été posée jusqu’ici avec autant d’acuité; tout comme l’équilibre entre autorités civiles et militaires dans la prise de décision. Dans ce cadre, la question des armes laser anti-satellites posée à Washington ces derniers mois n’est donc pas innocente. Alors que tous les grands accords encadrant et limitant le développement des arsenaux nucléaires des dernières décennies sont abandonnés ou dénoncés et que le conflit en Ukraine s’internationalise, le spatial voit son rôle décuplé dans un contexte de tensions internationales croissantes, voire exacerbées. Un processus éminemment géographique et géopolitique.