Campé

Dans la mythologie grecque, Campé est la gardienne chargée par Cronos de surveiller le Tartare, où il avait emprisonné les Cyclopes et les Hécatonchires.

D’après le Pseudo-Apollodore, elle est tuée par Zeus lorsque celui-ci libère les prisonniers du Tartare pour l’aider à lutter contre Cronos. Zeus, qui a besoin des Cyclopes et des Hécatonchires dans son combat contre les Titans, doit tuer Campé pour les libérer.

« Jupiter ayant tué Campé, gardienne de leur prison, les délivra, et les Cyclopes lui donnèrent le tonnerre, l’éclair et la foudre. »

Une autre version existe de Nonnos de Panopolis.

Les deux auteurs ont la même version de sa mort mais Nonnos de Panopolis décrit Campé. Il la décrit comme un monstre hybride.

« Vous, Bacchus, qui conduisez à la guerre des Indes des lions anthropophages, ne redoutez pas les éléphants : votre grand Jupiter n’a-t-il pas anéanti sous sa foudre Campé à la crête haute, dont tout le corps n’était qu’un ensemble de mille formes entrelacées ? Ses reptiles, de nature diverse, vomissaient au loin de leur gosier de vipère le venin de leur gueule monstrueuse, et par leurs anneaux obliques rallumaient le combat. Cinquante têtes d’animaux variés se dressaient sur son cou. Les unes, sous la formidable figure d’un sphinx incompréhensible, rugissaient de leur gorge de lion ; les autres couvraient d’écume leurs défenses de sangliers ; et, présentant entrelacée une nombreuse phalange de chiens, ils offraient une complète ressemblance avec la figure de Scylla. Campé participait à deux natures jusques au milieu du corps, et ses cheveux n’étaient que des guirlandes de venimeux serpents. Sa poitrine, jusqu’au-dessous des hanches, s’armait d’écailles de poisson hérissées sous une forme étrange ; les griffes de ses mains multipliées se recourbaient connu une faucille crochue, tandis que sur la plus haute pointe de ses reins indomptables un scorpion enroulé sur lui-même rampait en montrant l’extrémité de sa tête allongée, et faisait vibrer la pointe de ton dard foudroyant. »

« Telle était cette Campé multiple qui s’élançait en rond, traversait la terre, les airs, les abîmes des mers, galopait par le double effort de ses ailes noirâtres, soulevait les ouragans et déchaînait les tempêtes. Nymphe du Tartare aux ailes obscures, elle faisait jaillir au loin de ses paupières la flamme vagabonde des plus pénétrantes étincelles. Et pourtant votre père, le roi des airs, vint à bout d’un tel monstre et vainquit cette hydre auxiliaire de Saturne. »

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