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Musée du sel de Marsal : 3. Description


Fig.4 : Le plan du musée (extrait des fiches pédagogiques)

D'où vient le sel ?

Le sel est toujours d'origine marine. Au Trias, il existait la mer germanique et la lagune lorraine en était un diverticule. Des dépôts d'argilites, d'anhydrite et de sel gemme se sont formés car la mer peu profonde a pu être soumise à des évaporations importantes entraînant la sursaturation des eaux.

Le bassin salifère de Lorraine couvre une surface d'environ 100 km NS par 200 km EW jusqu'en Champagne où le sel est à environ 1500 m de profondeur.
Pour avoir plus d'informations sur le sel en Lorraine consulter l'annexe scientifique Le sel à l'intérieur des terres
 

Le sel et son usage

Le sel est nécessaire au bon fonctionnement de l'organisme.
Le sel n'est pas un aliment mais un condiment et un agent conservateur. Les Hommes ont eu recours au sel pour rehausser le goût de la nourriture et pour conserver des réserves.

 
moulin à sel en pierre (musée Marsal)
Fig.5 : Moulin à sel en pierre (pièce exposée au Musée du sel)
 


fauteuil de stockage du sel

 




 

 

tabouret de stockage du sel



boite à sel en céramique


 

boite à sel en bois

Fig.6 :  Différents moyens de stockage du sel (pièces exposées au Musée du sel)

Substance symbolique mais aussi impérative pour l'Homme, le sel est présenté dans des salières d'une grande variété de formes, de couleurs, de motifs, de matières...

Fig.7 : Salières (pièces exposées au Musée du sel)

Le sel récolté

cristaux incolores cubiques
de chlorure de sodium (ou halite)

cristaux de sel rose
colorés par de l'oxyde de fer
Cristal de halite bleu coloré par des inclusions d'oxyde de cobalt
bloc de sel rose
bloc de sel gris
Alternance de chlorure
de sodium et de gypse

Fig.8: Quelques aspects du sel récolté
 
Histoire de l'exploitation du sel et des salines de Marsal
 
L'exploitation du sel à Marsal, depuis le 8° siècle avant J.-C.
 
La première forme d'exploitation du sel a été découverte dans la vallée de la Seille : le briquetage. Ce nom désigne la technique de production du sel à partir de sources salées de la région, et aussi l'ensemble des éléments d'argile cuite qui résulte de l'exploitation du sel durant le premier millénaire avant notre ère. Après avoir mêlé des brins de foin et de l'argile, les gaulois modelaient des bâtonnets et façonnaient des godets en argile, qu'ils laissaient sécher. Dans un deuxième temps ils superposaient les bâtonnets sur une fosse remplie de paille et de bois, les faisant tenir ensemble par de petits morceaux d'argile crue. Au sommet de cet assemblage, les godets remplis de saumure concentrée étaient coincés dans les espaces laissés par les bâtonnets entrecroisés. Le feu était allumé et sous l'action de la chaleur, le sel se formait et s'agglomérait dans le récipient. Pour récupérer le sel, le godet était cassé. Un assemblage de bâtonnets devait être reconstruit après chaque fournée.
 


Fig.9 : Four à sel dit de "briquetage"
 
De vastes concentrations de structures de combustion ont été révélées par prospection géomagnétique et géophysique. Les sondages entrepris à partir de 2003 ont montré qu'il s'agissait d'agglomérations de fours à sel protohistoriques sous forme de très vastes ateliers comprenant des centaines ou des milliers de fourneaux qui s'étendent sur plusieurs dizaines d'hectares.
Il existe plusieurs types de fourneaux dont les plus fréquents sont les fourneaux de chauffe et muret axial, les fourneaux à chambre de chauffe circulaire et les fourneaux en forme de haricot. Il existe probablement aussi des réservoirs à saumure permettant d'alimenter directement les fourneaux à sel.
 

Fig.10 : Godets de fabrication du sel
 

Le Saulnois à l'époque gallo-romaine

Les prospections aériennes ont permis de révéler des restes de villas romaines dont l'occupation remonte au premier siècle après notre ère. Elles comptent parmi les plus anciennes de la région.
La stèle retrouvée est la première mention écrite du nom de la cité (Marosallum) et qui fait de Marsal la cité la plus ancienne (attestée) de Moselle. Elle date de 44 avant J.-C.
Aucune production de sel n'est confirmée à l'époque gallo-romaine.

  stèle

Fig.11 : Stèle de l'époque romaine

Le pouvoir de l'Église du 12° au 16° siècle dans le Saulnois

Au haut Moyen âge, l'exploitation du sel par concessions est faite par des ecclésiastiques, des seigneurs, des chevaliers locaux ou des bourgeois.
Progressivement, à partir du 11° siècle, les abbayes sont richement dotées dans l'exploitation du sel grâce aux dons. Au 12° siècle, on compte 305 places à sel dans le Saulnois, que les abbayes contrôlent directement ou indirectement, dont 140 à Marsal.
Du 12° au 16° siècle, l'évêché de Metz et le duché de Lorraine se disputent le contrôle et les revenus des salines de la région.

 

La place forte de Marsal jusqu'à la guerre de Trente ans

Henri II conquiert les Trois évêchés dont celui de Metz en 1552 et fait établir les fortifications de Marsal selon le système de bastions inventé en Italie au 16° siècle.

Marsal est prise par les protestants en 1589, puis par le Duc de Lorraine Charles III en 1593. Celui-ci fait moderniser les fortifications en 1596. Elles permettent de protéger les salines.
La guerre de Trente ans n'épargne pas Marsal. La place est prise par Louis XIII en 1631 puis restituée au Duc avec l'obligation de raser les fortifications.


Marsal au 17° siècle

Après plusieurs traités, Louis XIV prend Marsal. Le roi de France confie à son architecte Vauban le soin de la parfaire, en actualisant le système de fortifications existant. La saline de Marsal se situe à l'intérieur de la cité. Mais elle disparait définitivement en 1699.

Les salines royales

Les salines forment des cités indépendantes dont le lieu de captage des eaux saumâtres est le point névralgique. Les sources salées sont captées dans des puits. Pour lever la saumure à la surface, un manège à chevaux actionne une chaîne sans fin.

En 1746, un saumoduc est construit. Il conduit les eaux salées des salines de Dieuze à la saline de Moyenvic.

a b

Fig.12 : Maquettes des salines : a) les fours  ; b) les chevaux actionnant la chaine sans fin (à côté du puits)

Marsal au 19° siècle

L'élan donné par Vauban se poursuit avec plus ou moins d'intensité jusqu'en 1870.
La ville devient une cité militaire de second rang.


Fig.13 : Maquette de Marsal au 19ème siècle

 

Une flore de bord de mer

La cité possède un patrimoine écologique remarquable : la mare salée.
Les eaux de pluies qui s'infiltrent se chargent en sel au contact des couches de sel du sous sol. En remontant, elles engendrent en surface des sources salées. Des plantes qui poussent habituellement en bord de mer (plantes halophiles = qui aiment le sel) ont trouvé sur ces terrains salés les conditions nécessaires à leur développement.
Dans le musée, des plantes halophiles et halo-tolérantes sont présentées sous forme de planches : salicorne, spergulaire, chenopodiaceae, aster maritime, puccinellie, renoncule de Baudot, troscart maritime, guimauve officinale, juncus, arroche hasée, buplèvre menu, vulpin bulbeux, cyperaceae maritime.
 
Au pied des remparts, il existe un sentier qui permet de découvrir la mare salée (voir annexe).

D'après le document : guide du visiteur Marsal, musée départemental du sel - Conseil général de la Moselle.

Auteur : Claudette DIDIERJEAN - Date de création : 07/11/2010 - Dernière modification : 16/05/2016

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Contact : Roger CHALOT (Géologie) - Christophe MARCINIAK (Réalisation)