Le Rothenbachkopf situé sur la ligne des Crêtes culmine à 1316m. Il présente un sommet dissymétrique caractéristique formé par les grauwackes de la série sédimentaire du Markstein.

Les sommets sont recouverts par une des rares landes subalpines encore bien préservée dont une partie est primaire comme l’attestent les données pédologiques. Le Rothenbachkopf fait partie du site Natura 2000 des Hautes Vosges (panneaux d'information sur place et Centre d'Initiation à la Nature de Rothenbach en contrebas de la route)

Le Rothenbachkopf, sommet dissymétrique 

Les roches

En suivant le sentier qui conduit au sommet, on rencontre trois types de roches : du granite, du microgranite et des grauwackes.

Les grauwackes, appartiennent à la série du Markstein d'âge viséen (Carbonifère inférieur). Elles apparaissent en pierres volantes sur les pentes et à l'affleurement au sommet. Ce sont des roches détritiques, qui contiennent des éléments d'origine volcanique. Leur granulométrie va des arénites aux lutites. Elles presentent des figures sédimentaires telles que granoclassement, litages obliques. Ces grauwackes sont considérées comme des turbidites. Le contexte géodynamique de leur formation est décrit dans les fiches L'écaille du Treh et Ophiolite du Thalhorn.

Le granite n'est observable qu'en pierres volantes dans la première partie de la montée. C'est une roche de teinte gris clair, porphyroïde, contenant des phénoblastes blancs centimétriques de feldspath alcalin, des plagioclases, biotite, et quartz interstitiel. D'après la carte géologique il est rattaché au granite des Crêtes (γ3).
En remontant la pente au nord, vers le Rainkopf, un autre granite est visible, porphyroïde lui aussi, rattaché aux Granites du Bramont, de la Schlucht et de Goldbach (γ^1-2 ) selon la carte géologique.

Le microgranite est une roche de couleur sombre, où sont reconnaissables quelques cristaux blancs de feldspath. L'étude pétrographique au microscope révèle la présence de feldspath potassique et plagioclases, quartz, biotite, pyroxène et amphibole. Ces microgranites, visibles en pierres volantes sur les flancs du Rothenbachkopf, se présentent en filons épais de quelques mètres, ou en petits massifs, intrusifs dans les grauwackes. Selon, plusieurs auteurs, ils sont génétiquement rattachés au granite des Crêtes ( aγ3 ).

Le contact entre les formations n'est pas visible. Toutefois, la nette rupture de pente 30m sous le sommet traduit le passage aux grauwackes.

Les roches du Rothenbachkopf : granite des crêtes, microgranite, grauwacke de la série du Markstein.

Le panorama

Depuis le sommet du Rothenbachkopf, la vue s'étend à 360°. La dissymétrie des versants déjà décrite dans les fiches Panorama du Hohneck et Ligne des crêtes du Gazon du Faing  est nette : sur le versant lorrain, pente douce correspondant à la pénéplaine post-hercynienne entaillée par des vallées, et sur le versant alsacien pente abrupte et vallée en auge liées aux failles normales de la bordure du fossé d'effondrement et au modelé glaciaire.

Panorama vers l'ouest depuis le sommet.
2 vallées glaciaires profondes : vallée de la Thur au premier plan, vallée de la Moselotte ; au delà, la pénéplaine post-hercynienne ; remarquer une butte témoin de roches triasiques de forme trapézoïdale.

Vallée glaciaire sur le versant alsacien. (Mittlach, vallée de la Fecht en U, Metzeral, et à l'horizon, dans la brume, la plaine d'Alsace)

Vers le sud, à l'ouest de la ligne de Crêtes, la vallée glaciaire de la Thur suit le tracé d'une importante faille nord-sud.

La vallée de la Thur en hiver

Depuis le sommet du Kastelberg, la cassure brutale de la pénéplaine post-hercynienne est bien visible au pied des sommets qui jalonnent la ligne des Crêtes.

La ligne des Crêtes vue depuis le Kastelberg, vers le sud. Trois sommets successifs, du nord au sud : le Rainkopf 1305m, le Rothenbachkopf 1316m, le Batteriekopf 1311m.

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Remerciement à Philippe Martin et Didier Zany pour leur contribution à l'iconographie de cette fiche.

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