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Grès de Coyviller : 3. Description

Géologie

L'ancienne carrière de Coyviller ne présente plus qu'un seul front de taille, orienté NE-SO, d'une trentaine de mètres de long et situé à l'entrée du site. Des terriers (renards et/ou blaireaux ?) sont creusés à mi-hauteur.
Le fond de la carrière est entièrement colonisé par la végétation et des tas de sable en empêchent l'accès.
Des flaques d'eau, voire des mares, peuvent occuper le plancher de la carrière.

Le front de taille principal, de 5 mètres de hauteur environ (fig.2), montre plusieurs unités superposées dont des faisceaux à litages obliques, constitués principalement de grès de couleur ocre ou beige, à grains millimétriques ou inframillimétriques, peu cimentés, conférant une texture presque meuble à la roche.


(le NE est à droite, le SO, à gauche sur la photo)

Cet ensemble correspond aux Grès du Rhétien ou Grès infraliasiques (Trias terminal) dont la puissance totale avoisine les 25 mètres (cf. annexe 1).

Le plancher de la carrière repose sur un conglomérat à intraclastes argileux appartenant à la même formation des Grès infraliasiques (Hilly et Haguenauer 1979). Ce niveau n'est plus visible actuellement.

De la base au sommet du front de taille, trois unités se succèdent (fig.3) :



  • La première unité (2 mètres d'épaisseur) est formée d'un faisceau à litages obliques à pendage vers le nord-est, épais d'environ un mètre dont le sommet est raviné et marqué par un dépôt plus induré (fig.4). Le dernier mètre est formé d'une série de lits horizontaux. La limite avec l'unité sus-jacente est caractérisée par un niveau plus ou moins continu (de quelques millimètres à un centimètre d'épaisseur), constitué d'un mélange de sables et d'argiles.



  • La deuxième unité (0,5 m) correspond à un deuxième faisceau à litages obliques (dans lequel sont creusés des terriers de gros mammifères) dont le pendage est orienté vers le nord-est, comme le premier (fig.5). Le sommet de ce faisceau est surmonté d'un niveau gréseux horizontal (5 à 10 cm d'épaisseur) dans lequel se trouvent des lentilles d'argile verte, longues de 10 à 20 cm (fig.6).






  • A l'intérieur de la troisième unité (2 m) peu accessible, les litages obliques sont moins évidents et les lits gréseux, épais de 5 à 10 cm, paraissent plutôt horizontaux.
Les litages obliques observés traduisent un régime hydrodynamique assez élevé lors de la mise en place de ces barres sableuses progradantes.

Ces grès résultent d'une sédimentation en domaine littoral et constituent le premier épisode marin annonçant la transgression liasique qui suivra. Ils correspondent également à l'étape finale d'apports détritiques issus du démantèlement de chaîne hercynienne marquant ainsi la fin du cycle hercynien débuté au Dévonien (Gall et al. 1975).

Au Trias, la Lorraine forme un vaste bassin lagunaire subsident qui connaît différentes phases de sédimentation se traduisant par une alternance de périodes de confinement (dépôts évaporitiques du Keuper) et de périodes sous influence marine plus prononcée (Calcaires à Cératites du Muschelkalk).
Au début du Trias, l'influence marine résulte de l'envahissement de la région par la Mer Germanique située en direction du nord-est. Vers la fin du Trias, des communications s'établissent également, via le seuil morvano-vosgien, avec une autre mer, la Mésogée (ou Téthys), située au sud, et qui alimentera la transgression jurassique.
Ainsi à partir du Jurassique, le bassin de sédimentation s'étale vers l'ouest pour former le Bassin Parisien, envahi par les mers épicontinentales et dans lequel prédomineront les dépôts carbonatés.

Panorama

Au retour, prendre, en direction de l'est, la route goudronnée que rejoint le sentier de la carrière : parcourir une centaine de mètres jusqu'au sommet de la côte pour observer, vers le nord, le panorama sur les Côtes de Moselle, la vallée de la Meurthe et St.-Nicolas-de-Port ainsi que la Côte de l'Infralias.

Hydrogéologie (d'après la notice explicative de la carte géologique de Nancy à 1/50 000 - BRGM éd.)

Les Grès du Rhétien constitue un aquifère dont l'exploitation a débuté par l'intermédiaire de puits artésiens. Aujourd'hui, la multiplication des prélèvements ne permet plus ce type d'exploitation qui se fait dorénavant soit au niveau des sources, soit par captages.
En fonction des caractéristiques de la lithologie et des structures géologiques locales, le débit d'exploitation bien que modeste, peut varier considérablement (de 2 à 50 m3/h) et permettre une distribution locale à l'échelle de quelques communes rurales (Manoncourt-en-Vermois, Buissoncourt par exemple). Les eaux issues de la nappe des Grès Rhétiens sont généralement peu minéralisées (moins de 500 mg/L de résidu sec) mais peuvent s'enrichir en ions minéraux ( jusqu'à 1550 mg/L de résidu sec) à la faveur d'échanges, par le biais de failles par exemple, avec d'autres réservoirs plus superficiels ou plus profonds.

Bibliographie

Gall J.-C., Haguenauer B., Hilly J. et Perriaux J. (1975) - Environnements continentaux et marins du Trias et du Jurassique de l'Est du Bassin de Paris. IXe Congr. int. de Sédimentologie, Nice 1975, excursion 18.

Hilly J. et Haguenauer B. (1979) - Guides géologiques régionaux - Lorraine Champagne ; Masson éd.

Lexa-Chomard A. et Pautrot C. (2006) - Géologie et géographie de la Lorraine. Serpenoise éd.
 

Auteur : Didier ZANY - Date de création : 25/06/2009

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Contact : Roger CHALOT (Géologie) - Christophe MARCINIAK (Réalisation)