Persona 5R « JRPG de la décennie ? »

De mon point de vue, il y a 2 types de joueurs de JRPG.

Les premiers aiment leurs jeux et touchent un peu à tout, cela leur permettant d’avoir un avis construit, critique et argumenté sur les licences qu’ils aiment, en acceptant leurs qualités et défauts. Grâce à leur expérience du médium, ils différencient les bons et mauvais jeux.

Les seconds, que j’appelle affectueusement les malotrus pour être poli, est constitué d’une minorité bruyante, ces individus encensent toujours les mêmes jeux, même quand le contenu de celui-ci est en retard technologiquement et que son Gameplay n’a changé que de façon mineure en l’espace de 30 ans.

Vous me voyez venir : je parle de Pokémon. Certains semblent prendre la nostalgie comme parole d’évangile en prônant inepties après inepties, sans fin. Ce sont des hordes de golems incapables de penser et de réfléchir par eux-mêmes sur le sujet complexe qu’est la critique artistique. Évidemment, tous les fans ne sont pas aussi stupides, j’en ai conscience, mais il me fallait bien un exemple de communauté toxique.

« Voici un jeu que seul un imbécile comme moi aurait pu décrire par Pokémon en bien fait. »

Commençons par citer ce qui fait un bon JRPG et même un bon RPG tout court

  • Un scénario intéressant capable d’accrocher son joueur sur plusieurs centaines d’heures.
  • Des personnages bien écrits et attachants avec des arcs scénaristiques s’étendant sur toute l’intrigue, qu’on apprécie de suivre, de voir évoluer et d’apprendre à connaitre.
  • Des choix impactant qui modifient le scénario et notre relation avec les autres personnages.
  • Un système de combat riche et prenant, qui n’est pas basé sur la chance mais qui privilégie la réflexion, l’optimisation et l’adaptabilité du joueur face aux obstacles qui lui font face.
  • Un monde aux règles compréhensibles et respectées

Ce sont les grandes bases, malgré tout un jeu n’a pas besoin de toutes les respecter pour être très bon, quelques petits exemples:

-Les combats de Hello Charlotte sont très basiques et ont environ 30 ans de retard mais pourtant le jeu est excellent, pourquoi ? La réponse est simple, le jeu ne cherche pas à se centrer sur son système de combat, il cherche à raconter une histoire intéressante avec de bons personnages, menant à une conclusion… dramatique.

-A l’inverse Deltarun possède un scenario des plus basiques, des personnages très attachants, mais un système de combat des plus réussis et maitrisés (sans parler des musiques).

Quel est donc le problème de Pokémon ?

Littéralement tous les points cités plus haut.

Enfin..

Le but de cette longue introduction est de permettre au non initié de se former un bagage intellectuel suffisant pour comprendre ma critique, à condition de réfléchir bien entendu.

Nous parlerons de l’édition Royale sortie en 2021 qui apporte énormément de contenus supplémentaires, c’est la meilleure façon de profiter du jeu à 100%. Cette version est par ailleurs disponible sur toutes les consoles sorties ces 10 dernières années et également sur PC.

La Série des Personas depuis le troisième opus se concentre sur 2 types de gameplays, le premier est un système de lien social. Dans cette phase nous avons la possibilité de nous balader librement dans Tokyo pour passer du temps avec nos proches, acheter des soins et des armes ainsi que d’accomplir diverses tâches permettant d’augmenter nos statistiques sociales.

Elles sont au nombre de 5 et sont primordiales pour pouvoir accéder à l’entièreté du jeu, bien qu’elles n’aient aucune incidence sur les combats.

Pour en finir avec cette première partie parlons du plus important, les personnages.

Le plus gros défaut du jeu pour certains. Effectivement si ce n’est pas votre premier Persona vous regretterez de ne pas tomber sur du neuf, les acteurs de cet opus sont pour la plupart calqués en partie sur des personnages d’opus antérieurs, du moins au premier abord. En réalité ils s’étoffent et se séparent de leur condition de copie au fur et à mesure que l’intrigue progresse. Les nouveaux joueurs n’auront donc aucun mal à les apprécier.

Mais quelle est donc l’intérêt de créer des liens avec ces individus ?

Chaque acteur secondaire de l’intrigue est représenté par une arcane du Tarot, cette arcane offre des bonus actifs comme passifs une fois le lien avec la personne renforcé suffisamment. Je ne donnerai pas plus de détails, pour ne pas tout divulguer.

Métaverse.

Le deuxième Gameplay du jeu.

Là où se déroulera 60% du jeu, la partie la plus intéressante.

Le jeu est divisé en plusieurs donjons, nommés Palais, représentant la psyché pervertie de leurs créateurs. Le joueur évoluera dans un Level design basique mais sera émerveillé par l’excellente direction artistique des dits Donjons.

Les zones sont très verticales, permettant de cacher de nombreux secrets un peu partout, ajoutant une identité plus prononcée et mystérieuse à la zone traversée. Le jeu porte avec lui des mécaniques d’infiltration très basiques mais efficaces permettant de contourner les ennemis ou de les prendre en embuscade.

Les affrontements sont riches et le système de combat est intuitif. Il nous est d’ailleurs présenté de façon progressive et sera compréhensible même par les novices.

La problématique régulière d’un RPG est de ne pas avoir un niveau suffisant pour avancer dans l’aventure. Un lieu est dédié à monter sa puissance dans Personna 5, Le Mémento, qui sert de zone pour farmer ainsi que de coin pour réaliser des objectifs secondaires. C’est un gigantesque réseau souterrain représentant l’inconscient collectif, revêtant l’apparence d’une gare, les wagons transportent les « passagers » vers des profondeurs qui ne seront explorables que plus tard. Le Mémento peut également modifier sa structure interne, afin de s’adapter aux besoins de l’usager.

Scenario:

Le scénario est plutôt bon dans l’ensemble et les enjeux sont assez impactants pour nous donner envie d’avancer dans l’intrigue et montent crescendo en nous laissant évidement le temps de respirer entre chaque acte. Le grand rebondissement de situation sera rapidement anticipé par les joueurs attentifs.

La mise en scène est par ailleurs excellente durant les multiples cinématiques, dont le jeu n’est pas avare, elles sont très dynamiques et ont visuellement bien vieilli.

4min40.

Conclusion.

Persona 5R est donc, dans l’ensemble un jeu plus qu’excellent apportant un vent nouveau sur la franchise. Il a su s’imposer par son identité visuelle et musicale dans l’inconscient collectif et est très apprécié par une large communauté. En 200 heures je n’ai rencontré aucun bug dans toute mon aventure, pour toutes ses indéniables qualités.

La note qui lui sera accordée est un solide 18/20.

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