Comment travailler les paramètres du son avec des élèves de maternelle à partir d’extraits de l’œuvre de Camille Saint-Saëns.
Chaque écoute commencera invariablement par un déplacement libre en salle de jeu. C’est à partir de ces déplacements, d’autant plus connectés à la musique que les élèves les pratiquent régulièrement, que l’on permettra aux élèves de transposer corporellement les paramètres du son.
La hauteur
La hauteur du son est caractérisée par le grave ou l’aigu en passant par le médium. Ici, il s’agira de faire discriminer aux élèves les notions de grave / aigu.
1.L’éléphant
Dans cet extrait, on est clairement dans le grave.
En salle de jeu, on demandera aux élèves d’imiter la démarche de l’éléphant en se déplaçant en même temps que la musique.
2.Poules et coqs
Ici, la basse-cour nous emmène dans les sons aigus !
Après un déplacement libre, ou peut inviter les enfants à imiter la poule avec le corps et à mimer les caquètements en même temps que la musique.
3.FUSION !!
L’extrait suivant présente des bouts d’éléphants et des bouts de poules (miam).
Après une première écoute, on pourra demander aux élèves de reproduire la démarche de l’éléphant en marchant et le caquètement de la poule en mimant le bec avec les mains (et sans marcher pour bien différencier) en suivant la musique, sur le principe d’une « Musique surprise » .
Attention ! Il se trouve fortuitement que « l’éléphant » est lent et que « Poules et coqs » est rapide. Il ne faudrait pas que les élèves associent les notions de hauteur à celles de durée. Il est donc très important de respecter la consigne « immobile quand j’entends la basse-cour, en mimant seulement avec les mains », sans quoi on aurait une alternance de déplacements lents ou rapides, qui n’auraient plus rien à voir avec la hauteur. Il s’agit bien ici d’imiter le pas lourd de l’éléphant pour transposer le « grave » », et de mimer les caquètements pour transposer « l’aigu ».
4.Personnages à longues oreilles
Dans cet extrait, deux violons alternent leurs « hi-han » significatifs sur des tenues de cordes
L’alternance concerne des notes courtes aiguës et des notes graves tenues.
En salle de jeu, on peut jouer sur l’alternance grave-aigu :
-en se déplaçant accroupi lorsque c’est grave, debout lorsque c’est aigu
-en mimant la hauteur avec les bras
-en faisant deux groupes (les « graves » et les « aigus ») qui évoluent sur leur partie
-en faisant des binômes (un « grave » et un « aigu » par binôme)
La durée
Le son à une durée, il est court ou long. On associe à cette notion celles de rythme (succession de sons de longueurs différentes) et de tempo (vitesse d’exécution d’un morceau de musique).
1.Hémiones
Les hémiones sont des chevaux sauvages. Ici, le piano nous entraîne dans une course endiablée. Le déplacement en salle de jeu devra donc être canalisé pour éviter les accidents. On pourra faire des « sauts de cabris » pour éviter de courir, l’idée étant de représenter un cheval au galop.
2.Tortues
Oui, une tortue c’est lent. Vous reconnaîtrez sans doute le fameux Cancan d’Offenbach, dans une version…tortue !
Ici, le déplacement devra naturellement suivre le tempo lent de la musique.
3.FUSION !!
Sur le même principe que lors du travail sur la hauteur, il faudra reconnaître les hémiones ou les tortues, et adapter son déplacement en conséquence.
4.Kangourous
Dans cet extrait, les sauts des kangourous sont figurés par des accélérations. Les élèves, à force d’écoutes successives, devront essayer d’adapter la vitesse de leurs déplacements à ces variations de durées.
Le timbre
Le timbre, c’est ce qui permet de reconnaître deux instruments qui jouent à la même hauteur/durée/intensité. C’est la couleur, la signature du son.
C’est « Le coucou » qui nous permettra de travailler ce paramètre.
Dans cet extrait, les pianos évoquent une marche lente dans la forêt. La clarinette évoque le coucou. Elle intervient de manière aléatoire.
On peut inviter les élèves à marcher en même temps que le piano et à stopper leur déplacement à chaque fois qu’ils entendent le « coucou » de la clarinette, en mettant leurs mains en pavillon sur les oreilles, pour bien signifier qu’ils entendent le coucou.
L’intensité
Pianissimo, piano, forte, fortissimo, ce sont des manières de jouer plus ou moins fort, tout simplement.
Le final se prête bien à une écoute de l’intensité, notamment par la présence d’un « refrain » qui revient plusieurs fois et qui est facilement identifiable. Il s’agira dans un premier temps de repérer ce refrain en lui attribuant un déplacement ou une attitude particuliers.
Dans un second temps, il faudra repérer les moments où le refrain est joué plus fort (astuce : c’est quand les musiciens sont plus nombreux !). On pourra par exemple croiser les bras sur les refrains « piano », et les écarter sur les refrains « forte ».
Sur ce final, on peut aussi s’amuser à repérer les animaux qu’on a déjà rencontrés…
Pour aller plus loin
Le texte de Francis Blanche sur la musique de Saint-Saëns
Une version « marionnettes »