Sur cette musique traditionnelle aborigène, voici des propositions d’écoute active et de création autour d’une notion phare: la pulsation.
La musique à écouter :
Ce qu’on entend :
- Un didgeridoo : il s’agit à l’origine d’une branche d’eucalyptus dont le centre a été rongé par les termites, produisant ainsi une sorte de tuyau. Le musicien souffle en faisant vibrer ses lèvres selon une technique consistant à vider l’air contenu dans la bouche en même temps que l’inspiration, ce qui produit un son continu.
- Une percussion frappant une pulsation à 4 temps. C’est le kali, des sortes de boomerangs entrechoqués.
- Une voix de femme produisant une nasale (« hmmmm ») sur le premier temps
- Des voix d’hommes produisant des petits cris (« hip, ha ») sur les temps 3 et 4
- Des roulements de langue « rrrrrrrrrrrrrrrrrrr »
Ce qu’on cherche à repérer avec les enfants :
- La pulsation
- La perception de l’accumulation successive des voix
Activités d’écoute active
Du cycle 1 au cycle 3. Les plus petits s’attacheront uniquement à repérer et marquer la pulsation tandis que les plus grands pourront ensuite se lancer dans des improvisations.
Rechercher la pulsation:
Pulsation = battement régulier (le cœur, la trotteuse, la course à pied…).
Ne pas confondre avec
Tempo = vitesse d’exécution d’un morceau
Rythme = combinaison des durées (frapper le rythme d’un chant revient à frapper toutes les syllabes du texte)
Pour trouver la pulsation, on se déplace dans l’espace en même temps que la musique. On observe les déplacements des enfants et si on en identifie un avec une marche régulière, on l’imite.
On peut ensuite reproduire la pulsation avec ses pieds en restant à la même place, en cercle pour que tout le monde puisse se voir. Lorsque la pulsation « pieds » est bien maîtrisée, on peut la passer dans les mains.
Dans la vidéo ci-dessous, vous allez voir qu’il n’y a pas qu’une pulsation possible. Comme c’est un battement régulier, on peut en imaginer plusieurs (à la croche, à la noire, à la blanche pour les musiciens). Le barbu à gauche frappe tous les temps de la mesure, c’est une pulsation à la noire. La gentille dame au milieu frappe le premier et le troisième temps (un temps sur deux), c’est une pulsation à la blanche. Et le jeune homme à droite ne frappe que le premier temps de chaque mesure. Ici nous avons superposé les trois pulsations pour vous montrer ce que ça donne avec les pieds, puis avec les mains.
Identifier les 4 temps:
Mesure = division d’un morceau de musique en parties d’égales durées.
Dans notre extrait, nous avons des mesures à 4 temps. Afin d’identifier les différentes voix et instruments qui vont se superposer sur la pulsation, on va chercher à identifier et nommer les temps, en comptant simplement jusqu’à 4. L’association d’une percussion corporelle permettra d’une part l’écoute active, et aidera d’autre part à l’identification des voix.
Dans cet extrait vidéo on frappe d’abord les 4 temps (cuisse/cuisse/épaule/épaule), puis les temps 1 et 2, les temps 1 et 3, les temps 1 et 4. On peut ensuite imaginer toutes les combinaisons possibles (1, 1/3/4, 3/4, 2/4…)
Coder la musique:
Le travail sur la pulsation permet d’identifier ce qu’on entend sur les différents frappés:
- Le didgeridoo produit un son continu
- Le kali frappe tous les temps de la pulsation
- La nasale « hmm » arrive sur le premier temps de chaque mesure
- Des voix d’hommes crient « hip » (rarement) sur le temps 3 et « Ha » sur le temps 4
On peut donc coder de la manière suivante:
Jouer:
Avec des instruments de musique, on peut dans un premier temps reproduire ce qu’on a identifié/codé.
Dans l’extrait vidéo suivant, le barbu joue les 4 temps, comme le kali. La gentille dame joue le temps 1, comme la nasale. Et le jeune homme joue les temps 3 et 4, comme le « hip-ha ».
Improviser:
Avec la voix, avec des instruments, on peut ensuite improviser librement. Une seule contrainte: coller à la pulsation !
