« Ni valise ni cercueil »

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Pierre Daum, journaliste et historien est venu ce jeudi 28 mars au lycée pour évoquer, pendant deux heures, le passé colonial français et plus particulièrement la guerre d’Algérie, un sujet rendu passionnant selon les élèves de classe de 1ère S.

« L’indépendance de l’Algérie sera effective après plus de 7 ans de guerre et beaucoup de morts. Depuis un demi-siècle, on affirme que million de pieds noirs n’aurait eu qu’un seul choix :  la valise (c’est à dire rejoindre la France) ou le cercueil. » Or, lors de ses voyages en Algérie, Pierre Daum a découvert que des Pieds-noirs étaient restés en Algérie, sans être tués ! Son travail bouscule les idées reçues puisqu’il révèle que 200 000 pieds noirs sont restés en Algérie après l’indépendance (et même certains membres de l’OAS), avec un total sentiment de sécurité. Pierre Daum raconte l’histoire de ces personnes qui n’ont jamais voulu quitter ce territoire, et illustre son propos de nombreuses photos. Une de ces personnes témoigne dans une vieille archive télévisuelle : « Je suis resté, j’ai fait de mal à personne, tout le monde me connait. Je ne risque rien et je ne serais pas chez moi en France ».

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Le second travail exposé aux élèves concerne les harkis, ces Algériens qui ont porté l’uniforme français. Un sujet toujours brûlant. « Certains pensent que ceux qui n’ont pas pu partir en 1962 se sont fait massacrer. On parle de 350 000 morts. Après enquête, j’ai découvert que l’immense majorité des harkis est restée, sans être tuée. Recrutés la plupart dans des petits villages, ils y sont retournés, marqués peut-être du fer rouge de la traitrise, mais vivants…. »

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