« Pour écrire il faut lire »

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Les élèves de 1èreL ont eu la chance de rencontrer l’écrivain Tahar Ben Jelloun à la médiathèque jules Verne de Vandoeuvre ce vendredi 30 septembre. Suite à la lecture de la quarantaine de livres offerts en amont, les élèves avaient de nombreuses questions à poser.

Comme un écho à la phrase de Paule Constant, invitée il y a quelques semaines, « Lire c’est déjà écrire », le romancier, répondant à la question de Nina, dit ceci : « Pour écrire il faut lire beaucoup. L’inspiration n’existe pas chez moi, l’inspiration c’est le travail. »

A la question d’un élève « le printemps arabe et après ? » , l’écrivain répond: « le printemps est entaché de sang et de larmes. le peuple arabe vit mal, il n’y a pas d’état de droit là-bas. le discours religieux met tout le monde d’accord, le discours politique non. Enfermé dans un centre disciplinaire au Maroc pendant 19 mois, je sais que toute la rage que j’ai aujourd’hui, je la tiens de cette période. »

Un autre élève revient sur la situation en France: « En 2010 vous avez écrit à Sarkozy sur la déchéance de nationalité mais pas à Hollande. Pourquoi ? » Pour Tahar Ben Jelloum « Les hommes politiques ont besoin d’être rappelé à l’ordre. Très peu d’entre eux ont des convictions à part bien sûr pour arriver au pouvoir. Après les attentats j’avais demandé à François Hollande de s’adresser à la communauté pour l’apaiser mais il ne l’a pas fait. »

Des questions politiques mais aussi des questions concernant la littérature ou la poésie.  : « l’intellectuel ou l’écrivain sont là pour témoigner de l’époque dans laquelle ils vivent. Un romancier, pour écrire, regarde autour de lui, mais ne croit pas tout ce qu’il regarde. Dans un roman on peut aussi parler de soi, comme Proust par exemple, mais il faut arriver à faire oublier que l’on parle de soi« .

Comme Paule Constant, Tahar Ben Jelloun est membre de l’académie Goncourt et il a lu, cet été, une trentaine de livres. Cela tombe bien car  « la lecture c’est ma respiration« .

Concernant le livre « le racisme expliqué à ma fille », le romancier explique que sa fille de 10 ans à l’époque, posait plein de questions pendant la manifestation pour les sans-papiers et que c’est elle qui lui a donné l’idée de faire ce livre. En revanche pour » le terrorisme expliqué à nos enfants », sa fille ayant 30 ans maintenant,  il a davantage imaginé les questions que pouvaient se poser les enfants ou les parents sur ce sujet.

Après les questions des lycéens , les Vandopériens sont venus assister à leur tour à cette rencontre. Julie et Nina ont fait, devant plus d’une centaine de personnes, une lecture de deux oeuvres de l’auteur. « C’est très bien car j’oublie tout ce que j’écris« . une pointe d’humour pour terminer cette belle rencontre.