« Les femmes qui lisent sont dangereuses »
Rendez-vous avec Aida, Charlotte, Flavie et Pauline dans le 8ème arrondissement de Paris, dans les luxueux salons France-Amériques pour découvrir le lauréat du grand Prix Elle des lycéennes 2018.
« Et soudain, la liberté » c’est le récit que les élèves du lycée Callot et des autres lycées sélectionnés ont plébiscité. L’auteure, Caroline Laurent, était visiblement très touchée par ce prix.
« Ce prix m’a remuée jusqu’au fond des entrailles et j’ai eu besoin de chercher à comprendre pourquoi. D’abord c’est parce que la transmission est au cœur de ce livre depuis le départ : transmission de mère à fille, transmission d’auteur à éditrice,…On a le sentiment d’être dans une chaîne et que chaque maillon compte, et vous êtes les nouveaux maillons de cette chaîne et c’est très important que vous puissiez continuer à porter les combats et les valeurs défendues par Evelyne Pisier, par sa mère et toutes ces femmes qui font qu’aujourd’hui on est suffisamment libres pour pouvoir prendre le micro.
Mais il y a autre chose. Il y a sans doute, quelque part, de manière presque inconsciente, le sentiment que nous toutes, femmes, quelle que soit notre génération, quel que soit notre milieu, notre origine, nous sommes toutes liées par un destin commun. Ce destin commun, comment l’exprimer ? le fait que l’on soit ensemble, jeunes femmes, jeunes lectrices, journalistes, éditrice, romancière n’était pas quelque chose d’acquis, de naturel. On est là aujourd’hui parce qu’on a conquis cette place, on l’a réclamée, on l’a prise, on ne nous l’aurait pas donnée.
Une femme récompensée par des femmes c’est toujours un symbole car une femme qui réussit, qui se manifeste, qui s’exprime c’est toujours l’incarnation de toutes les femmes. Tout ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’hommes qui ne soient des symboles. Je pense à trois grandes figures : Mandela, Gandhi et Luther King. Comme par hasard, ces trois hommes sont l’incarnation de la défense de minorités opprimées.
Quand je vous regarde, magnifiques jeunes femmes, je vois surtout des convictions, des engagements, des histoires. Vous êtes cet ensemble parce que vous êtes des lectrices. Continuez à lire : on le sait les femmes qui lisent sont dangereuses, tant mieux, soyez dangereuses, soyez audacieuses, soyez libres et surtout soyez à votre tour et à votre façon des Evelyne Pisier. »
Pourquoi faire une dédicace sur une page de garde quand on peut demander une dédicace sur un passage particulièrement fort du récit ?